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Par Carenews INFO - Publié le 8 mars 2022 - 12:00 - Mise à jour le 10 mars 2022 - 10:35 - Ecrit par : Christina Diego
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Ukraine : 3 questions à Céline Schmitt porte parole du UNHCR

Nous avons rencontré Céline Schmitt, porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) pour échanger sur la situation d’urgence de la population ukrainienne contrainte de fuir et de s’exiler. Que sait-on de leurs besoins ? Éléments de réponses.

Céline Schmitt répond à nos questions sur la situation des réfugiés ukrainiens. Crédit : UNHCR / Josselin Brémaud
Céline Schmitt répond à nos questions sur la situation des réfugiés ukrainiens. Crédit : UNHCR / Josselin Brémaud

 

Quelle est la situation des réfugiés ukrainiens ? 

 

À ma connaissance, nous savons qu' il y a désormais plus de deux millions de réfugiés d'Ukraine, dont plus de 5000 en France. Le nombre de personnes traversant la frontière continue d’augmenter. Ils sont 600 000 réfugiés en Pologne, mais aussi en Hongrie, Roumanie et Slovaquie.  

Il y a une aide d'urgence qui s’organise dans ces pays et une forte mobilisation des États qui ont maintenu leurs frontières ouvertes ainsi qu’une grande solidarité de la population. 

Les personnes qui arrivent ont besoin d’aide humanitaire rapidement, il fait froid, elles ont marché plusieurs jours sur la route. Les personnes sont choquées et traumatisées d’avoir quitté leur pays si vite et séparées de leurs familles. Il y a beaucoup de femmes seules avec leurs enfants et des personnes âgées. Nous maintenons d’ailleurs une attention particulière à la protection de l'enfance et à la santé mentale de ces personnes. Nous sommes restés sur place pour apporter de l'aide humanitaire dans un contexte très difficile où nous devons nous mettre à l’abri. Nous avons réussi à acheminer de l’aide en couvertures et des kits pour les femmes et enfants.  

Autre enjeu, la mobilisation au niveau de l’Union européenne pour soutenir ces pays et les acteurs humanitaires et réfléchir à la protection des personnes arrivantes. Jeudi dernier, il y a eu une décision historique : une directive, adoptée à l’époque des Balkans, permettait une protection temporaire et collective pour des personnes réfugiées, ils n’avaient pas besoin de faire des demandes d’asile individuelles. Sous l'égide de la présidence française, cette directive a été (ré)activée pour protéger les personnes arrivantes ukrainiennes, qu’elles aient accès au droit du travail et à la protection sociale. Maintenant, il manque le partage de responsabilité entre les différents États. 

 

À quoi s’attendre en France ? 

 

En Ukraine, nous savons qu’il y a plus d’un million de personnes nouvellement déplacées en sachant qu’on ne peut pas savoir réellement combien ils sont.

Dans un premier temps, les réfugiés qui fuient l'Ukraine vont dans les pays où ils ont de la famille, des ami.e.s, mais qu'il y aura aussi des personnes qui n'ont pas de famille ou d'amis dans d'autres pays, et il faudra une solidarité au niveau européen pour les accueillir. 

À Paris il y a une permanence d’accueil  mise en place par France Terre Asile. C’est un centre d’accueil de jour pour orienter vers un hébergement d'urgence ou apporter la bonne information. Des opérateurs d’ONG sont sur place pour proposer des informations.  Ce qui est crucial aujourd’hui, c’est d’apporter un soutien aux pays qui accueillent les réfugiés. En Moldavie, par exemple, pays qui organise un accueil d'urgence, nous avons envoyé des stocks de première nécessité et nous avons besoin de solidarité internationale pour ces pays qui vont accueillir ces personnes à un rythme très rapide.   

Comment les aider et se préparer à les accueillir ? 

 

L'accompagnement des réfugiés sera clé et pour cela, la mobilisation de tous les acteurs de la société est importante, les pouvoir publics, les entreprises, la société civile... pour les aider dans leur nouvelle vie en France, pour l'accès à l'emploi, l'inclusion des enfants à l'école et leur bien-être.

Dans les villes, la générosité s'organise. Nous sommes en contact avec ANVITA, un réseau de villes et territoires accueillants, qui permet une coordination entre les acteurs. 

Beaucoup de personnes ont déjà déclaré vouloir héberger ou s’engager, c’est possible sur la page dédiée mise en place par le gouvernement.

Il est possible de proposer des colocations solidaires et des collectes sont organisées au niveau des régions / villes dont une à Paris. 

 

Christina Diego 

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