Associations : Comment les mécènes peuvent-ils soutenir l’emploi associatif ?

Le financement des mécènes doit-il prendre en compte les frais de fonctionnement ? À l’occasion d’une table ronde organisée au Philanthro-Lab, lieu dédié à la philanthropie qui a été inauguré en septembre dernier, Les entreprises pour la Cité ont ouvert le débat en présence d’associations et de fondations. 

Les frais de fonctionnement sont-ils indispensables ?

Les fonctions support et les frais induits sont inhérents au bon fonctionnement d’une association, comme le rappelle Mathilde Cuchet-Chosseler, déléguée à la déontologie et aux relations extérieures de Don en Confiance : 

Avoir des frais de gestions bas, c’est économiser sur la sécurisation de la structure. Cela peut être synonyme d’un manque de rigueur et de contrôle.

Pour elle, l’enjeu n’est pas de suivre une politique du « moindre coût », mais au contraire, de « rechercher l’efficacité maximale pour chaque euro attribué » et ainsi éviter les abus et gaspillages. 

L’exemple de la Fondation Transdev

Ces abus et gaspillages, la Fondation Transdev a justement dû y faire face il y a quelques années. Auparavant, la fondation soutenait exclusivement l’investissement dans les projets des associations. Outre les « faux projets », la fondation s’est rendu compte que de nombreuses associations soutenues ne trouvaient pas d’autres co-financeurs et injectaient leur enveloppe dans les dépenses de fonctionnement. 

La Fondation Transdev a donc décidé de prendre en compte le financement de ces fonctions support à hauteur de 30 %. Elle a donc fait le choix de financer moins, mais mieux, passant ainsi de 300 projets soutenus en 2013 à une centaine aujourd’hui. 

Créer une véritable relation mécènes-associations

Pour que les financements des mécènes correspondent au mieux aux besoins des associations, il est primordial de créer une véritable relation partenariale. « Il n’y a pas de ratios universels. Il est donc primordial de comprendre le modèle socio-économique », conseille ainsi Mathilde Cuchet-Chosseler. L’enjeu pour le mécène est donc de comprendre et d'intégrer le fonctionnement de la structure financée.

Pour ce faire, en amont du financement, la Fondation Transdev organise par exemple de nombreux temps de rencontres avec les associations, et ce, dès l’instruction d’un appel à projets. Un moyen pour la fondation non seulement de mieux connaître les sujets de l’association, mais aussi de les accompagner pour accéder aux financements proposés.

Lutter contre l’« inégalité des chances » des appels à projets ? 

En effet, pour certaines associations, l’enjeu n’est pas de financer ses dépenses de fonctionnement, mais avant tout d’accéder aux financements. Cela commence par les appels à projets. Athina Marmorat, directrice-fondatrice de l'association Rêv’elles soulève cette problématique qu’elle considère comme une « inégalité des chances ». Elle fait le parallèle avec de petites associations de quartiers qui n’ont « pas les codes » et qui ont moins d'appétence en communication, mais dont les actions de terrain ont un véritable impact. Elle insiste sur l’importance d’accompagner ces projets pour qu’ils accèdent aux financements.

Lisa Domergue