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Par Carenews PRO - Publié le 25 avril 2022 - 09:30 - Mise à jour le 25 avril 2022 - 12:08
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Les ultra-riches sont-ils ultra-généreux ?

Chaque année, la campagne de déclaration d'impôts donne lieu à un moment de collecte pour certaines associations et fondations : celui de l’IFI. Ayant remplacé l’ISF en 2018 et se basant sur un calcul plus restrictif, ce sont 143 337 foyers qui ont envoyé à l’administration fiscale une déclaration d’IFI en 2020. Comment donnent les très grands donateurs à l’international ? Éléments de réponse avec une étude publiée au mois de février par Wealth-X.

Les super riches sont-ils les plus généreux ? Réponses avec notre hors-frontières. Crédit : iStock
Les super riches sont-ils les plus généreux ? Réponses avec notre hors-frontières. Crédit : iStock

 

À partir de combien est-on très riche ?

Dans le cadre de cette étude, ce sont les personnes qui possèdent un patrimoine de plus de 30 millions de dollars qui sont prises en compte : les Ultra High Net Worth Individuals (UHNWI). Très loin du plafond de déclenchement de l’IFI (1,3 million d’euros), on estime leur nombre à 22 000 foyers en France et à 13 millions dans le monde. Ces personnes détiendraient 13 % de la richesse mondiale (soit 0,003 % de la population).  

Selon les données compilées par Wealth-X, cette population aurait donné, au cours de l’année 2020, 175 milliards de dollars soit 23 % des dons réalisés par les individus sur la même période (pour un montant total de dons calculé à 488 milliards de dollars). Un montant qui s’explique en partie par l’augmentation vertigineuse de la fortune des personnes concernées, passée de 21 à 43 mille milliards de dollars. Des sommes, au regard desquelles, les montants donnés sont à relativiser.

 

Une générosité concentrée en  trois régions et un seul genre

Sans surprise, la majeure partie des donateurs UHNWI est concentrée en Europe (51 milliards de dollars de dons), en Amérique du Nord (90 milliards) et en Asie (21 milliards). Des écarts qui s’expliquent par des habitudes de dons différentes et des réglementations plus ou moins avantageuses. Si les autres régions du monde ressortent moins, cela s’explique également par plusieurs facteurs : moindre richesse, réseaux plus informels de dons etc. 

Enfin, on ajoutera à cette ventilation géographique que ce sont dans leur immense majorité des hommes de plus de plus de 60 ans en moyenne qui possèdent le patrimoine et donc donnent.

 

des dons axés sur l’éducation

Un autre élément saillant du rapport de X-Wealth est l’origine de la fortune des très grands donateurs avec une majorité d’entrepreneurs et une forte minorité d’héritiers (entre 25 % et 34 % selon les régions du monde). Enfin, les donateurs sont principalement issus du monde de la finance et des services. Point intéressant : près de 10 % indiquent avoir pour principale activité les associations et organisations sans but lucratif. Ce chiffre surprenant n’est pas explicité dans le rapport. Néanmoins, on peut supposer que cette part représente des donateurs n’ayant plus d’activité professionnelle rémunérée à temps plein et qui se consacrent principalement à leur philanthropie. Enfin, et quelque soit la région du monde investiguée, la principale cause soutenue par les philanthropes est l’éducation. Derrière arrivent la culture pour les grands donateurs d’Europe et des USA (cette cause est bien moins soutenue en Asie), la santé et la lutte contre la pauvreté.

 

création d’une fondation, élément marquant du philanthrope

Dernier élément important de l’étude, le profil des philanthropes ayant fait le choix de créer une fondation. Alors que certains très grands donateurs (comme MacKenzie Bezos) font le choix de ne pas créer une fondation en propre, d’autres continuent d’utiliser cet outil. Ceux qui le font ont tendance à être plus riches que les autres très grands donateurs (160 millions de dollars de patrimoine versus 100 millions de dollars  de patrimoine). Mais surtout, ils sont beaucoup plus nombreux à avoir hérité de tout ou partie de leur fortune (35 % versus 15 %). Enfin, ils sont dans la majeure partie plus âgés  (52 % ont plus de 70 ans contre 30 % parmi les très grands donateurs).

 

Une crise COVID qui fait progresser dons et patrimoines

À  noter néanmoins que les données sur lesquelles se basent l’étude ne sont pas publiques et proviennent de la base de données de l’entreprise qui la publie. Il n’en demeure pas moins que ce travail dessine le visage d’une générosité des ultra-riches relativement homogène entre l’Europe et les USA. En revanche, les nouvelles fortunes venues d’Asie ont des comportements relativement différents du fait d’un écosystème encore en développement et qui favorise différentes formes d’action. Enfin, il faut noter que la crise sanitaire n’a pas impacté négativement les habitudes de dons. Alors que les rapports indiquant que les plus riches se sont enrichis davantage encore pendant la crise, leurs dons ont suivi la même tendance et progressé de 4,1 % pendant la période récente.

Si le modèle de Chuck Feeney, créateur du Duty Free, qui voulait “mourir fauché”, n'a a priori pas fait d’émules, il n’en est pas moins vrai que certains ultra-riches se mobilisent auprès des causes qui leurs sont chères !

 

William Renaut 

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