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Par Fondation Transdev - Publié le 23 mai 2019 - 14:39 - Mise à jour le 23 mai 2019 - 14:49
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Le chantier d'insertion Plaine de Vie : un tremplin vers l'emploi

Structure d’insertion par le maraîchage bio et l’entretien des espaces verts, l’association Plaine de Vie, soutenue par la Fondation Transdev, accompagne 30 personnes en difficultés vers le retour à l’emploi. Carla, 39 ans, travaille depuis près de deux ans la terre sur le chantier. Après avoir connu la violence conjugale, la précarité, l’hôtel et le foyer d’hébergement, cette mère célibataire reprend confiance en elle et devrait bientôt signer un CDI. Aux côtés de l’association, Carla estime avoir trouvé bien plus qu’un travail. Désormais, elle se sent « comme tout le monde ».

Le chantier d'insertion Plaine de Vie : un tremplin vers l'emploi
Le chantier d'insertion Plaine de Vie : un tremplin vers l'emploi

« Avant j’étais renfermée sur moi, je n’avais plus confiance. Mais grâce à Plaine de vie j’ai découvert que j’étais capable de beaucoup de choses. Et petit à petit, ma vie a commencé à changer. » Carla s’excuse parfois de ne pas trouver ses mots en français et termine souvent ses phrases par un « Vous comprenez ? ». Elle veut être certaine d’être comprise, entendue. À la fois fière et reconnaissante, cette mère célibataire de 39 ans, d’origine portugaise, revient sur le  chemin parcouru depuis son arrivée sur le chantier d’Ezanville (Val d’Oise) et sa rencontre avec l’association Plaine de Vie.

 

Réparer la fracture sociale

 

Structure d’insertion par l’activité économique, l’association Plaine de Vie, créée en 1998, répartit son activité entre le maraîchage écologique et l’entretien des espaces verts. Soutenue par la Fondation Transdev, l’association s’appuie sur la vente de paniers de légumes biologiques. Plaine de Vie compte aujourd’hui 250 adhérents, 12 permanents et 30 salariés en insertion. Jeunes décrocheurs, personnes en situation de handicap, mère célibataire ou encore réfugiés politiques, sur le chantier, tous les travailleurs reviennent de loin. « Pour la majorité des personnes,  il y a eu une fracture sociale à un moment, explique Tatiana Joignant, chargée de communication et de partenariats. On essaye de reposer un cadre et on leur propose une réinsertion douce. C’est un tremplin vers le vrai monde du travail. »

 

Lorsqu’elle rencontre pour la première fois l’équipe de Plaine de Vie, Carla vit en foyer d’accueil avec ses quatre enfants. Partie de la maison pour fuir un mari violent, elle partage alors un petit appartement avec une autre mère célibataire. « C’était très compliqué de vivre dans ces conditions. Je voulais absolument sortir du foyer, mais ça n’avançait pas. » Pour faire vivre ses petits âgés de 3 à 13 ans, Carla enchaîne des missions de ménage en intérim dans des bureaux à Villiers-le-Bel. Avec de tels contrats précaires, impossible de trouver un logement à soi. « Je me sentais triste, très seule Je n’étais pas épanouie. Et puis une dame du foyer m’a orientée vers Plaine de Vie. J’ai aussi dû déménager à l’hôtel à Saint-Ouen-l’Aumône. »

 

Se former et reprendre confiance

 

Carla débute son contrat d’insertion en 2017.  « Au début j’étais timide, je ne savais pas faire, j’étais renfermée sur moi. » Petit à petit, encadrée par Aymeline, Michel et Clément, Carla découvre un nouveau monde. Elle apprend à semer, planter, récolter les cultures de l’exploitation, mais aussi à  entretenir les différents espaces verts du chantier. « Maintenant je connais les types de légumes, leur goût, et puis on apprend aussi des recettes pour les cuisiner ! » Carla et les autres travailleurs en insertion sont également en charge de la constitution des paniers pré-commandés par les adhérents.  « Ça change des ménages. On prend l’air, on touche la terre, on sent la nature. Ça fait plaisir mais c’est un travail dur, il faut être courageux. »

 

Sur le chantier, les salariés en insertion bénéficient d’un temps de travail aménagé.  Carla, elle, se rend sur le chantier les lundis et mardis, de 8h à 17h, puis le reste de la semaine jusqu’à midi. Ce contrat de 26 heures semaine au SMIC lui permet de s’occuper de ses enfants. Avec ce salaire fixe et grâce à l’aide de l’association, Carla, au bout d’un an de contrat, a pu quitter l’hôtel avec ses enfants. « J’ai un petit appartement à Bouffémont à côté de Domont maintenant, et tout ça, c’est grâce à eux.»

 

Un accompagnement global pour préparer l’après

 

Depuis son arrivée à Plaine de Vie, à côté de son travail, Carla a nettement amélioré sa maîtrise du français, notamment grâce à un partenariat noué avec l’organisme de formation Essivam qui dispense des cours de remise à niveau. Carla a ainsi décroché le DELF (Diplôme d’Étude en Langue Française). « Je suis très fière d’avoir eu ce diplôme. Je suis une maman ; mes enfants vont à l’école et avant ils ramenaient des devoirs et je ne comprenais rien. C’était compliqué de ne pas pouvoir les aider. C’est une chance d’avoir eu ce rattrapage en français. » Plaine de Vie organise également des vacances pour les travailleurs et leur famille. « Je suis partie avec les enfants à Amiens mais aussi à la mer, c’était super », se souvient Carla.

 

Pour préparer l’après, chaque travailleur bénéficie d’un suivi avec Sandrine, la conseillère en insertion professionnelle. Tous les mois, les salariés font le point avec elle sur leur recherche de stage ou d’emploi. Le contrat de Carla arrive bientôt à son terme. Grâce à Plaine de Vie, elle a pu effectuer un stage de trois semaines au sein de l’Esat (Établissement et Service d’Aide par le Travail) de Persan.  « Ça s’est très bien passé là-bas, j’ai fait plein de choses : le ménage, la cuisine, le maraîchage ou encore le pressing. Et ils veulent bien me prendre en CDI ! », se réjouit-elle. Dans quelques semaines, Carla quittera donc le chantier et toute l’équipe de Plaine de Vie. « Ils vont me beaucoup me manquer. C’est des gens qui me comprennent, qui me soutiennent. Mais ça va aller. C’est un grand chemin que j’ai fait, maintenant je sais que je peux faire comme tout le monde. »

 

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