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Par Foundation S - The Sanofi Collective - Publié le 8 novembre 2022 - 13:58 - Mise à jour le 8 novembre 2022 - 18:33
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Phénomènes climatiques extrêmes et santé : comment gérer ces nouveaux risques ?

Le secrétaire général de l’OMS l’a dit : la crise climatique est une crise sanitaire. Depuis quelques années, les phénomènes climatiques extrêmes et dévastateurs se succèdent sans relâche, au Bangladesh, au Pakistan ou même aux États-Unis. Leurs liens avec le changement climatique en cours sont bien documentés, mais les impacts de ce phénomène sur notre santé sont peu connus. Nous nous sommes entretenus avec Daouda Diouf, responsable du pilier Action Climatique et Résilience Santé au sein du fonds de dotation Foundation S, pour mieux comprendre comment on a pu arriver à ce niveau d’urgence et les réponses que la philanthropie peut apporter.

Phénomènes climatiques extrêmes et santé : comment gérer ces nouveaux risques ? Crédit photo : Foundation S.
Phénomènes climatiques extrêmes et santé : comment gérer ces nouveaux risques ? Crédit photo : Foundation S.

 Inondations, sécheresses, cyclones : les symptômes lourds d’une crise sanitaire croissante

Les mois et les années passent et les phénomènes climatiques extrêmes augmentent. En mai 2022, la température à Jacobabad au Pakistan est montée à 51 degrés, puis de juin à septembre des inondations sans précédent ont mis un tiers du pays sous les eaux, détruisant au passage les récoltes de ce peuple agricole.

Non loin, au Bangladesh, plus de quatre millions de personnes ont été prises au piège d’inondations sur la même période de mousson. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU, environ 17 % des 160 millions d’habitants du Bangladesh vont devoir quitter leur foyer dans les dix ans si le réchauffement ne diminue pas.

On se souvient aussi du « Black Summer » entre 2019 et 2020 en Australie : 186 000 km2 de terres ravagées, des espèces en voie d’extinction menacées. En plus des 33 hommes et femmes morts pris par les flammes, au moins 450 décès ont été attribués à l'inhalation de fumée.

Selon The Lancet, les décès liés à la chaleur ont augmenté de 68 % entre 2000-04 et 2017-21. En parallèle, le nombre de mois propices à la transmission du paludisme a augmenté de 31,3 % dans les régions montagneuses des Amériques et de 13,8 % dans les régions montagneuses d'Afrique entre les années 50 et les années 2010. Le lien entre changement climatique et santé n’est donc plus un secret mais l’action corrective manque cruellement.

« Les pays les moins développés, qui ont un système de santé moins solide, ont une plus grande vulnérabilité au changement climatique. Ils ont été impactés par des pandémies qui existent depuis 30 ans et la Covid-19 a fini de fragiliser des systèmes. »

Daouda Diouf, responsable du pilier Action Climatique et Résilience Santé de Foundation S - The Sanofi Collective.

Une urgence ressort : placer la santé au cœur des actions climat. Mais les données scientifiques manquent pour appuyer le plaidoyer.

« Il y a une sorte de désert. Par exemple, la London School of Hygiene and Tropical Medicine a examiné 1682 articles. Seuls deux mesurent véritablement l’impact du changement climatique sur la santé », souligne M. Diouf.

Parmi les impacts sanitaires annoncés, on compte l’augmentation globale du paludisme ou l’émergence d’épidémies de dengue, y compris dans les pays développés. Foundation S - The Sanofi Collective a donc choisi de faire de cette problématique un axe prioritaire de son action.

L’action de Foundation S : documenter et influencer globalement, agir localement

Dans sa logique de Think and Do Tank, Foundation S a identifié que la première étape est d’aider les populations à documenter les changements climatiques qui ont eu lieu, leurs conséquences sanitaires et faire le lien avec d’autres chercheurs et institutions qui s’intéressent au sujet. Un livre blanc avec un condensé de propositions incitant à plus d’investissements dans le secteur de la santé et plus d’actions terrain est ainsi prévu.

S'appuyer sur la data et engager le dialogue politique : une priorité

« Jusque-là, les interventions liées au changement climatique se sont concentrées sur la mitigation dans les pays riches qui contribuent plus à la pollution. Très peu se sont orientées sur les populations qui polluent moins et qui subissent plus ce changement climatique »,explique M. Diouf. « Il faut équilibrer les politiques pour qu’on puisse s’intéresser autant à la limitation de la pollution qu’à l’adaptation des communautés. Les données vont nourrir les plaidoyers et les propositions qu’on devra faire car le plaidoyer ne suffit pas ; il faut engager des dialogues politiques pour que l’agenda global puisse changer. »

Développer des réponses locales et personnalisées

Au niveau du fonds de dotation, ces données nourriront aussi l’action ciblée du Do Tank. « Nous soutiendrons des actions directes à effet immédiat qui permettront aux populations de se protéger mais aussi d’identifier les bonnes réponses afin de les passer à l’échelle. On oublie souvent que les meilleures expériences sont aussi empiriques. Le rôle de la science et des chercheurs, c’est d’aider à les conceptualiser, à capitaliser dessus et les rendre intelligibles », dit-il.

Appel à projets  pour aider en priorité les populations les plus vulnérables

Pour faire remonter ces idées, à partir de janvier 2023, Foundation S lancera un appel à projets visant en priorité les régions les plus vulnérables au changement climatique comme l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud-Est et les populations les plus précaires, en particulier les femmes, les enfants, et les communautés isolées. Ces zones se distinguent par leurs systèmes de santé faibles et les facteurs de vulnérabilité climatiques qu’ils réunissent : désertification qui avance, niveaux de pluviométrie inégalés... « Cela a créé un terreau plus favorable à un certain nombre de problèmes de santé, notamment les maladies diarrhéiques, les épisodes de choléra. Dans des zones où les réponses au paludisme étaient assez efficaces, nous avons vu des résurgences de la maladie à cause de la pauvreté et du manque de moyens pour y faire face », déplore M. Diouf.

 

Des partenaires de terrain

Foundation S va également établir des partenariats avec les acteurs sur le terrain qui travaillent déjà avec les leaders communautaires, ainsi qu’avec les gouvernements locaux. « Comme on dit, ‘rien pour nous sans nous’. Il est important qu’il y ait une appropriation dans tout ce qu’on va faire. Le principe de base, c’est ‘locally-led’. » Le fonds de dotation peut ensuite leur offrir différentes formes de soutien, qu’il soit financier ou en compétences, et faciliter la mise en relation avec des partenaires.

Face à l’urgence des enjeux, Foundation S mise sur une approche concertée. « Nous sommes encore en phase de décollage. On va y aller doucement et de manière méthodique », précise M. Diouf. Toutefois, le fonds soutient déjà un programme d’accès aux soins au Bangladesh porté par l’association Friendship grâce auquel les communautés isolées sont traitées à travers un bateau et institut de santé mobile. Plusieurs sollicitations venues d’Afrique sont également à l’étude.

« Nous allons nous concentrer en cette fin d’année 2022 à faire connaître Foundation S, ses orientations stratégiques et les possibilités que nous avons de soutenir les actions sur le terrain », conclut M. Diouf. « Nous allons continuer à porter la voix de Foundation S dans les dialogues politiques pour que les décideurs comprennent l’urgence d’agir sur le changement climatique et la santé. »

 

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