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Par Carenews INFO - Publié le 4 novembre 2024 - 18:11 - Mise à jour le 4 novembre 2024 - 18:12 - Ecrit par : Camille Dorival
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« Notre rôle est de favoriser la transformation durable des entreprises », entretien avec Nils Pedersen (Pacte mondial de l’ONU-Réseau France)

Né en 2000 à l’initiative de Kofi Annan, le Pacte mondial de l’ONU accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de leur stratégie RSE, les incitant à s’intéresser à toutes les dimensions du développement durable, aussi bien sociales qu’environnementales. Entretien avec Nils Pedersen, délégué général du réseau français du Pacte.

Nils Pedersen est délégué général du Pacte mondial de l’ONU-Réseau France depuis 2021. Crédit : Camille Dorival.
Nils Pedersen est délégué général du Pacte mondial de l’ONU-Réseau France depuis 2021. Crédit : Camille Dorival.

 

 

Nils Pedersen est délégué général du Pacte mondial de l’ONU-Réseau France depuis 2021. Il explique à Carenews comment cette initiative est née en 2000 sur une idée de Kofi Annan, alors secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et quel est son rôle aujourd’hui : inciter les entreprises à une transformation durable sur le plan social et environnemental. Le Pacte mondial est aujourd’hui le plus important réseau d’entreprises en faveur du développement durable au monde.

 

  • Vous dirigez le Pacte mondial de l’Organisation des Nations-unies (ONU) en France. De quoi s’agit-il ?

 

C’est une initiative qui a été lancée en 2000 par Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations-unies. Au Forum économique mondial de Davos de l’année précédente, il avait estimé qu’il fallait « donner un visage humain à la mondialisation » et émis l’idée d’un « pacte mondial de valeurs partagées ». Pour lui, les multinationales devaient s’impliquer face aux grands enjeux mondiaux : environnementaux, sociaux, démographiques, etc.

C’est ainsi que le Pacte mondial de l’ONU est né en 2000, et son antenne française en 2003. Les 62 réseaux nationaux du Pacte mondial sont chargés d’accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de leurs stratégies RSE, mais aussi de faciliter la sensibilisation à ce sujet, l’apprentissage, le dialogue, l’action collective et les partenariats. Pour accompagner les entreprises, nous nous appuyons en particulier sur les 17 objectifs de développement durable (ODD) définis par l’ONU en 2015.

Nous constituons un réseau mondial mandaté par l’ONU, mais chaque structure est indépendante et financièrement autonome. L’antenne française notamment a le statut d’association loi 1901.

 


À lire aussi : L'ANTISÈCHE – Au fait, c'est quoi les objectifs de développement durable ? 


 

  • Combien d’entreprises adhèrent au Pacte mondial ?

 

Environ 2 100 entreprises de toutes tailles et une centaine d’acteurs associatifs sont adhérents au Pacte mondial en France, et plus de 24 000 dans le monde. Notre rôle est de fédérer ces entreprises, les mettre en réseau, leur donner accès à des informations, des boîtes à outils... Dans cette optique, nous avons annoncé mi-octobre l'ouverture de la « Maison du développement durable by PMRF », un lieu partagé par plusieurs entités onusiennes et institutions engagées dans le développement durable. Cette maison reflète notre ambition de fédérer une communauté d’acteurs engagés pour construire un avenir résilient et porteur de sens.

Les adhérents au Pacte mondial sont tenus de prendre l'engagement, de manière publique, de mettre en œuvre les « Dix principes» du Pacte, relatifs aux droits humains, aux normes internationales du travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption, qui sont universels et issus des textes clés de l’ONU. Ils s’engagent aussi à communiquer annuellement sur les progrès qu’ils ont réalisés sur ces sujets.

Notre rôle est de favoriser la transformation durable des entreprises sur les enjeux environnementaux et sociaux. C’est pourquoi nous les incitons à s’intéresser aux 17 ODD de l’ONU, et pas seulement à la question du changement climatique, sur laquelle on met beaucoup l’accent en France. Beaucoup d’entreprises, par exemple, pensent de prime abord qu’elles ne sont pas concernées par l’ODD 14 sur la protection de la vie aquatique. Et pourtant, toutes consomment du plastique qui se retrouve ensuite dans les océans ! De la même manière, sur l’ODD 1 (pas de pauvreté) et l’ODD 8 (travail décent), nous avons entamé un chantier important sur la question du salaire décent, qui nous semble être un enjeu essentiel.

 

Les adhérents au Pacte mondial sont tenus de prendre l'engagement, de manière publique, de mettre en œuvre les « Dix principes » du Pacte, relatifs aux droits humains, aux normes internationales du travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption, qui sont universels et issus des textes clés de l’ONU.

 

  • Vous avez en effet beaucoup poussé la notion de salaire décent ces dernières années. De quoi s’agit-il et quels sont les progrès en la matière ?

 

Selon la définition de l’Organisation internationale du travail (OIT), le salaire décent est une rémunération qui permet aux travailleurs de subvenir à leurs besoins essentiels (nourriture, eau, logement, éducation, santé, transport, prévoyance), ainsi qu’à ceux de leurs familles. Son niveau dépend du pays ou de la région considérés.

 

Il est vraiment important que les entreprises communiquent sur les mesures qu’elles prennent en matière de RSE, car cela contribue à montrer à toutes les entreprises que cela est possible et à les inciter à aller dans le même sens.

 

Le Groupe Michelin l’a mis en place pour tous ses salariés dans le monde, soit 130 000 personnes, en construisant une grille de salaire décent à partir des critères de l’association suisse Fair Wage Network. Ce n’est pas un hasard que ce groupe ait été pionnier en la matière car son président, Florent Menegaux, est aussi président du Pacte mondial-Réseau France. 

D’autres entreprises, comme Schneider Electric ou L’Oréal, l’ont également mis en place. Pour nous, il est vraiment important que les entreprises communiquent sur les mesures qu’elles prennent en matière de RSE, car cela contribue à montrer à toutes les entreprises que cela est possible et à les inciter à aller dans le même sens.

 

Propos recueillis par Camille Dorival

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