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Par Fondation Bouygues Telecom - Publié le 26 octobre 2023 - 18:00 - Mise à jour le 26 octobre 2023 - 19:06
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Aïda – « l’engagement est un vecteur essentiel de lien social »

Aïda et son réseau de bénévoles, à 80 % âgés de moins de 18 ans, soutiennent les jeunes patients hospitalisés pour soigner un cancer. Visites quotidiennes, actions de sensibilisation, l’association intervient auprès de 60 services hospitaliers dans 15 villes françaises. Elle partage avec son partenaire la Fondation Bouygues Telecom une conviction : il faut encourager l’engagement citoyen, y compris chez les adolescents et jeunes adultes. Le point de vue de Léa Moukanas, fondatrice d’Aïda.

Crédits: Félicia Sisco
Crédits: Félicia Sisco
  • De quelle façon les jeunes envisagent-ils l’engagement aujourd’hui ?

S’il fallait le résumer, je dirais qu’il est assez spontané, qu’il répond à une urgence d’agir et qu’il est nécessaire pour maintenir le lien social, d’autant plus dans une période après-COVID.

Lorsqu’on a créé Aïda il y a dix ans, nous avions peu d’estime de notre génération. Mais dans un contexte très anxiogène, celui de Charlie Hebdo et du Bataclan, nous voulions nous mettre en mouvement et agir concrètement, même à petite échelle, pour mettre notre pierre à l’édifice face à tous ces événements qui nous dépassaient. Il y avait comme une nécessité. 

Ces mécanismes sont toujours vrais aujourd’hui, dans une société traversée par les enjeux sécuritaires et la menace climatique. Nos bénévoles donnent de leur temps pour la santé, mais beaucoup de jeunes agissent aussi ailleurs dans leur quartier, sans forcément avoir conscience d’être engagés. Le mot engagement vient en réalité souvent de l’extérieur. Aux débuts d’Aïda, on ne se voyait pas comme jeunes et engagés. On s’est juste engagés spontanément avec des gens qui nous ressemblaient et qui voulaient eux aussi mettre de l’infiniment petit dans de l’infiniment grand. 

  • Pourquoi est-ce important d’acculturer les jeunes à l’engagement ?

L’engagement est d’abord un vecteur de lien social, essentiel pour les jeunes dans la période que nous connaissons aujourd’hui. S’engager permet d’aller à la rencontre de personnes qui ne nous ressemblent pas et que nous n’aurions jamais rencontrées. En faisant fructifier cette rencontre, on se rend compte que l’action collective démultiplie l’impact. Car là où on est moins fort, où on a moins d’affinités, d’autres peuvent prendre le relais. Or beaucoup de jeunes ne se sentent pas légitimes à agir.

Il faut désacraliser l’engagement et montrer que chacun peut faire quelque chose à son échelle, de manière accessible, quel que soit le temps dont on dispose.

 

La légitimité vient aussi de l’accompagnement et de la formation, comme celle que nous proposons avec le soutien de la Fondation Bouygues Telecom. Dans un pays où la santé est conçue comme un bien commun, c’est même un devoir de s’engager. Avec Aïda, on a pour la première fois de jeunes civils qui vont dans les hôpitaux avant tout parce que c’est un engagement citoyen. 

  • Comment les accompagner pour qu’ils passent à l’action dans les meilleures conditions ?

Déjà, il y a le collectif. Je crois beaucoup au pair à pair. Quand on arrive dans une structure, on apprend des autres bénévoles plus expérimentés. Pour accompagner les bénévoles, la formation et le suivi psychologique sont très importants, d’autant qu’Aïda n’intervient pas dans des milieux anodins. Nous mettons en place une demi-journée de formation initiale, complétée par de la formation continue en fonction de leurs missions. Une psychologue accompagne les bénévoles tout au long de leur engagement. Notre partenariat avec la Fondation Bouygues Telecom sur ce volet nous permet d’essaimer nos programmes sur l’ensemble du territoire. Il n’y a pas de santé sans santé mentale – celle de nos bénévoles est une priorité.

  • Leur mobilisation est-elle porteuse d’espoir quant à l’avenir de l’engagement citoyen ?

Oui, cela me donne beaucoup d’espoir. Déjà pour notre système de santé, car les milliers de bénévoles Aïda deviennent ensuite des acteurs de la santé plus sensibles au sujet. Selon un sondage interne, 9% de jeunes s’engagent au départ pour la santé. Après trois ans, 70% déclarent avoir modifié au moins un comportement de santé et être plus réceptifs aux messages de prévention. Au bout de cinq ans, un jeune sur deux veut faire un métier en lien avec la santé. Et au-delà de cela, l’engagement permet la rencontre, l’amitié, la création de lien.

Crédits: Fondation Bouygues Telecom

 

  • Aïda a été élue grand partenaire par les collaborateurs. En quoi est-ce essentiel que des fondations d’entreprise comme la Fondation Bouygues Telecom se mobilisent pour développer l’engagement citoyen ?

Aujourd’hui, les entreprises représentent 60% du financement des associations. Dans un contexte d’inflation et d’augmentation massive des besoins, le secteur associatif aurait mis la clé sous la porte sans les acteurs privés. 

Plus spécifiquement, je trouve assez exceptionnel que la Fondation Bouygues Telecom ait choisi un mode démocratique pour sélectionner ses partenaires. Être élu par les collaborateurs nous oblige pour la suite. Cela nous donne aussi envie de les impliquer sur le terrain, comme lorsqu’ils ont assemblé des box d’activités ou bien des kits de décoration des hôpitaux pour Noël. Nous avons à cœur que ce soit un partenariat autant financier qu’humain, dans lequel se noue une vraie relation de confiance. Comme il s’agit d’un soutien pluriannuel, nous pouvons nous structurer sur le long terme, agir à l’échelle la plus locale possible et avoir des projets de fond, qui vont là où ni le secteur privé ni le secteur public ne peuvent intervenir. 

D’ailleurs, nous avons souhaité aller plus loin dans notre programme en visio pour connecter les jeunes éloignés de nos équipes ou dont l’état de santé n’autorise pas la visite en chambre. Grâce à la Fondation Bouygues Telecom, nous allons bénéficier prochainement d’équipements de haute connectivité !

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