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Par Carenews PRO - Publié le 16 septembre 2022 - 11:00 - Mise à jour le 16 septembre 2022 - 11:36
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PRODURABLE 2022 : RSE, transition écologique, labels… l’heure des choix impacte tous les acteurs

Le salon PRODURABLE s’achève sur une fréquentation record de plus de 11 000 visiteurs cette année. La rédaction de Carenews y était ! Voici les temps forts auxquels nous avons assistés.

Crédit photo : Carenews.
Crédit photo : Carenews.

Plénière d’ouverture : « L’heure des choix »

Geneviève Ferone-Creuzet, cofondatrice de Prophil, a inauguré le salon, entre autres intervenants, avec ces quelques mots : « Nous n’avons jamais autant eu d’informations sur les limites planétaires et la dégradation des écosystèmes. » Elle est revenue sur les choix auxquels nous devons faire face : croissance, décroissance… « Des mots chargés et sources de divisions. » Geneviève Ferone-Creuzet avance donc la théorie du donut, comme un nouveau modèle qui permettrait d’expliquer le paradigme dans lequel nous sommes. « C’est une nouvelle voie qui permet de remettre les ODD dans un ordre différent. » Cette théorie propose de conjuguer les limites planétaires et les planchers sociaux dans un espace sûr pour l’humanité. Paradigme intéressant, dans lequel se pose la question de l’avenir des entreprises. 

Revoir la comptabilité pour intégrer les enjeux actuels

Pourrons-nous un jour compter autrement ? Une des conférences du salon PRODURABLE a permis de poser cette question en s’intéressant à l’échelle globale comme à celle de l’entreprise. Pour Hervé Gbego, associé chez Endrix, l’intérêt d’une nouvelle comptabilité est grandissant pour les entreprises : « nous ne pouvons pas avoir d’un côté une entreprise qui a des objectifs sociaux et environnementaux, et de l’autre, une comptabilité qui ne s’intéresse qu’à l’aspect financier de l’entreprise », explique-t-il. Pour Stanislas Pottier, senior advisor de la direction générale d’Amundi, « la comptabilité est le résultat d’un rapport de force et de considérations de la société ». La valeur d’une entreprise étant de moins en moins liée à la performance économique, la façon de comptabiliser doit évoluer.

Mais alors, comment comptabiliser pour prendre en compte les nouveaux enjeux de la société ? Herve Gbego a présenté ce qu’il nomme une comptabilité biophysique, en se basant sur la prise en compte de capitaux humains et naturels. Ainsi, l’entreprise devient solvable vis-à-vis de ces capitaux.

Greenwashing 2.0 : quelle place pour le marketing des marques ?

Les marques ont-elles le droit de communiquer ? La publicité est-elle vouée à disparaître ? Ce sont les questions soulevées lors de cette table ronde réunissant le fondateur de l’agence de publicité Sidièse, Gildas Bonnel, la directrice marque et impact de l’Union des Marques, Sophie Roosen, la cheffe du service mobilisation citoyenne et médias, Valérie Martin et l’un des membres du collectif Pour un réveil écologique, Félicien Creuchet. En cause ? Le greenwashing « nouvelle génération » qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux, dénoncé, entre autres, par de jeunes collectifs. 

Apparu dans les années 80 aux États-Unis, le greenwashing est une stratégie de communication visant à utiliser l’argument écologique, parfois à défaut, pour séduire les consommateurs. Pourtant, la communication des marques est encadrée par de nombreuses lois. « Bio », « compostable », « éco-conçu »... certaines allégations ne peuvent pas être utilisées, par exemple, par les marques pour communiquer, comme le rappelle le fondateur de Sidièse en faisant référence au « Guide des pratiques des allégations environnementales », publié par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. Aussi, certains secteurs, comme celui des énergies fossiles, ne peuvent plus communiquer ainsi depuis la loi Climat et Résilience. L’Ademe a d’ailleurs publié un « Guide anti-greenwashing » pour accompagner les marques à éradiquer cette pratique. 

Alors que trois Français sur quatre sont méfiants des engagements des entreprises, ces garde-fous sont-ils suffisants ? Pour Valérie Martin, l’autorégulation ne suffit plus. Cela doit passer par la judiciarisation de ces pratiques d’éco-blanchiment et une transformation culturelle qui viendrait questionner la place de la publicité dans notre société.

3 questions à la Caisse d’Epargne Île-de-France

Nous avons profité de PRODURABLE pour rencontrer la responsable RSE et mécénat ainsi que le directeur économie, social et santé de la Caisse d’Epargne Île-de-France, Valérie Roques et Patrice Mavilla. 

  • Pourquoi était-ce important pour la Caisse d’Epargne Île-de-France d’être présente au salon ? 

Valérie Roques : Nous sommes un des partenaires officiels de PRODURABLE pour la deuxième année consécutive. Nous avons un stand éco-conçu, comme l’année dernière. Nous souhaitions vraiment réaffirmer nos engagements RSE et montrer que c’est une priorité forte pour la Caisse d’Epargne Île-de-France.

Sur ce stand, nous avons donné la parole à nos partenaires et clients pour qu’ils nous parlent de leurs solutions durables. Nous avons six thématiques, de la finance solidaire à l’économie circulaire. 

Patrice Mavilla : PRODURABLE est un endroit unique. Nous faisons, à l’occasion d’un salon, le lien entre notre activité de banquier de l’économie de sociale, notre activité de RSE et les solutions que nous proposons en matière de finance responsable. L’ensemble des trois, c’est la Caisse d’Epargne.

