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Par Carenews INFO - Publié le 5 novembre 2024 - 12:27 - Mise à jour le 5 novembre 2024 - 12:32 - Ecrit par : Camille Dorival
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Les Prix de l’ESS 2024 récompensent SNL-Prologues et Les Fermes partagées

Remis à l’occasion de l’ouverture officielle du Mois de l’ESS, le 4 novembre, les Prix de l’ESS 2024 ont récompensé deux initiatives remarquables de l’économie sociale et solidaire, l’une dans la catégorie « Utilité sociale », l’autre dans la catégorie « Transition écologique ».

Vanina Mercury et Bertrand Lapostelet, respectivement présidente et directeur de SNL-Prologues, en compagnie de Michel Jézéquel, administrateur d'ESS France, lors de la remise des Prix de l'ESS 2024. Crédit : Camille Dorival
Vanina Mercury et Bertrand Lapostelet, respectivement présidente et directeur de SNL-Prologues, en compagnie de Michel Jézéquel, administrateur d'ESS France, lors de la remise des Prix de l'ESS 2024. Crédit : Camille Dorival

 

 

Comme chaque année, le Mois de l’ESS aura lieu pendant tout le mois de novembre. Dans ce cadre sont organisés, partout sur le territoire, des événements tout au long du mois, pour faire mieux connaître l’économie sociale et solidaire.

À l’occasion de l’ouverture officielle de ce Mois de l’ESS, organisée le 4 novembre au siège du Groupe mutualiste VYV à Paris, ESS France a dévoilé les lauréats des Prix ESS 2024, qui visent à faire découvrir et valoriser des initiatives remarquables du mouvement. Sur les 565 candidatures reçues pour ces prix en 2024, 15 initiatives ont été récompensées en région, sous la houlette des chambres régionales de l’ESS. Les deux lauréats nationaux ont quant à eux été désignés par un jury qui a examiné 28 candidatures retenues par les différentes régions.

 

SNL-Prologues, foncière solidaire au service des publics précaires

 

Dans la catégorie « Utilité sociale », c’est l’initiative SNL-Prologues qui est récompensée cette année. Il s’agit d’une foncière solidaire agréée par l’État, opérant sous la forme d’une coopérative en Union d’économie sociale. Cette coopérative, qui regroupe des associations d’insertion par le logement et des investisseurs solidaires, a pour objectif d’acquérir des logements qui sont rénovés et proposés à des publics précaires, notamment des personnes sans domicile ou vivant dans des logements très dégradés.

Grâce à ces acquisitions, SNL (Solidarités nouvelles pour le logement) loge 3500 personnes, dont 1400 enfants. « Nos locataires sont à 40 % des familles monoparentales », précise Vanina Mercury, présidente SNL-Prologues. « Nous leur proposons des logements dignes, bien situés, avec des loyers très faibles », souligne-t-elle. SNL accompagne aussi des équipes de bénévoles chargées de favoriser la bonne inclusion des locataires dans le quartier.

Le système est en partie financé par des fonds publics (État et collectivités) ainsi que par des prêts de la Caisse des dépôts et consignations, et en partie par le soutien de particuliers, investisseurs solidaires, « qui achètent des parts de la foncière solidaire, en acceptant un rendement financier modéré mais un rendement social important », souligne Vanina Mercury.

 


À lire aussi : L'ANTISÈCHE - Au fait, c'est quoi une foncière solidaire ? 


 

Les fermes partagées, une coopérative d’activités et d’emploi au service de l’agro-écologie

 

Dans la catégorie « Transition écologique », le Prix de l’ESS 2024 est remis à la coopérative d’activités et d’emplois (CAE) Les Fermes partagées. Créée sous forme de société coopérative d’intérêt collectif (Scic), cette structure soutient l’émergence, le développement et la pérennisation de fermes collectives et participatives en agroécologie.

« Le secteur agricole est à la fois le deuxième secteur d’activité le plus émetteur de gaz à effet de serre et l’une des principales victimes du changement climatique, note Céline Riolo, co-directrice de la Scic. Nous devons réagir face à cela et favoriser des modèles agricoles collectifs, qui permettent d’expérimenter, de créer des réseaux d’entraide, d’assurer une protection sociale aux paysannes et aux paysans, mais aussi de diversifier les activités de production, ce qui représente un atout face aux aléas climatiques. »

Il s’agit aussi de répondre à la baisse d’attractivité du métier d’agriculteur et à la disparition progressive des exploitations agricoles. « Sur 400 000 exploitations en France, nous en perdons 10 000 chaque année, explique Céline Riolo. Face à cela, nous voulons créer des fermes vivantes, ouvertes, au milieu du village, des lieux de vie connectés avec leur territoire. » Elle regrette cependant que ce modèle coopératif ne soit pas éligible à certaines subventions, car mal reconnu par les pouvoirs publics, obligeant les structures à des montages juridiques complexes pour pouvoir y prétendre.

Lucas Théodose, sociétaire paysan de l’une des coopératives associées aux Fermes partagées, la ferme collective La Clef des sables, à Saint-Lattier (Isère), témoigne : « En 2020, nous avons repris à neuf paysannes et paysans une exploitation d’une quarantaine d’hectares dont le propriétaire partait à la retraite. La forme coopérative nous a permis un apport en capital moindre de chacun d’entre nous – environ 20 000 euros chacun, alors qu’on peut facilement avoir à débourser 500 000 euros pour reprendre une exploitation sous format classique –, de créer neuf emplois au lieu d’un, sous forme salariée, et de permettre à chacun d’entre nous, en nous organisant, de dédier du temps à autre chose que l’activité agricole, notamment de pouvoir prendre des congés, mais aussi consacrer du temps au plaidoyer en faveur de notre modèle ou à la militance syndicale. »

 

Camille Dorival 

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