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Par Carenews INFO - Publié le 29 mars 2022 - 10:00 - Mise à jour le 29 mars 2022 - 10:05 - Ecrit par : Christina Diego
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« Rêv’Elles Ton Potentiel » : témoignages d'une bénéficiaire et d’un rôle modèle

Rencontre avec Chahrazed Khiter, jeune bénéficiaire du programme, et Stéphanie Nguebou, « rôle modèle ». L'association Rêv’Elles Ton Potentiel « accompagne, stimule et inspire » des jeunes filles grâce à des modèles de femmes inspirantes.

Interview croisée d'un rôle modèle et d'une bénéficiaire. Crédit : Rêv'Elles
Interview croisée d'un rôle modèle et d'une bénéficiaire. Crédit : Rêv'Elles

 

Top 50 de l'entrepreneuriat à impact 2021

Cet article est issu du Top 50 de l’entrepreneuriat à impact 2021. Initié par Carenews, piloté par HAATCH et l'ESSEC et soutenu par BNP Paribas, ce classement dévoile les 50 structures (entreprises, associations, coopératives) les plus impactantes de 2021.

 

Découvrez le détail de la deuxième édition du Top 50 et ses lauréats dans le livre de 136 pages qui présente la méthodologie, les critères d'évaluation, les portraits, les chiffres, les analyses et dossiers de fond sur les réseaux de l'ESS ou la mesure d'impact.

 

 

Comment avez-vous découvert l’association Rêv’Elles ? 

 

Chahrazed Khiter : J’ai suivi le programme en avril 2015. J’étais en première dans un lycée à Sevran et j’allais avoir 16 ans. J’étais très timide et solitaire. J’ai connu Rêv’Elles par le biais d’une autre association où je suivais des cours d’aide aux devoirs. Et quand on m’a parlé de Rêv’Elles, j’ai eu un déclic. Je me suis dit que je devais m’inscrire. 

 

Stéphanie Nguebou : Je voulais m’engager dans une association auprès des élèves. À l’époque, je travaillais à l’Éducation nationale en tant que juriste. J’étais en lien avec La Cordée, une association qui promeut la fonction publique dans les quartiers. C’est ainsi que j’ai découvert Rêv’Elles. 

 

Qu’est-ce qui vous a plu dans le programme ? 

 

C.K : C’est le fait de réfléchir sur notre avenir. À l’époque, je savais que je devais faire des choix après le bac. Comme j’étais perdue, je me suis dit que c’était une opportunité pour réfléchir et aussi commencer à me déplacer dans les transports en commun de façon autonome. J’appréhendais de le faire seule, j’ai donc proposé à deux autres copines d’y aller ensemble pendant la même semaine. C’était beaucoup plus rassurant.   

S.N : Une association de femmes pour les femmes, expérimenter la sororité, c’est un engagement qui me parle. Même si mon action est ponctuelle, je sais que le programme est plus global et durable. Les jeunes filles sont suivies pendant plusieurs mois. C’est important.

Ensuite, on m’a proposé de recruter les jeunes filles pour leur expliquer concrètement le programme en détail et les sélectionner. Une des choses les plus importantes dans les missions de l’association Rêv’Elles est d’explorer le champ des possibles et encourager des jeunes filles à se connaître et à faire ce qu’elles ont envie. 

 

Comment se déroule le programme ? 

 

C.K : J’ai été sélectionnée avec 30 autres jeunes femmes par l’association. Nous étions très différentes. C’était une semaine incroyable ! J’ai gardé de très bons souvenirs, une des meilleures expériences de ma vie. Pendant la semaine, l’atelier nous a permis de nous découvrir, de créer des liens et de travailler sur notre image. 

En fin de semaine, une femme « rôle modèle » est venue nous parler de son parcours. Cela m’a beaucoup marquée. Elle a beaucoup insisté sur l’importance du réseau et elle a pris comme exemple le fait qu’entre elle et Barack Obama, il y avait deux personnes. Nous lui avons dit : « Alors, entre nous et Obama, il y a trois personnes, incroyable ! » 

 

S.N. : J’arrive en général le dernier jour pour écouter le pitch de trois minutes des jeunes filles sur ce que la semaine leur a apporté et comment elles envisagent leur avenir professionnel. En tant que rôle modèle, je leur fais un retour sur leur présentation, de façon bienveillante et leur donne des pistes pour leurs projets.

Au début de mon engagement chez Rêv’Elles, je travaillais dans un cabinet ministériel et certains de mes collègues étaient dans une ambassade. J’ai proposé à deux jeunes filles qui voulaient travailler dans la diplomatie de venir découvrir le milieu des ambassadeurs, leurs parcours et se projeter, ou pas, dans ce projet professionnel. 

 

Qu’est-ce qui vous a marqué ? 

 

C.K. : Notre parole était importante et nous étions écoutées. On avait un temps de parole en fin de journée devant les autres. Nous étions toutes ensemble réunies pour le même objectif. Et surtout, nous étions en confiance, dans un environnement très sain, bienveillant, sans jugement. Nous n’avions pas peur de dire ce qu’on pensait. C’était comme une famille. D’ailleurs le dernier jour, nous avons toutes pleuré !

 

S.N : Le dernier jour, elles doivent revenir sur les enseignements de la semaine. Elles expliquent comment elles se sont révélées ! Le fait de prendre un micro, s’exprimer en public avec beaucoup d’aisance, elles nous disent avoir acquis beaucoup de maturité en aussi peu de temps.

Elles sont impressionnantes. À leur âge, je pense que je n’aurai pas pu. Leur transformation me marque toujours autant. C’est vraiment le moment où la chrysalide devient un papillon. 

 

Qu’est-ce que cela vous a apporté ? 

 

C.K : Cela a changé la personne que je suis aujourd’hui. J’ai acquis plus de confiance, j’ai moins peur de faire un choix. Avant, j’étais une suiveuse, je redoutais de perdre l’amitié de quelqu’un quand je ne pensais pas comme lui. Après le stage, j’ai commencé à imposer mes idées.

Cela m’a poussé à faire des études de psychologie. Je m’en suis aperçue lors des ateliers de coaching. J’ai toujours été très à l’écoute, observatrice, et je voulais aider les gens à s’accepter comme ils sont dans la vie. 

 

S.N. : Le fait de décomplexifier le terme de rôle modèle. C’est rendre accessible des femmes et des métiers auxquels pourront s’identifier les jeunes filles. En plus, je trouve très important d’être une femme modèle noire. Les jeunes filles voient ainsi de la diversité autant dans les métiers que dans les femmes représentées. Je pense que cela contribue à une meilleure identification et projection de leur part pour être qui elles sont. 

 

 

Christina Diego 

 

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