Solidarité Liban : le soutien durable de Fondation de France
Deux ans après la double explosion meurtrière qui a frappé Beyrouth, la Fondation de France est toujours sur le terrain. Elle soutient 57 actions pour venir en aide à la population sinistrée, dans un pays en proie aux difficultés économiques et politiques.
Le 4 août 2020, une énorme explosion est survenue dans le port de Beyrouth, faisant plus de 200 morts, 6 500 blessés, 30 000 déplacés et détruisant une grande partie de la ville. Dès le lendemain, la Fondation de France lançait un appel à générosité et a collecté 3 millions d'euros pour aider le pays, déjà en crise, à se relever.
Deux ans après l’explosion, les besoins de la population ont évolué mais sont toujours importants. Après avoir orienté en priorité son aide sur l’aide sociale et psycho-sociale ainsi que sur la réhabilitation intensive des habitats et des petits commerces, la Fondation de France poursuit désormais son soutien à destination des jeunes et de la reconstruction de la ville de Beyrouth.
Soutenir la mobilisation des jeunes
En cette période sombre pour le Liban, et alors que beaucoup de jeunes ont fui le pays, il est important de permettre à ceux qui sont restés de poursuivre leurs études, développer des actions solidaires, de se projeter professionnellement dans leur pays et de contribuer à son rayonnement culturel. La Fondation de France a soutenu plusieurs initiatives en ce sens.
Par exemple, l’association d’étudiants Nahnoo accompagne les jeunes pour qu’ils restent mobilisés et engagés, notamment autour des problématiques de préservation des espaces publics et culturels et de gouvernance au Liban. L’association a d’ailleurs également reçu un soutien de la Fondation Ghazal, abritée par la Fondation de France.
Autre projet phare, soutenu par la Fondation de France en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) : les associations Alpha et CCFD – Terre solidaire qui ont lancé le projet Agri-jeunesse, afin de réhabiliter un bâtiment désaffecté pour le transformer en un lieu dédié à l’environnement et au développement durable et solidaire. Des jeunes sont formés pour gérer ce projet en autonomie. Ils découvrent ainsi la comptabilité, l’agroécologie, la gestion de projets, l’animation d’ateliers… A terme, ce lieu profitera annuellement à 2 000 personnes prioritairement issues de quartiers défavorisés. Ce projet, mené par des jeunes et à destination des jeunes, est à la croisée des dimensions sociales, culturelles, environnementales et économiques.
Dans cette même lignée, l’initiative des jeunes de Nation Station cherche à allier solidarité et utilité économique. A l’origine de ce projet, des volontaires qui ont occupé une station-service abandonnée de Beyrouth dès le lendemain de l’explosion, pour y créer un lieu communautaire et y distribuer des vivres et des repas aux personnes les plus vulnérables du quartier de Getaoui. La Fondation de France a aidé ce collectif à se structurer en association et à développer de nouvelles activités : un centre de santé, une cantine solidaire, et bientôt des ateliers pour les femmes et des installations énergétiques alternatives…
Repenser Beyrouth
Les dégâts matériels occasionnés par l’explosion du 4 août sont considérables : dans une zone de 3 km autour du port, près de 10 000 immeubles ont été touchés dont 2 500 fortement endommagés. Dans les quartiers proches du port, se concentrent un grand nombre de bâtiments patrimoniaux dont la réhabilitation est longue et coûteuse.
Avec Beirut Heritage Initiative, la Fondation de France soutient la préservation du patrimoine beyrouthin. L’association produit des connaissances sur les spécificités de l’architecture libanaise (ouvrages, vidéos…), forme des étudiants, artisans, ingénieurs… et facilite l’application des techniques particulières sur des chantiers de reconstruction et restauration. Deux ouvrages déclinés en wébinaires ont déjà permis de former plus de 1000 personnes, et une dizaine de bâtiments a pu être partiellement réhabilitée selon les techniques d’origine.
La reconstruction de Beyrouth est aussi l’occasion de repenser son agencement, pour la rendre plus verte, plus ouverte et plus solidaire. C’est ce que propose le Beirut Urban Lab, qui croise des données sociologiques et urbanistiques, pour produire des analyses fines dans le but de comprendre la ville et de la réhabiliter de façon durable. Cette agence propose de coordonner les acteurs qui reconstruisent la ville, en concertation avec des architectes, des ingénieurs et les habitants de la ville. De ces analyses et concertations est né un projet de coulée verte, sur le tracé de l’ancien chantier d’autoroute urbaine, jusqu’au port de Beyrouth. Une véritable opportunité pour redynamiser la capitale et permettre aux habitants de se réapproprier l’espace public.