Solidarités nouvelles face au chômage : « Introduire de la mobilité dans l’accompagnement des chercheurs d’emploi »

La genèse des unités volantes tient en un paradoxe : les territoires les plus touchés par le chômage et les difficultés sociales sont aussi ceux où SNC peine à recruter des bénévoles – et pérenniser son action. Faire appel à des bénévoles mobiles, issus des rangs de l’association, permet à la fois d’initier une dynamique locale, d’aller directement au contact des personnes les plus éloignées de l’emploi et, ce faisant, de recruter de nouveaux bénévoles. Philippe Llau, engagé depuis 15 ans au sein de SNC, est responsable d’un groupe de bénévoles et formateur d’accompagnants. Il détaille ce dispositif mobile innovant.

Pourquoi avoir créé des équipes volantes ?  

Nous avons fait un constat : sur les 78 groupes de bénévoles SNC présents à Paris et en Île-de-France, seuls deux étaient implantés dans le Val-de-Marne et trois en Seine-Saint-Denis. Nous avons donc voulu corriger et améliorer notre couverture géographique, en créant des groupes « volants », capables d’intervenir sur de nouveaux territoires. Ces bénévoles interviennent en visio – outil que nous avons intégré à nos pratiques avec les confinements – et peuvent se déplacer pour aller à la rencontre des chercheurs d’emploi.

Quel est le fonctionnement de ce dispositif ?  

Les unités volantes sont composées de bénévoles-relais et de bénévoles volants. Les premiers sont des coordinateurs locaux issus de nos groupes fixes, qui démarrent les premiers accompagnements et vont à la rencontre des acteurs de l’emploi de proximité, comme les élus, les pôles d’assistance sociale ou bien l’agence Pôle Emploi. Ce travail de connaissance fine des territoires est très important. Il permet de préparer le travail en amont, de faire fonctionner le bouche-à-oreille et de bien comprendre les spécificités du territoire.

Autour d’eux se mobilisent au fur et à mesure des accompagnants volants, qui encadrent en visio ou en présentiel les chercheurs d’emploi selon le principe directeur de SNC : un accompagnement gratuit, personnalisé et sans limite de temps, même si sa durée moyenne à Paris est de 8 à 9 mois.

Pour mettre en place les unités volantes, nous sollicitons en priorité nos bénévoles les plus expérimentés, afin qu’ils soutiennent les groupes naissants en transférant leur savoir-faire. C’est cet investissement de départ qui crée la dynamique.

Qu’apportent les unités volantes à l’action de l’association ?  

Ces unités volantes comblent une couverture géographique que nous n’avions pas, en sortant de notre ancrage territorial traditionnel. Pour poursuivre nos activités et continuer à accompagner toujours plus de personnes vers l’emploi, il faut être mobile au sens propre comme au sens figuré. Cette mobilité opérationnelle de l’accompagnement correspond tout à fait à la mobilité générale du marché de l’emploi. Et cela contribue au dynamisme de l’association, créée il y a 35 ans, en introduisant plus de flexibilité dans l’accompagnement.

Fonctionner en équipe volante encourage également nos bénévoles parisiens à s’ouvrir aux autres départements d’Ile-de-France, en particulier le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis. Nous essayons d’ailleurs de constituer un groupe 100 % volant, composé de bénévoles prêts à intervenir n’importe où à Paris et en Ile-de-France.

Pour les chercheurs d’emploi, le concept d’accompagnement volant est une nouvelle façon de leur accorder du temps et une écoute dynamique. Ils sont sensibles à notre disponibilité, que nous leur donnons là sans contrainte géographique. La reprise de l’emploi après les confinements fait que nous avons davantage de publics fragiles à soutenir, plus éloignés de l’emploi, nous voulons donc être prêts à répondre à tous ceux qui nous sollicitent.

En savoir plus sur SNC : snc.asso.fr