Les financements climat atteignent un record mais restent insuffisants, selon l’I4CE
L’Institut de l’économie pour le climat publie le 15 décembre une nouvelle édition de son Panorama des financements climat. Les investissements atteignent pour la première fois le seuil de 100 milliards d’euros en 2022, un niveau bien en-deçà des besoins.
Les investissements pour le climat ont atteint 100 milliards d’euros pour la première fois en 2022, mais il faudra investir en moyenne 58 milliards par an de plus entre 2024 et 2030 par rapport à 2022 pour atteindre les objectifs climatiques. C’est la conclusion du Panorama des financements climats, publié par l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) le 15 décembre. Depuis 2014, cette association analyse les dépenses d’investissement de la France au regard des objectifs fixés par la stratégie nationale bas-carbone (SNBC).
Son travail porte sur les investissements réalisés par les pouvoirs publics, mais aussi par les entreprises et les ménages. Les pouvoirs publics qui regroupent l’État, les collectivités, mais aussi les banques publiques, les bailleurs sociaux et les gestionnaires d’infrastructures, comptent pour un tiers des investissements climat.
Estimation minimale
La conclusion paraît au premier abord positive : les investissements climats atteignent pour la première fois le seuil symbolique de 100 milliards. Cela correspond à une augmentation de huit milliards par rapport à 2021, portée notamment par les financements des véhicules électriques, de la production d’électricité renouvelables, des réseaux électriques et de la rénovation énergétique des logements.
Cependant, atteindre nos objectifs nécessitera « au minimum » 58 milliards d’euros supplémentaires par an, précise l’institut. Ses estimations portent sur les secteurs des bâtiments, des transports et de l’énergie, mais ne prennent pas en compte l’agriculture, l’industrie, la recherche et développement ou l’adaptation au changement climatique.
Augmentation prévue en 2023
Les besoins les plus importants portent sur la rénovation énergétique des logements et des bâtiments tertiaires. Le deuxième secteur qui concentre les besoins est celui des véhicules bas-carbone. Enfin, c’est sur les infrastructures de report modal, dont les réseaux ferroviaires en majorité mais aussi les transports en commun urbains et les pistes cyclables, qu’il faut centrer les investissements.
En 2023, selon les projections de l’I4CE, les investissements devraient atteindre 108 milliards d’euros.
Célia Szymczak