SolidA.I.R. face à l’inclusion numérique des déficients visuels
1 700 000 personnes sont déficientes visuelles en France. La malvoyance touche plus particulièrement les personnes âgées, mais nul n’est véritablement à l’abri de le devenir. Or la numérisation massive de nos modes de vie rend complexe leur insertion sociale et/ou professionnelle. Pour remédier à ces inégalités, l’association A.I.R. a mis en place des formations spécifiques, bousculées cette année par le confinement. Le projet a bénéficié du soutien de la Fondation Bouygues Telecom via l’appel à projets dédié aux clients de l’entreprise engagés dans une association.
Le numérique pour une meilleure qualité de vie
Smartphone, tablette ou ordinateur, tout se passe désormais sur écran. Que ce soit les démarches, une recherche d’information, l’inscription à un service ou à une activité, l’interface visuelle est omniprésente. L’accessibilité au numérique est donc un véritable enjeu de société.
En particulier pour les déficients visuels. Les solutions existent, mais encore faut-il savoir les manier et choisir le bon matériel.
C’est à ce défi qu’a choisi de répondre l’association A.I.R. – Association pour l'Informatique comme Ressource des déficients visuels. La structure met en place des formations sur-mesure et individuelles, afin d’aider malvoyants et non-voyants à utiliser ces outils devenus indispensables au quotidien. Les formateurs, voyants ou eux-mêmes porteurs d’un handicap visuel, ont en outre un rôle-clé de conseil sur le matériel et les équipements, en constante évolution.
Chaque année, l’association suit 120 personnes et réalise près de 800 heures de formation « solidA.I.R. ».
Des formations multi-supports totalement personnalisées
Aveugle, Nadège Brelle est cliente auprès de Bouygues Telecom. « J’ai été aiguillée vers A.I.R. par un fabricant français de smartphones adaptés aux malvoyants, témoigne Nadège Brelle. J’ai rencontré des formateurs malvoyants et aveugles, pleins d’humour comme moi, qui se sont adaptés à ma déficience visuelle."
Grâce aux bénévoles de l’association, j’appréhende la vie autrement. Je peux aller vers les autres, profiter d’événements culturels autour de chez moi et faire mes démarches administratives toute seule. C’est un renouveau dans ma vie quotidienne. »
Elle apprend l’existence de l’appel à projets de la Fondation Bouygues Telecom par un ami et décide volontairement de parrainer l’association. Grâce à sa démarche, A.I.R. a pu bénéficier d’un financement pour continuer ses formations au numérique et acquérir du matériel complémentaire, dont une plage braille, un téléphone adapté et un boîtier Voxi-TV facilitant la navigation sur Internet.
Comme Nadège Brelle, ils sont nombreux chaque année à solliciter l’aide de l’un des formateurs A.I.R. pour apprendre à bien utiliser les outils numériques. Chacun choisit en toute liberté ce qu’il souhaite faire selon son profil et son envie. Usage d’un smartphone, d’une tablette, d’un ordinateur sous Windows ou MacOS, de logiciels standards ou de logiciels adaptés… seul l’objectif reste identique : procurer aux personnes formées la plus grande autonomie possible.
Mais les bénéficiaires ne viennent pas seulement chercher un partage de connaissances.
Ils aiment venir dans nos locaux parce qu’ils peuvent y discuter et échanger, au-delà des sujets informatiques », explique Chantal Colomb, chargée de mission au sein de l’association.
A l’épreuve de la crise sanitaire
En mars 2020, c’est le coup d’arrêt. Le confinement stoppe net les formations faites en présentiel. Car tout le matériel est à disposition dans les locaux et la formation repose uniquement sur des exercices pratiques. Mais l’association a maintenu les formations prévues à distance, notamment pour celles et ceux qui habitent en région, ou bien les personnes en incapacité de se déplacer.
Certains de nos formateurs ont réussi à faire une quarantaine d’heures de formation à distance jusqu’à début juin », explique Chantal Colomb.
Depuis le déconfinement, les formations reprennent progressivement dans le plus grand respect des consignes sanitaires. L’association s’adapte et espère pouvoir continuer le programme dans les meilleures conditions en 2021.