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Par Carenews INFO - Publié le 23 mars 2022 - 12:00 - Mise à jour le 24 mars 2022 - 11:48 - Ecrit par : Christina Diego
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Présidentielle : APF France handicap lance la campagne #23MillionsdeVoix

Alors que 67 % des personnes en situation de handicap ont l’intention d’aller voter, une enquête sur leurs aspirations vient d’être publiée par l’Ifop à la demande de l'association APF France handicap. Détails.

Présidentielle et handicap. Crédit : iStock
Présidentielle et handicap. Crédit : iStock

 

À quelques semaines du premier tour de la présidentielle, l'association APF France handicap lance la campagne #23MillionsdeVoix pour faire entendre les citoyennes et citoyens en situation de handicap et leurs proches aidants, soit respectivement, 12 et 11 millions de personnes. 

 

Des personnes handicapées très intéressées par la campagne

Inaccessibilité, précarité, difficulté à l’emploi et au logement, défaut d’autonomie… Les sujets ne manquent pas pour porter les enjeux sociétaux auxquels les personnes en situation de handicap font face dans leur quotidien. L’association APF France handicap a publié une enquête, menée par l'Ifop, sur les aspirations des citoyennes et citoyens handicapé.e.s et de leurs proches aidants.

Contre toute attente, les personnes en situation de handicap sont très concernées par cette campagne électorale même si elle ne s'adresse pas toujours à elles.  Pourquoi un tel désaveu ? L’association a donc voulu en savoir plus sur leurs ressentis en comparant les résultats d’une enquête menée en 2017 avec des réponses de janvier 2022. 

Un fort intérêt pour la campagne. Pour 94 % des personnes interrogées, le sujet du handicap est absent de la campagne électorale, constat d’ailleurs partagé par la population générale. Étonnant, surtout que l’enquête démontre que 64 % des personnes en situation de handicap se déclarent intéressées par la présidentielle et 67 % déclarent avoir l’intention d’aller voter. 

Une situation économique dégradée. C’est le premier enseignement de l'étude. Près de 57 % des personnes interrogées expliquent que leurs ressources financières se composent d’allocations et une grande majorité (74%) déclare ne pas s’en sortir (versus 58 % de la population). Une amélioration par rapport à 2017 est cependant mise en avant par 26 % des personnes répondantes qui s’en sortent plus « facilement », à mettre en relation avec la revalorisation de l’AAH. 

Concernant le sujet très actuel du pouvoir d’achat, vraiment au cœur des préoccupations des Français, la proportion de sondés déclarant avoir constaté dans ce domaine une amélioration est quasi similaire, soit 9 % des personnes handicapées et 15 % du grand public. 

 

La déconjugalisation de l’allocation adulte handicapée est l’autre grand sujet principal. Les personnes interrogées évoquent en premier lieu la non prise en compte des ressources du conjoint dans le calcul de l’allocation adulte handicapé (43 %). Alors que c’est la mesure qui apparaît comme la plus simple à mettre en œuvre (81 %). Plus d’un tiers des sondés ont soumis l’idée de créer un revenu individuel d’existence et une prise en charge financière pour compenser les situations de handicap.  

Autre thème, le niveau d’emploi des personnes handicapées. Les sondé.e.s sont moins nombreux-euses qu’en 2017 à estimer que leur handicap constitue un frein important pour évoluer au sein de l’entreprise (69 % contre 73 %). Cependant, il reste encore bloquant pour trouver un emploi (84 %). Avancement notoire, la quasi-totalité des actifs handicapés indique avoir fait reconnaître leur handicap (91 %) et moins d’un sur deux en fait mention sur leur CV (42 %). 

 

Un potentiel de 23 millions de voix 

Pour interpeller les candidats actuels, APF France handicap met en lumière les 23 millions de citoyennes et citoyens comme de potentiel.le.s électrices et électeurs, dans le cadre de sa campagne #23MillionsDeVoix. Une manière de rendre visible le sujet du handicap pour en faire une vraie priorité du prochain quinquennat.

Rappelons qu'Emmanuel Macron avait annoncé, en février 2020, la « Grande cause Handicap ». À l’époque, une série d’annonces avait été déclinée pour l’école, les places en structures et l’amélioration dans l’accès aux aides. 

Depuis, le Collectif Handicaps a dressé un bilan, en février dernier, du quinquennat du président sortant.  Malgré la revalorisation de l'AAH (Allocation adulte handicapée) annoncée, son complément de ressources a, quant à lui, été supprimé. Ce qui laisse chez les associations, un sentiment très mitigée sur les réelles avancées. 

En matière d'éducation, des efforts ont été faits, mais il reste des lacunes : les AESH (Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap) sont encore trop précarisés, et la toute nouvelle PCH (Prestation de compensation du handicap) dédiée aux parents en situation de handicap a été élaborée sur de « mauvaises bases », via un système de forfait, a également précisé le collectif.

 

Un bilan en demi-teinte qui laisse aux candidat.e.s un boulevard pour mettre au centre de leurs débats, la place des personnes en situation de handicap et faire preuve de plus d'inclusion en général dans leur projet de société pour les cinq prochaines années. 

 

Christina Diego 

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