 

  • Quels sont les piliers de la stratégie RSE de la Caisse d’Epargne Île-de-France ? 

Valérie Roques : Il y en a deux, le cœur et le climat. Le climat parce qu’il fallait répondre à l’urgence climatique, nous n’avions plus le choix. Quand on parle du climat, il s’agit d’accompagner l’ensemble de nos clients dans la transition environnementale avec des prêts et des placements, et être une entreprise exemplaire en baissant notre bilan carbone de 15 % d’ici 2024 – sachant que l’on ne parle pas des financements de nos clients, mais de notre empreinte propre, de notre vie de bureau.

 

  • Patrice Mavilla, vous êtes directeur économie, social et santé de la Caisse d’Epargne Île-de-France. Quels sont vos principaux leviers pour soutenir les acteurs de l’ESS ? 

Patrice Mavilla : Notre principal levier est la connaissance du secteur. Nous connaissons les acteurs de l’ESS, nous comprenons leur modèle économique, cela nous permet de nous engager à leurs côtés. Nous croyons en leur modèle, leur robustesse et leur résilience.

Comment une entreprise peut-elle atteindre la neutralité carbone ?

En France, en 2022, plus de 62 000 hectares de forêts ont été brulés. Face à ce constat, la problématique liée aux enjeux forestiers est très présente et les entreprises s’engagent de plus en plus dans une recherche de neutralité carbone.

Pourtant, l’association de préservation des forêts Cœur de Forêt, qui anime la discussion, explique que l’on ne peut pas « résumer la préservation des forêts à la plantation d’arbres ». Alors que les émissions de gaz à effet de serre ne font qu’augmenter, Camille André, expert sur les enjeux de l’adaptation au changement climatique, indique que de plus en plus d’entreprises cherchent à atteindre la neutralité carbone. La neutralité carbone, c’est « l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et la capacité de séquestration naturelle et technologique de ces émissions », rappelle-t-il. Pour arriver à cette neutralité, il conseille tout d’abord aux entreprises de « réaliser un bilan carbone », puis « d’identifier ses leviers de réduction » et enfin de « mettre en place des actions correctives ».

Pour compenser les « émissions irréductibles liées à l’activité », les entreprises peuvent faire des dons à des associations environnementales. Par exemple, Cœur de forêt met en place des « actions de reforestation mais aussi [...] des actions auprès des producteurs comme le changement de pratiques, la sensibilisation dans les écoles ou le développement d’une économie de circuits-courts ». 

Femme leader ou entrepreneure, comment le devenir ?

Pour cette conférence, les femmes ont répondu à l’appel. Les hommes, eux, se comptent sur les doigts d’une main. Pendant une heure, des dirigeantes inspirantes ont évoqué leurs parcours et donné des conseils aux femmes afin d’entreprendre.  

« Les femmes ont 30 % de chances en moins que les hommes d’être financées par les principaux fonds de capital-risque », rappelle Carole Seignovert, Head of Sustainability chez Valrhona, se basant sur une enquête du BCG. En guise de conseil pour changer la donne, Frédérique Giavarini, directrice générale de Nature et Découvertes, recommande « d’être soi-même » et « de rejoindre des organisations qui sont en phase avec ses valeurs ». Loubna Ksibi, cofondatrice de l’école de cuisine Meet My Mama, pousse à l’audace. « Je préfère essayer et qu’on me dise non » plutôt que de rater des opportunités, explique-t-elle. Il faut aussi « travailler ses réseaux » notamment sur les réseaux sociaux afin de « véhiculer ses combats » et étendre son influence, conseille Marion Darrieutort, fondatrice du cabinet de conseil The Arcane.

Selon Marie-Pierre Rixain, députée LREM et auteure de la loi éponyme visant à une plus grande égalité entre les femmes et les hommes dans les entreprises, « l’argent des femmes est encore considéré comme un argent de poche ». La loi Rixain imposera, à termes, un quota minimum de 40 % de femmes au sein des cadres dirigeants et des instances dirigeantes en 2029.  

Génération(s) Climat : faire le choix de l’avenir

Cette dernière conférence de l’édition 2022 de PRODURABLE a fait salle comble. Les intervenants s’accordent sur un point : il n’y a pas de « génération climat » au singulier. La transition écologique n’est pas le problème d’une seule génération. Il y a la nécessité de créer « un dialogue intergénérationnel », explique Thomas Friang, fondateur de Institut Open Diplomacy, un think tank dédié à la défense de l’intérêt des générations futures. 

Les jeunes qui arrivent en entreprise avec des idées pour préparer la transition écologique doivent s’allier aux décisionnaires. C’est le cas du « shadow comex » chez Nestlé, qui offre la possibilité à des jeunes salariés de siéger à une sorte de comité exécutif afin de « participer au processus de décision » et de faire des « recommandations » à la direction, indique Anthony Spitaëls, membre de ce comité. 

En matière d’influence sur les États, Thomas Friang évoque les Youth7 et Youth20, le G7 et le G20 des jeunes. Chaque année, des jeunes de tous les États membres se réunissent en amont de ces sommets, afin de présenter des idées et une vision à long terme aux dirigeants. Pour Thomas Friang, le discours des chefs d’État doit changer. On ne peut plus « parler de problème pour les générations futures ». « C’est un problème qui existe déjà pour au moins une génération passée », explique-t-il.

 

La rédaction 

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