Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 25 juin 2025 - 09:53 - Mise à jour le 25 juin 2025 - 22:38
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

TRIBUNE - Plan Avenir : quid des associations ? L'orientation a besoin de toutes ses boussoles !

Le 5 juin 2025, Élisabeth Borne a lancé le Plan Avenir pour aider les élèves à construire un parcours adapté à leurs aspirations et aux évolutions du monde professionnel à travers des propositions concrètes. Cette nouvelle politique publique d’orientation pensée avec une multiplicité d'acteurs (éducation nationale, enseignement supérieur, régions, élèves, parents, acteurs économiques, Onisep...) oublie d'intégrer pleinement les associations, selon les auteurs de cette tribune. 

Le Plan Avenir annoncé par Élisabeth Borne, qui vise à accompagner les jeunes dans leur orientation, oublie les associations, qui jouent pourtant un rôle essentiel dans ce domaine. Crédit : Alain Régis.
Le Plan Avenir annoncé par Élisabeth Borne, qui vise à accompagner les jeunes dans leur orientation, oublie les associations, qui jouent pourtant un rôle essentiel dans ce domaine. Crédit : Alain Régis.

 

 

« L’école ne doit pas se contenter de distribuer les rôles, elle doit permettre à chacun de choisir le sien, librement. » Cette ambition, clamée par la ministre de l'Éducation lors du lancement du Plan Avenir, ne peut être pensée sans le secteur associatif. En première ligne lorsqu’il s’agit de lutter contre les inégalités de destin et acteurs déterminants dans l’ouverture du champ des possibles, les associations manquent à l’appel d'Élisabeth Borne. 

À l’heure de la première vague de résultats Parcoursup, plus rien ne reste à prouver.  Derrière l’écran et les « choix » d’orientation, se rejoue un drame silencieux : celui des inégalités sociales, qui enferment les jeunes dans des destins tout tracés. Ce constat est partagé et fait (enfin) l’unanimité. Mais la réponse doit être à la hauteur si l’on veut construire, ensemble, un véritable chemin d’émancipation et combattre cet écrémage injuste.

 

Reconnaître que l'éducation dépasse les murs de l'école

 

Repenser l’orientation, c’est donc reconnaître que l’éducation dépasse les murs de l’école. C’est chose faite : la ministre n’est pas sans savoir que l’institution scolaire ne peut plus endosser le rôle de garant souverain de l’épanouissement des élèves. À elle seule, l'école s’essouffle. Le cap a été donné avec des annonces aux allures ambitieuses. En effet, chacun doit prendre sa part et des mesures ont été prises : guides pratiques pour les parents, formations des professeurs principaux, journées d’immersion au sein du monde professionnel, renforcement des plateformes pour se connaître et limiter l’autocensure

Quid du soutien aux associations qui font bien souvent cavalier seul ?

En effet, si l’on entend souvent qu'il « faut tout un village pour élever un enfant », nous avons besoin de la société tout entière lorsqu’il s'agit de l'orienter : familles, enseignants, entreprises, associations. Ces dernières, au plus proche du terrain, incarnent bel et bien l’épicentre de l’orientation. Les associations tricotent des liens solides entre les mondes et les acteurs éducatifs et construisent sans relâche des passerelles perméables. Et ce, à travers une multiplicités de solutions innovantes et dispositifs qui permettent aux jeunes de briser les murs invisibles, de se projeter, se découvrir et de prendre confiance en soi et en l’avenir.

 

Les associations tricotent des liens solides entre les mondes et les acteurs éducatifs et construisent sans relâche des passerelles perméables.

 

La création du tandem inédit et nécessaire école/entreprise dès la classe de troisième, l’accompagnement et les sessions d’informations pour les parents, les stages de découverte et autres immersions pour les jeunes sans aucun réseau professionnel ou encore via le mentorat des lycéens, toutes ces initiatives associatives sont d’une part complémentaires mais donnent aussi et surtout naissance à une véritable dynamique collective. Les résultats ne sont plus à prouver : grâce un stage de troisième de qualité, favorisé par l’accompagnement et la préparation des collégiens et des entreprises d’accueil par les associations, 4 élèves sur 5 revoient à la hausse leur ambition scolaire[1]. Du côté des lycéens, 9 jeunes sur 10 ont trouvé leur voie dans leur cursus d’étude grâce au mentorat et 95 % des jeunes qui ont préparé un concours ou un diplôme en comptant sur cet accompagnement l’ont obtenu[2]. Il paraît impossible de douter de la force de frappe associative.

 

Un accompagnement unique et irremplaçable

 

Nous devons aux associations cet accompagnement complet, unique et à jamais irremplaçable. C’est par la reconnaissance, la consultation et le soutien de ces acteurs et des synergies qui en émanent que nous parviendrons à faire de l’orientation une véritable « expérience vivante », pour reprendre l’expression ambitieuse d’Élisabeth Borne.

La construction de nouvelles politiques publiques en la matière doit donc passer par un soutien renforcé auprès des coalitions d’acteurs associatifs, notamment par la généralisation de subventions pluriannuelles qui permettront de renforcer l’impact sur le terrain et d’ancrer l’action de manière pérenne.

Aussi, le gouvernement doit se parer et se pourvoir de cette expertise, au plus proche du terrain et des besoins de notre jeunesse. Enrayer le déterminisme social qui règne sur l’orientation est une mission commune, alors ne laissons aucun acteur concerné sur le banc de touche. Consulter, inclure et soutenir les associations ne peut être que bénéfique.

 

Par Mathilde Boulay, déléguée Générale de L’Ascenseur,

Sébastien Gurung, délégué général du Collectif Orientation,

et Léa Barnier, responsable du plaidoyer de L'Ascenseur. 

 

[1] Étude d’impact de ViensVoirmonTaf. 

[2] Mesure d’impact du mentorat 2024 d'Article 1. 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer