1 jeune sur 5 a renoncé à un emploi en raison de son engagement
La jeunesse est-elle engagée ? Quels sont les sujets qui la mobilisent le plus ? Comment cet engagement se traduit-il ? À l’occasion de son dixième anniversaire, l’Institut de l’Engagement, créé dans la foulée du service civique, a publié un sondage sur l’engagement des jeunes âgés de 18 à 24 ans.
Les jeunes ne vont plus voter. Ils sont totalement désengagés. Ou, au contraire, ils sont en quête de sens dans leur emploi. Quelle réalité se cache-t-il derrière ces a priori ? Pour célébrer son dixième anniversaire, l’Institut de l’Engagement, une association créée et présidée par Martin Hirsch qui accompagne les jeunes souhaitant faire un service civique, leur a donné la parole. Mené par BVA, ce sondage a été réalisé auprès de 800 jeunes âgés de 18 à 24 ans.
Une évolution des formes d’engagement
Première confirmation : nous assistons à une mutation des formes d’engagement. La jeunesse quitte les structures traditionnelles comme les partis politiques ou encore les syndicats et de nouvelles formes d’engagement émergent, notamment sur les réseaux sociaux. L’Institut de l’Engagement relève deux formes d’engagement : les actions individuelles et/ou ponctuelles (donner son avis à un proche, boycotter une marque, relayer des posts d’influenceurs, signer des pétitions, faire un don à une association…) et les actions collectives (engagement au sein d’une association, participation à des manifestations…).
Les jeunes sont-ils engagés sans le savoir ? Près de la moitié des personnes sondées ne se considèrent pas engagées (45 %) alors que 67 % d’entre elles réalisent au moins une action individuelle.
Parmi les sujets qui les mobilisent le plus, l’égalité femmes-hommes arrive en pole position avec 57 % des jeunes interrogés qui militent ou prennent part à ce sujet, suivi par le bien-être animal (56 %), le changement climatique (55 %), les discriminations liées à l’apparence ou au handicap (52 %) et les inégalités, pauvreté et exclusion (49 %). On observe cependant un désintéressement de cette génération vis-à-vis des conflits internationaux, une cause qui arrive en dernière position.
Des convictions qui pèsent dans leurs choix de vie
Leur engagement, intrinsèquement lié à leurs valeurs et convictions, n’est pas sans impact sur leurs vies personnelle et professionnelle. Il a compté dans le choix de leur couple, de leurs études et de leurs loisirs pour 56 % d’entre eux et dans le choix de leur métier (60 %).
D'ailleurs, 21 % des personnes interrogées ont déclaré avoir renoncé à un travail ou à une proposition d’emploi en raison de leur engagement. Invité sur France Inter le jeudi 8 novembre, Martin Hirsch n’a d’ailleurs pas caché son étonnement, adressant un message aux entreprises :
Patrons, si vous avez des difficultés de recrutement, sachez que votre engagement personnel et votre exemplarité sont considérés comme des critères majeurs pour les jeunes.
La rédaction