Le Kiif accompagne les innovations sociales sur les territoires
Le Kiif est une alliance de dix incubateurs, implantés dans neuf régions françaises, qui accompagnent le lancement ou le développement de projets socialement innovants sur les territoires. Ensemble, ces incubateurs souhaitent notamment favoriser le développement de filières « audacieuses » portées par des acteurs de l’économie sociale et solidaire.
Accompagner le développement de l’innovation sociale sur les territoires pour viser des impacts systémiques : c’est l’objectif du Kiif, alliance de dix incubateurs de projets d’économie sociale et solidaire (ESS), répartis sur différents territoires de l’Hexagone.
Le rôle de ces incubateurs : accompagner gratuitement les porteurs de projets socialement innovants sur les territoires, pour leur permettre de lancer leurs projets ou de les développer. Ces incubateurs sont des structures de taille souvent modeste, qui sont bien implantées dans leur territoire, afin d’intervenir au plus près des besoins locaux et des porteurs de projets, en lien avec l’écosystème local.
Structurer les coopérations entre incubateurs de l'ESS
« Cela faisait quelques années que nous travaillions ensemble, notamment dans le cadre du programme gouvernemental La France s’engage, initié en 2014 par François Hollande, puis dans le cadre de “L’appel à solutions” d’Ashoka, raconte Élise Depecker, directrice de l’incubateur Atis et coprésidente du Kiif. En 2021, une fois ces programmes achevés, nous avons réfléchi à structurer davantage nos coopérations. Cette réflexion a pris deux ans, le temps de la maturation de ce que nous voulions faire ensemble, et notre alliance est née en décembre 2023 ».
Cette alliance a pris la forme d’une association loi 1901, Le Kiif, qui rassemble dix incubateurs intervenant sur neuf régions différentes : Ronalpia (Auvergne-Rhône-Alpes), Atis (Nouvelle-Aquitaine), Adress (Normandie), Les Ecossolies (Pays-de-la-Loire), Évident ! (Hauts-de-France), Le laboratoire des partenariats (Grand Est), Inter-Made (Paca), Première Brique (Occitanie), Antropia (Île-de-France) et MakeSense (Île-de-France).
« Cette alliance nous permet de nous sentir plus forts et d’atteindre une taille critique, puisque nous représentons au total 27 antennes territoriales, sur tous types de territoires, 120 salariés, et 700 projets accompagnés en 2023 », développe Josepha Poret, l’autre coprésidente du Kiif, également directrice de Ronalpia. « Notre conviction commune, c’est que la coopération permet de démultiplier l’impact de nos actions », ajoute-t-elle.
L'animation d'une filière autour de la mort et du deuil
« Le Kiif nous permet de mener des projets que chacune de nos structures ne ferait pas seule », précise Élise Depecker. C’est ainsi que l’association s’est donné pour mission de favoriser le développement de filières « audacieuses » sur les différents territoires. Dans ce cadre, elle a lancé le programme Épilogue, qui vise à accompagner dix structures de l’ESS ayant une activité liée à la mort et au deuil. L’objectif : permettre aux Français de changer leur regard sur la mort, mais aussi créer une communauté de professionnels de la mort qui coopèrent au quotidien.
« Nous avons identifié cette thématique de la mort parce que nous recevions des demandes de différentes structures dans nos incubateurs, et que nous avons estimé que c’était notre rôle d’accompagner de tels écosystèmes en création », souligne Léna Geitner, la déléguée générale du Kiif, qui a accompagné la structuration de l’alliance dès le départ.
Autre type d’action : le Kiif mène également un programme intitulé « Itinéraires », visant à aider des entreprises sociales à essaimer en zone rurale, pour soutenir le développement de ces territoires. Le projet est soutenu par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).
Troisième axe d’intervention pour le moment, le Kiif travaille à l’élaboration d’un référentiel open source pour évaluer l’impact des incubateurs. Comme l’explique Léna Geitner, « il s’agit de mettre en place des indicateurs et d’estimer ce qui peut être attribué à l’incubateur quand une des structures que nous accompagnons se développe ».
Camille Dorival