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Par Fondation groupe EDF - Publié le 23 décembre 2024 - 15:23 - Mise à jour le 23 décembre 2024 - 20:15
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Intégrer la pratique manuelle au service de la réussite éducative : l’engagement de l’association De l’or dans les mains, soutenue par la Fondation groupe EDF

L'association De l'or dans les mains œuvre pour remettre la pratique manuelle au cœur de l'éducation des jeunes. À travers divers projets pédagogiques et un réseau d'artisans locaux, elle permet aux collégiens de découvrir des métiers manuels tout en enrichissant leur parcours scolaire. Gabrielle Légeret, directrice générale de l’association, présente les enjeux du programme « Je découvre les métiers manuels », soutenu par la Fondation groupe EDF, son implantation dans les écoles, et l'importance de valoriser ces métiers techniques dans l'enseignement et l'orientation des jeunes.

© Julie Gamberoni
© Julie Gamberoni
  • Quelle est la mission de l’association De l'or dans les mains ?

 

L'objectif de notre association est de réintroduire la pratique manuelle dans l’éducation, en agissant sur deux axes principaux.

Le premier axe concerne l’intervention sur le terrain. Nous déployons des actions pédagogiques dans les écoles, en partenariat avec des artisans formés, afin que les élèves fabriquent des objets en lien avec leur programme scolaire. Par exemple, les collégiens peuvent travailler avec un menuisier pour fabriquer un banc pour leur cour de récréation, tout en apprenant à calculer des angles et à utiliser des outils spécifiques. Cette approche permet de briser la séparation entre pratique manuelle et savoirs théoriques, en montrant aux jeunes que la pratique manuelle est aussi précieuse que l’intellectuel. Nous avons lancé le programme « Je découvre les métiers manuels », qui se déploie dans 30 écoles et offre 15 heures de pratique liée à des métiers manuels, en collaboration avec des artisans et des entreprises locales.

Le deuxième axe est celui du plaidoyer pour la reconnaissance des métiers manuels. En 2023, nous avons obtenu 150 parutions médiatiques et avons été sollicités par le gouvernement dans le cadre du plan "Métiers d'art pour la jeunesse". Nous avons publié un manifeste avec des professionnels de l'éducation et diffusé des outils pédagogiques, comme notre cahier « Je découvre les métiers de la main », lors de salons d'orientation pour sensibiliser un large public d’enseignants et d’élèves.

En résumé, nos actions reposent sur deux volets complémentaires : une approche sur le terrain pour intégrer des dispositifs pédagogiques dans les écoles et un volet de plaidoyer pour promouvoir l’intelligence manuelle et les métiers techniques dans l'éducation.

 

  • Quel est le rapport des jeunes aujourd’hui aux métiers manuels ?

 

Le constat est triple : premièrement, la pratique manuelle est absente du parcours scolaire, ce qui a des répercussions sur l’apprentissage et la réussite des jeunes. Nous avons observé que près de 48 % des élèves participant à nos ateliers n'avaient jamais rencontré un artisan auparavant, ce qui témoigne d’une méconnaissance de ces métiers. Cette absence de contact avec les métiers manuels est liée à un manque de culture matérielle : les jeunes sont de moins en moins confrontés à la matière et au plaisir de manipuler dans le cadre scolaire. Cela freine non seulement leur orientation mais aussi leur potentiel. On sait que tous les enfants n’apprennent pas uniquement par la théorie, l’expérimentation et la manipulation sont essentielles à leur développement. Dans nos ateliers, certains élèves comprennent mieux certaines notions théoriques en les appliquant de façon concrète. Deuxièmement, cette absence a des répercussions sur la santé physique et mentale des jeunes, en raison d'une surconsommation d'écrans qui entraîne des problèmes de motricité fine dès le primaire. Enfin, cette situation contribue à des difficultés de recrutement dans les métiers du patrimoine vivant, un enjeu qui dépasse la simple préservation, car ces métiers jouent un rôle clé dans le dynamisme culturel et social, particulièrement dans les zones rurales.

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© Julie Gamberoni
  • En quoi consiste votre programme « Je découvre les métiers manuels » soutenu par la Fondation groupe EDF ?

 

Le programme « Je découvre les métiers manuels » se déploie dans les établissements scolaires volontaires. Face à une forte demande, avec près de 200 collèges sur liste d’attente, les écoles sont choisies selon des critères géographiques. Une fois la région sélectionnée, nous établissons un réseau local d'artisans et d'entreprises partenaires, qui co-construisent et animent des projets au sein des établissements. Ce maillage territorial est l’un des aspects innovants du programme, consolidant des écosystèmes locaux. C’est pourquoi nous intervenons uniquement dans certaines académies. Nous favorisons la collaboration entre deux secteurs, l’artisanat et l’Éducation nationale, qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble.

