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Par Carenews INFO - Publié le 21 mars 2023 - 14:00 - Mise à jour le 21 mars 2023 - 14:34 - Ecrit par : Lisa Domergue
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6 infos à retenir sur le dernier rapport du GIEC

C’est une page qui se tourne pour les experts du Giec. Ils ont publié, lundi 20 mars, une synthèse finale de leurs trois rapports sur l’évolution du climat à l’intention des décideurs.

Les 6 infos à retenir du dernier rapport du Giec. Crédit photo : iStock.
Les 6 infos à retenir du dernier rapport du Giec. Crédit photo : iStock.

 

Lundi 20 mars, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a publié, dans un contexte social très tendu en France, son dernier rapport. Il s’agit d’une synthèse des trois volets précédents. Rédigée par 93 scientifiques, elle ne livre aucune nouvelle donnée, seulement un résumé à l’intention des dirigeants et décideurs, revenant sur les bases physiques du changement climatique, les conséquences sur les écosystèmes et les populations, et les solutions.  

« La bombe à retardement climatique poursuit son compte à rebours, mais ce rapport est un guide pratique pour la désamorcer, un guide de survie pour l’humanité », a déclaré Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.  

Le réchauffement actuel est de + 1,1 °C depuis la fin du 19e

Dans leur premier volet du sixième rapport, les scientifiques étaient sans équivoque : l’homme est responsable du réchauffement climatique, actuellement à +1,1 °C par rapport à l’époque préindustrielle. Les experts du Giec estiment que les activités humaines en sont responsables à hauteur de 1,07 °C. Pour rappel, l’Accord de Paris, signé en 2015, vise à contenir la hausse des températures à 1,5 °C. 

Les impacts du réchauffement climatique sont déja visibles 

Les conséquences du changement climatiques se font déjà ressentir sur les écosystèmes et les populations.

 

Selon l’ONERC, 62 % de la population française est déjà exposée de manière forte ou très forte aux risques climatiques. Et cette proportion risque encore d’augmenter si rien n’est fait », a rappelé Oxfam France sur Twitter.

 

La hausse des températures a également entraîné une hausse du niveau de la mer de 20 centimètres entre 1901 et 2018, souligne le rapport. Ces conséquences sont irréversibles : « Les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique occidental disparaîtront presque complètement et de manière irréversible sur plusieurs millénaires. »

 

Ils vont également s'intensifier, augmentant encore plus les risques sur la santé humaine et les écosystèmes. Les phénomènes météorologiques extrêmes – inondations, sécheresses, vagues de chaleurs, tempêtes tropicales – seront de plus en plus fréquents et auront des conséquences sur la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en eau. 

Les politiques d’adaptation et d’atténuation pas suffisantes

 

Pour limiter les effets du changement climatique, il existe deux leviers pour les États : la mise en place de politiques d’atténuation des émissions carbone et celles d’adaptation – agroforesterie et agroécologie, diversification des cultures, restauration des zones humides, verdissement des villes.

 

Dans cette synthèse, le Giec alerte une nouvelle fois sur l’urgence de renforcer la planification et la mise en œuvre de ces politiques qui sont encore insuffisantes : « La cadence et l’envergure des mesures prises jusqu'ici, tout comme les mesures planifiées à ce jour, ne sont pas suffisantes pour faire face au changement climatique. »

Selon les scientifiques, des objectifs pas assez ambitieux de la part des gouvernements nous conduiraient à un monde à +3,2 °C d’ici 2100. Pour l’heure, ils estiment que le réchauffement peut être contenu à 2,5 degrés si les promesses des États sont tenues et 2,8 °C en l’état actuel. 

Quant aux politiques d’adaptation, le Giec met en garde sur une « maladaptation » dans certaines régions, comme la climatisation ou encore les digues sur les littoraux, des fausses solutions qui ne sont pas viables sur le long terme. 

La lutte contre les changements climatiques ne se fera pas sans justice climatique

 

Que cela soit les mesures d’adaptation ou d’atténuation, « la plupart sont fragmentées, progressives, sectorielles et inégalement réparties entre les régions. » Il s’agissait d’un point abordé dans le deuxième volet du sixième rapport : la nécessité d’une justice climatique, comme le rappelle d’ailleurs Oxfam France sur Twitter : « Si les 1 % les plus riches acceptaient de faire des choix économiques plus durables, la moitié la plus pauvre de l'humanité pourrait augmenter son empreinte carbone minuscule pour satisfaire ses besoins de base. »

D’autant plus que les pays les plus pauvres sont les plus vulnérables face aux conséquences du réchauffement planétaire : « L’instauration d’une justice climatique est essentielle, car les populations qui contribuent le moins au changement climatique en subissent des conséquences disproportionnées », a déclaré Aditi Mukherji, auteure, principale coordonnatrice du chapitre sur l’eau du rapport du groupe de travail II de la sixième évaluation du GIEC.

Dans ces zones vulnérables, 3,3 à 3,6 milliards de personnes seront directement impactées et auraient 15 fois plus de risques de mourir à la suite d’un événement météorologique extrême, a poursuivi l’experte. 

Des solutions existent

La situation est donc urgente, mais il existe des solutions. Ce fût l’objet du troisième volet du rapport. Investissement dans les technologies bas-carbone, accroissement des énergies renouvelables… les gouvernements doivent revoir leur modèle de développement et réduire à tout prix leurs émissions de carbone.

Ces changements ne se feront pas sans réels investissements, comme l’explique Christopher Trisos, l’un des auteurs du rapport : « Nous ne pourrons pas accélérer l'action climatique si nous ne multiplions pas les ressources que nous lui affectons. L'insuffisance et l’inadéquation du financement freinent les progrès. »

 

Les scientifiques ont évalué que, pour respecter l’Accord de Paris, les investissements devraient être multipliés de trois à six fois. 

« Nous sommes à un tournant »

Plus les années passent, plus les experts sont pessimistes quant à la possibilité de respecter l’Accord de Paris et ses 1,5 °C. En effet, pour l’atteindre, les États doivent réduire de moitié leurs émissions de carbone d’ici 2030 par rapport à 2019 : 

Par ailleurs, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels sans une réduction radicale, rapide et durable des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs. 

La décennie en cours est donc « essentielle ». Si rien n’est fait, nous pourrions atteindre un réchauffement à 4,4 °C selon les pires scénarios. 

 

Lisa Domergue 

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