La mesure de l’impact de la Fondation FDJ : quels enseignements et quel rôle dans la nouvelle ambition ?
En 2018, la Fondation FDJ a modifié son objet social pour s’orienter vers l’éducation et l’insertion en soutenant des associations porteuses de solutions face à l’exclusion et au décrochage scolaire et/ou social. Après une période de réflexion, elle s’est lancée en 2021 dans la mesure de son impact social. Retour en deux temps sur ce travail exigeant et inspirant pour le secteur des fondations. Dans l’épisode précédent, nous avons exploré le pourquoi et les bonnes pratiques. Passons aux résultats.
Lire la première partie : La mesure de l’impact de la Fondation FDJ : quelles bonnes pratiques ?
Un calendrier serré
La mission d’évaluation a été réalisée en 6 mois avec un périmètre établi en juin. « C’était ambitieux, car il s’agissait à la fois de mesurer l’impact de la Fondation sur les projets mais aussi de mieux mesurer celui des projets sur l’égalité des chances et les bénéficiaires finaux », rappelle Isabelle Delaplace, déléguée de la Fondation FDJ. Enfin, il est important pour la Fondation d’évaluer le niveau de satisfaction des associations puis d’établir des axes d’amélioration. En plus des dimensions quantitatives et qualitatives de l’étude, il a été décidé de procéder à une financiarisation de l’impact social en prenant en compte la somme des gains et coûts évités, au prorata de la contribution de la Fondation FDJ (SROI, méthode du Retour social sur investissement ; voir l'étude de l'ESSEC).
L’étude a démarré par la définition des indicateurs par le biais d’entretiens avec 22 associations bénéficiaires. Les impacts directs et indirects ont été listés et cartographiés. Un atelier de cadrage a été organisé pour tester le premier outil auprès des parties prenantes, permettant également une réelle appropriation. Sur cette base, une dizaine d’indicateurs collectivement évalués comme essentiels et représentatifs du travail de la Fondation ont été retenus. Les données de ces indicateurs ont ensuite pu facilement être collectées auprès des porteurs de projets. En novembre, l’étude a été finalisée et restituée au CA de la Fondation FDJ. Elle a été présentée en décembre à celui du Groupe dans le cadre du bilan de fin de mandat de la Fondation, et enfin aux parties prenantes fin janvier 2022.
Des résultats éclairants
Du côté des évaluations qualitatives des associations bénéficiaires, 97 % se déclarent très satisfaites de l’accompagnement de la Fondation FDJ tant du point de vue du soutien financier (montant et fonctionnement) que de la mobilisation importante des collaborateurs. La grande qualité de la relation, la possibilité de mener des réflexions communes et la clarté du projet et des attentes de la Fondation ont été particulièrement soulignées. Du côté des bénéficiaires finaux et de l’impact sur l’égalité des chances, le soutien de la Fondation a permis de provoquer un changement positif pour plus de 300 000 personnes et 84 % se sentent davantage motivés. 80 % se sentent davantage à même de devenir acteurs de leur parcours. Enfin en termes de SROI, l’évaluation estime à 3,4 euros la valeur sociale générée pour une dotation d’un euro versée aux associations par la Fondation.
Des indicateurs très positifs qui confortent donc grandement la Fondation dans ses méthodes de soutien. « Ce qui nous a renforcé, c’est que cette étude rigoureuse a donné des résultats proches de ce que nous suivions déjà », souligne Alexandra Perrier, responsable des programmes et de la communication.
Le rôle de l’évaluation dans l’ambition stratégique de la Fondation FDJ
C’est donc forte de ces excellents résultats que la Fondation FDJ a pu sereinement obtenir le renouvellement de son mandat pour 5 ans, mais également une hausse de sa dotation pluriannuelle de 28 % pour un montant global de 25 millions d’euros. L’ensemble de l’équipe des chargés de mécénat a été formé au suivi des indicateurs, et les associations sont familiarisées à l’outil. Il s’agit in fine d’optimiser les processus de collecte, communiquer sur l’utilité de l’évaluation et la requestionner si nécessaire. Enfin, « le travail collaboratif a permis aux parties prenantes de s’exprimer sur leurs attentes plus globales, qui nourrissent nos réflexions stratégiques pour le quinquennat à venir », explique Alexandra Perrier.
Or, sur le volet de l’égalité des chances, il y a encore fort à faire et bien des synergies à créer. Comme le soulignait le rapport de la sénatrice Monique Lubin en septembre dernier, la France est l'un des pays de l'OCDE où l'origine sociale conditionne le plus la réussite scolaire et où la reproduction des inégalités d'une génération sur l'autre est la plus forte. Avec ce budget et cette méthodologie d'évaluation renforcés, l’objectif de la Fondation FDJ est d'approfondir la logique de soutien au changement systémique pour les porteurs de projets qui apportent des solutions concrètes et démultiplicatrices. « C’est aussi une grande fierté collective de voir que l’investissement de chacun est créateur de valeur pour la société », confie Isabelle Delaplace.
