Olivia Grégoire : “Je crois que l’ESS, il faut qu’on en mette partout”

La ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme a tenu tout d’abord à rassurer les acteurs de l’engagement. Le fait que l’économie sociale et solidaire ne soit pas inscrit dans son titre officiel n'a pas vraiment d’importance. « Ce qui compte, c’est vraiment à mon sens, pas tant le titre, que la réalité des décrets d’attribution qui me donnent toute la latitude, pour ne pas dire le pouvoir, pour faire bouger les lignes, vous soutenir et vous accompagner », a-t-elle précisé. 

Olivia Grégoire a souligné à maintes reprises sa joie de retrouver « cette économie inspirante et prometteuse », qu’elle dit respecter et aimer. Celle qui a été Secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable de juillet 2020 à mai 2022, en garde un très bon souvenir. 

Une bande passante « un peu réduite » mais « robuste »

« Ce n’est pas parce que ma bande passante est un petit peu plus réduite que quand je m’occupais uniquement de l’ESS, qu’elle n’en est pas moins réelle, robuste et ambitieuse », a insisté la ministre, tout en spécifiant : « il va falloir qu’on trouve un modus operandi et une méthode pour qu’on puisse se voir et avancer ensemble ».

En ce qui concerne son nouveau mandat et les nombreux secteurs dont elle a désormais la charge, Olivia Grégoire y voit une opportunité. « Je crois que l’ESS, il faut qu’on en mette partout (...) Ce n’est pas un élément en plus de ce portefeuille, c’est un élément qui va pouvoir se marier et être conjugué, avec chacun des grands champs économiques du portefeuille dont j’ai la charge. Et ça nous ouvre de multiples perspectives », soutient-elle. “On va peut-être pouvoir multiplier les passerelles avec ces autres secteurs, pour mieux vous faire rayonner », a-t-elle ajouté. 

Une politique territoriale forte  

Bien qu’elle n’ait soufflé mot au sujet de la nomination prochaine d’un Haut-Commissaire à l’ESS, comme elle l’avait annoncé avant l’été, Olivia Grégoire a promis de nouveaux interlocuteurs spécialisés. Il faut « qu’il y ait dans chaque préfecture de ce pays, une personne que l’ensemble des acteurs de l’ESS puissent solliciter, avoir à leurs côtés, mobiliser, en cas de besoin », a décrété la ministre. 

Olivia Grégoire prévoit de se concentrer en grande partie sur des actions dans les territoires. « Dès le mois d’octobre on se retrouvera sur les PTCE », a-t-elle déclaré. Reconnus par l’article 9 de la loi relative à l’ESS du 31 juillet 2014, les pôles territoriaux de coopération économique étaient au nombre de 153 en 2023. Leur rôle est de donner un cadre légal et financier à des solutions locales pour créer des synergies entre les acteurs économiques dans les territoires.

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L’ESS pour inspirer l’économie traditionnelle 

La ministre prône également « un agrandissement de la zone d’influence et de transformation » de l’ESS. L’objectif : « inspirer le reste de l’économie à commencer par l'économie traditionnelle ». Elle souhaite que le secteur devienne le « fer de lance pour une transition vers une économie plus durable ». Elle envisage aussi de donner plus de visibilité à l’innovation sociale et environnementale. 

Reste que toutes ces déclarations ne sont pour l’instant que des « intuitions » pour la ministre. Cette dernière recevra « dans les prochains jours » l’ensemble des « têtes de réseaux » afin de co-construire avec elles, une feuille de route qu’elle proposera courant octobre aux acteurs de l’ESS. 

 Leticia Farine