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Par Fondation des solidarités urbaines - Publié le 11 mai 2022 - 23:12 - Mise à jour le 17 mai 2022 - 11:44
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La Cloche : co-créer un mobilier urbain inclusif

Un simple banc public peut parfois être le siège de discriminations et d’exclusion. C’est le cas du mobilier « défensif » développé à l’encontre des personnes sans-abri, que l’association La Cloche souhaite effacer au profit d’une assise inclusive et accueillante. Grâce au soutien de la Fondation Paris Habitat, elle co-construit, avec tout un quartier, le modèle idéal.

La Cloche expérimente la co-conception d’une « Assise inclusive » dans le quartier Saint-Ambroise, Paris 11e.
La Cloche expérimente la co-conception d’une « Assise inclusive » dans le quartier Saint-Ambroise, Paris 11e.

Pourquoi une assise inclusive ?

Dans les grandes villes se développe ce que l’on nomme le mobilier « défensif ». Derrière cette appellation s’exprime l’idée que l’espace public n’est pas ouvert à tous. Et en particulier, aux personnes sans-abri. Pans inclinés, pics métalliques, bancs avec arceaux, ces installations font de l’environnement urbain un espace inhospitalier, et ce, autant pour les personnes sans domicile fixe que pour les passants souhaitant simplement s’asseoir sur un banc.

C’est pourquoi La Cloche a imaginé en partenariat avec Des Cris des Villes et Studaré un projet innovant de mobilier urbain. L’association expérimente la co-conception d’une « Assise inclusive » dans le quartier Saint-Ambroise, situé dans le 11e arrondissement de Paris.

La Cloche lutte depuis sa création contre la grande exclusion en faisant du lien social un bien de première nécessité. Et c’est bien cet esprit d’hospitalité, dénué de toute discrimination, qui est à l’œuvre dans cette nouvelle expérimentation.

L’association réunit tout au long du processus de création l’ensemble des parties prenantes du quartier. Riverains, personnes sans domicile, structures d’accueil, écoles, tous sont invités à imaginer leur « assise » idéale, celle qui redonnera sa place à chacun dans l’espace public.

Une méthodologie collaborative

Si la finalité du projet est de construire en bonne et due forme une nouvelle assise urbaine, le chemin pour y parvenir occupe un rôle central. Car il n’est pas question de se précipiter vers la conception de l’objet fini. Tout l’intérêt du projet réside aussi dans l’interaction et l’échange avec l’ensemble des habitants du quartier. Faire émerger leurs idées est un processus qui s’inscrit nécessairement dans la durée.

« Nous voulons prendre le temps. D’abord pour réactualiser le projet en fonction des groupes. Mais aussi pour transmettre des outils de réflexion et de création aux participants. Nous ne voulons pas imposer une idée mais rester dans la co-construction, qui va créer l’engouement. »

Julia Dumont, co-directrice de La Cloche

 

La Cloche organise pour ce faire des ateliers – treize ont déjà eu lieu. Des sessions de création ont été menées avec les résidents du centre d’hébergement d’urgence Popincourt, avec un accueil de jour pour personnes âgées fragiles, avec les personnes en situation d’exclusion des logements de la maison-relais Servan ou encore avec les classes de CP et CM2 de l’école 100 République. À chaque fois, c’est une méthode différente, adaptée au public. Créer l’assise idéale doit représenter une opportunité d’apprendre, de manipuler des outils de création, de développer la capacité de conception. En témoigne Benoît, hébergé au centre d'hébergement d'urgence Popincourt : « Vous nous aidez à nous évader de la routine de la rue, du CHU. Vous poussez à créer et c’est génial. C’est une fenêtre vers l’extérieur ».

L’association entend susciter l’échange et la discussion. « L’Assise » ne laisse pas indifférent et délie les langues. Toutes les opinions sont les bienvenues car elles viennent bousculer la proposition de mobilier, la questionner. Elles en modèlent les contours. C’est pourquoi La Cloche propose en parallèle des événements publics, ouverts à tous. « Nous voulons mettre en débat ce que nous produisons », explique Julia Dumont. Au cours des trois événements déjà organisés, l’association a recueilli de nombreux avis, faisant ainsi découvrir le projet aux habitants. Comme Philippe, habitant du quartier Saint-Ambroise venu à l’événement public du 6 avril : « C'est un super projet car ce sont des questions sur lesquelles on n'est jamais consulté en tant qu'habitant alors que nous sommes les premiers concernés ! »

« L’Assise » sera donc le fruit d’une vaste réflexion collective et collaborative, entremêlant de nombreuses propositions créatives harmonisées, retravaillées, mises en synergie. D’ici un mois, la construction pourrait débuter : après la définition d’un cahier des charges suivrait la création de maquettes ou de plans, avant d’entamer le montage d’un prototype grandeur nature à partir d’une assise existante. Une opportunité supplémentaire de rendre visible le projet et de sensibiliser le grand public à la démarche.

 

 

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