Transition écologique : la France est-elle attractive aux yeux des investisseurs étrangers ?
Le Baromètre EY de l’Attractivité de la France, publié ce mois-ci, permet de mieux connaître le regard des investisseurs et leur volonté d’investir en faveur de la transition écologique dans le pays.
La France est la première destination d’accueil des investissements directs à l’étranger (IDE) en 2022 en Europe, pour la quatrième année consécutive, selon le cabinet EY. Mais qu’espérer pour les années à venir ? Les projets de transition écologique, qui nécessitent des investissements privés considérables, seront-ils attractifs pour les investisseurs ? EY fournit des éléments de réponse à cette question dans le Baromètre de l’Attractivité de la France, publié en deux parties en mai et juin 2023.
Préoccupation des dirigeants
Le changement climatique et la transition écologique deviennent en tous cas des préoccupations importantes pour les dirigeants internationaux. 25 % d’entre eux citent l’approche politique du changement climatique et de la biodiversité comme l’un des trois critères les plus importants au moment de choisir un pays dans lequel investir. « Il s’agit notamment de faire preuve de résilience face aux crises à répétition, de protéger les chaînes d’approvisionnement ou encore de s'adapter à la rareté de certaines ressources », précise EY pour expliquer cet intérêt.
De plus, 51 % des dirigeants souhaitent rapatrier une partie de leur activité en France à court ou moyen terme, pour, entre autres, améliorer l’impact environnemental de leur chaîne de production.
Les projets accueillis en 2022 concernent déjà en partie la transition écologique. Par exemple, « près de 30 % des projets manufacturiers dans l’automobile sont destinés à la production de véhicules électriques et hybrides », souligne le cabinet. Il s'agit d’une augmentation de 18 points par rapport à 2018. De même, « le nombre de projets industriels à impact environnemental n’a cessé d’augmenter ces cinq dernières années » et les dirigeants interrogés « prévoient de dédier une part significative de leurs futurs investissements à la réduction des émissions de CO2 », ajoutent les auteurs.
La France attractive ?
50 % des dirigeants interrogés considèrent que « la France est plus attractive que ses principaux concurrents en matière de durabilité ». L’énergie constitue le sujet sur lequel la France performe le mieux : 49 % des répondants considèrent qu’elle est plus attractive que ses concurrents quant à la part de renouvelables dans son mix énergétique.
En revanche, 46 % des personnes interrogées la jugent aussi performante que ses concurrents sur la présence d’une régulation encourageant les pratiques vertueuses des entreprises. 43 % la considèrent plus performante. De même, 37 % des dirigeants considèrent qu’elle est plus performante par la présence d’une main d’œuvre qualifiée, alors que 52 % jugent sa performance équivalente à celle de ses concurrents.
Autres avantages pour les investisseurs : la présence de fonds pour financer les projets de transition, d’un écosystème innovant de cleantechs et de startups et le potentiel de décarbonation des chaînes industrielles. Sur ces trois dimensions, respectivement 50 %, 48 % et 31 % des personnes interrogées jugent la France aussi performante que les autres pays dans lesquels elles envisagent d’investir sur ces sujets, quand seulement 36 %, 33 % et 31 % la jugent plus performante.
La rédaction 