Le programme, d’une durée de 15 heures, se divise en deux parties : d’abord, des moments en classe où les élèves préparent les ateliers en abordant des outils pédagogiques avec leurs enseignants (exercices, lectures, bandes dessinées, etc.). Puis, ils participent à des ateliers pratiques animés par des artisans. Les élèves, répartis en petits groupes, découvrent chaque jour un métier manuel différent (céramique, menuiserie, électricité, etc.) lors de sessions d’une heure.

Les élèves découvrent ainsi neuf métiers manuels et appréhendent neuf notions scolaires liées à ces métiers, en trois grandes thématiques : comprendre ce qu’est un métier manuel, découvrir le processus de transformation d’un matériau brut en objet fini, et explorer les enjeux d’orientation professionnelle liés à ces métiers. L’objectif est de leur offrir une vision plus large des possibilités professionnelles, tout en reliant la théorie scolaire à des pratiques concrètes.

 

  • Quelles méthodes utilisez-vous pour capter leur attention et leur donner envie de s’engager dans les métiers manuels ?

 

Pour capter l’attention des jeunes, nous misons avant tout sur la pratique. Aujourd’hui, les collégiens sont noyés sous une multitude d’informations sur l’orientation (vidéos, témoignages, etc.). Ce qui distingue notre programme, c’est que nous leur offrons l’opportunité d'explorer et d’expérimenter par eux-mêmes, en utilisant leur corps. Lorsqu'un élève repart avec un objet qu’il a fabriqué de ses propres mains, cela renforce sa confiance en lui, surtout dans un système scolaire où certains peuvent se sentir en échec. C’est l’une des grandes valeurs ajoutées de notre approche.

La deuxième valeur ajoutée réside dans la création de liens concrets entre le parcours académique et la pratique. Notre programme ne se limite pas à une simple découverte des métiers manuels, mais s’intègre pleinement dans un processus pédagogique. Nous renforçons cette approche en recrutant un responsable pédagogique pour affiner nos parcours, car notre objectif est d’aller au-delà de l’orientation et de nourrir les savoirs fondamentaux des élèves. Le succès de ce projet repose également sur les liens établis avec les enseignants et l’établissement scolaire, ce qui permet de faire le lien entre théorie et pratique et d’intégrer le programme dans le cadre scolaire.

 

  • Quelles sont les réactions des jeunes qui participent à ce programme ?

 

Nos ateliers ont souvent un impact surprenant, car ils révèlent des dynamiques nouvelles en classe. Les enseignants connaissent bien leurs élèves, mais dans nos ateliers, des élèves inattendus se distinguent. Par exemple, un jeune en difficulté scolaire, nouvellement arrivé de l’étranger et avec des difficultés en français, a étonné tout le monde en réussissant brillamment un atelier de broderie. Il a créé une œuvre magnifique sans avoir jamais pratiqué cette activité, ce qui a changé le regard de ses enseignants et de ses camarades à son égard.

 

  • Comment le soutien de la Fondation groupe EDF vous accompagne-t-il dans le développement de ce programme ?

 

Le soutien de la Fondation groupe EDF, avec son financement pluriannuel, est crucial pour notre programme. Il nous permet de l’ancrer localement, en ciblant des collèges spécifiques. Cela nous aide à établir des partenariats locaux et à renforcer notre présence sur le terrain, garantissant ainsi un impact durable. Cette collaboration nous permet aussi de consolider notre réseau d’artisans et d’entreprises locales, créant ainsi un écosystème qui soutient les jeunes tout au long de leur parcours. L'objectif est de garantir un suivi durable et une réussite pérenne, grâce à un maillage local solide. Ce soutien territorial, au-delà d’une simple action ponctuelle, est une approche stratégique pour assurer la pérennité et l’impact du programme.

 

Les actualités de l'association
Retrouvez en septembre 2025 l’ouvrage collectif "En finir avec les idées reçues sur les métiers manuels" aux Éditions de l'Atelier, réalisé par 45 auteurs, qui déconstruisent 45 idées fausses sur ces métiers. Pour en savoir plus sur l'association, découvrez leur manifeste.

 

Pour en savoir plus sur la Fondation groupe EDF

 

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