Pro Bono Lab - « Avec la Fondation Bouygues Telecom, nous croyons résolument à l’engagement citoyen »

•  Quelle place tient aujourd’hui l’engagement citoyen en France ?

Les citoyens se demandent de plus en plus comment agir, à leur échelle, face aux multiples crises – sociale, économique, environnementale, démocratique. Ils savent qu’ils ne pourront pas changer les choses seuls, mais comme dans l’allégorie du colibri, ils veulent faire partie de la solution plutôt que du problème. L’engagement est une contribution directe, une manière de mettre une pierre à l’édifice. Et ses formes sont plurielles. On peut être bénévole pour une association, s’engager sur son temps de travail, hors de son travail, de façon ponctuelle ou dans la durée. L’engagement est une notion large, dans laquelle chacun peut trouver sa propre formule, au service de l’intérêt général.

• Et pourtant tout le monde ne s’engage pas, loin de là ? 

Oui il existe des freins à l’engagement citoyen, dont le premier est évidemment le temps, difficile à trouver dans une société où tout va vite. Mais il y a aussi une question de confiance en soi. Tout le monde n’estime pas de la même façon sa capacité à s’engager. Et enfin, il faut savoir auprès de qui s’engager et comment. Tout cela prend beaucoup d’énergie. C’est important d’être accompagné pour trouver la mission qui correspond à ses envies et à ses convictions. 

• Le rôle des entreprises est-il en ce sens essentiel, notamment via le partage de compétences ? 

Aujourd’hui, il y a une forte demande du côté des collaborateurs, et pas seulement de la part des jeunes générations. Des collaborateurs de tous âges sont en quête de sens. Ce qui est très différent, c’est la capacité des plus jeunes à changer très rapidement d’entreprise si cela ne leur convient pas. L’engagement n’est donc plus seulement une question de convictions, de valeurs d’entreprise, c’est devenu un enjeu de marque employeur. Il y a beaucoup de façons de s’engager via son entreprise. Cela peut être une course solidaire, la participation à une collecte de dons, les journées solidaires sur le terrain auprès d’associations. Et il y a le partage de compétences. 

• Quels formats proposez-vous ? 

Pro Bono Lab propose des formats courts, collectifs et impactants. Nous intervenons soit en journée « marathon », soit en demi-journée, soit en format à distance de quelques heures. À chaque fois, nous réunissons un groupe de collaborateurs volontaires autour d’un même fil rouge : une association, une problématique précise identifiée en amont, un livrable final remis à l’association. Ces sessions pro bono apportent de l’émulation et du team building. Si l’association ressort avec des recommandations très concrètes, les collaborateurs, eux, vivent une expérience qui les sort de leur cadre habituel. 

• C’est donc avant tout une bouffée d’oxygène pour les collaborateurs ? 

Pas seulement car le partage de compétences permet d’exercer ses soft skills et de prendre conscience de ses capacités. Et ce ne sont pas forcément celles que l’on utilise dans ses fonctions habituelles ! D’ailleurs, certains collaborateurs qui font du bénévolat à côté de leur travail ont des compétences insoupçonnées. C’est donc très important que les entreprises rendent leurs possibilités d’engagement visibles et lisibles. Et qu’elles lèvent, grâce au mécénat de compétences, le frein du temps. La mission de Pro Bono Lab est d’être l’intermédiaire entre les collaborateurs, leurs compétences, leurs envies, et les associations, leurs besoins, leurs problématiques. Notre volonté est de faciliter le passage à l’engagement des collaborateurs, de manière toujours innovante. C’est notre côté « lab ».

• Quel regard portez-vous sur la raison d’être de la Fondation Bouygues Telecom, fondée justement sur l’engagement citoyen ? 

La Fondation Bouygues Telecom a choisi de mettre l’engagement citoyen au-dessus de tout autre critère et c’est très intéressant. Toutes les associations soutenues par elle ont un point commun : leur projet est fondé sur la contribution bénévole de citoyens. Cela permet de sélectionner plus largement des associations, qu’elles agissent dans le champ de la solidarité ou de l’environnement. Et donc de soutenir des structures aux profils différents, sans se cantonner à une seule thématique. C’est aussi très pertinent vis-à-vis de l’économie sociale et solidaire. Car l’engagement citoyen est au cœur du quotidien des associations : 9 sur 10 ne fonctionnent qu’avec des bénévoles, c’est la base du système. Donc quand on parle d’engagement citoyen, on parle du modèle économique des associations. Le fait de le valoriser, c’est mettre en avant tout le secteur et ceux qui le font vivre. On ne peut donc que féliciter cette démarche !

• Quel accompagnement proposez-vous à la Fondation Bouygues Telecom ?

Nous sommes partenaires depuis plusieurs années de la Fondation Bouygues Telecom. Comme sa gouvernance est participative, nous apportons par exemple notre expertise à la formation des collaborateurs Bouygues Telecom qui se portent volontaires pour instruire les dossiers de son appel à projets annuel. C’est une formation à la fois théorique et pratique sur les enjeux de l’intérêt général, les modèles économiques du monde associatif et les critères de sélection de la Fondation. Nos outils, co-construits avec la Fondation, sont faits pour que l’évaluation soit la plus objective et la plus amendée possible. 

• Vous formez également les collaborateurs mentors d’Incub’Asso ? 

Au sein de son incubateur dédié à l'accompagnement de jeunes associations de moins de trois ans, la Fondation a souhaité associer un collaborateur à chacun des lauréats. Ces mentors sont formés et outillés par Pro Bono Lab pour assurer un suivi des associations incubées tout au long de l’année et leur proposer leur écoute, leurs conseils et appui. 

Pour les collaborateurs, tous ces dispositifs sont une manière de voir de près la politique d’engagement de leur entreprise. Ils voient qu’au-delà des soutiens financiers accordés, essentiels au fonctionnement des associations, Bouygues Telecom leur permet de s’engager concrètement. Et donc d’apporter, en tant que citoyen, leur contribution solidaire.