Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 5 juillet 2018 - 08:09 - Mise à jour le 5 juillet 2018 - 13:09
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

[FOOTBALL DAY] Homeless World Cup, l’autre Coupe du monde de football

Alors que les amoureux du ballon rond vivent au rythme des victoires et défaites de leur nation depuis le 14 juin dernier, l’ambiance est festive mais studieuse au sein de l’association En Jeu en ce début d’été 2018. Et pour cause : dans quelques mois se tiendra la 16e édition de la Homeless World Cup à Mexico, dont le mouvement assure l’organisation pour la délégation française. Créée en 2003, la compétition chapeautée par la Homeless World Cup Foundation se déroule tous les ans grâce au soutien d’un réseau de 70 partenaires répartis partout dans le monde. Réservée aux personnes éloignées du logement, elle vise à valoriser leur image et amorcer leur réinsertion grâce à la pratique du football. Le collectif En Jeu, devenu récemment une association, est chargé de sélectionner l’équipe française puis de la préparer au tournoi et de l’accompagner sur place. En attente de financement, elle espère pouvoir faire partir ses huit joueurs à l’automne prochain.  

[FOOTBALL DAY] Homeless World Cup, l’autre Coupe du monde de football
[FOOTBALL DAY] Homeless World Cup, l’autre Coupe du monde de football

 

Un dispositif international pour lutter contre l’exclusion sociale par le football

 

Plus de 500 joueurs de 47 pays feront le déplacement du 13 au 18 novembre 2018 à Mexico (Mexique) pour une Coupe du monde de foot un peu particulière, dédiée aux personnes sans-abri. Un dispositif impressionnant, mais l’organisation de la Homeless World Cup (La Coupe du monde des sans-abri, en français) est désormais bien rodée : cofondée en 2003 par Mel Young et Harald Schmield, elle a depuis posé ses valises à Copenhague, Le Cap, Melbourne, Paris ou encore Santiago au Chili. Un déploiement rendu possible grâce au réseau de plus de 70 partenaires dont dispose la fondation sur l’ensemble du globe, proposant chacun de leur(s) programme(s) spécifique(s) de soutien aux sans-abri. Ils sont ensuite chargés d’assurer chacun de leur côté la sélection et la préparation de leur équipe en vue de la compétition annuelle, qu’ils accompagnent ensuite sur place. Cinq partenaires clés soutiennent également la fondation dans l’aventure : l’UEFA participe financièrement et offre les tenues des joueurs, Act Global fournit les terrains synthétiques, FIFPro double sa dotation d’un sponsoring aux FIFPro Awards, qui récompensent les joueurs les plus fair play du tournoi, Cooper Software développe un programme de management pour les équipes de la compétition et mobilise du personnel, et enfin le Metropol University College (Danemark) et la Akershus University of Applied Sciences (Norvège) envoient leurs étudiants en physiothérapie sur place. En partant de l’universalité des valeurs du football, la Homeless World Cup vise avant tout à forger des hommes, et à créer des parcours de vie pour le public en difficulté que représente celui des sans-abri. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon une étude de la fondation, 83 % des participants déclarent que la compétition a impacté positivement leur vie et 71 % que leur investissement dans le football a changé leur quotidien. Certains viennent retrouver la confiance ou une structure. Les plus ambitieux, un club ou un agent.  

 

L’association En Jeu chapeaute les opérations dans l’Hexagone

 

En France, c’est l’association En Jeu qui est chargée de préparer l’équipe nationale à la compétition. Mais le chemin a été long, puisque c’est tout d’abord le collectif montpelliérain Remise en Jeu qui en était responsable. Une Coupe du monde en France plus tard, trop complexe, l’organisation a été reprise par un autre collectif, la Boussole, qui dépose elle aussi les armes en 2015. “L’association Gestare a ensuite porté le projet à travers un collectif, En Jeu, à partir de 2016, explique son directeur Patrick Mbongue, qui a rejoint l’aventure en 2011. Là encore, nous ne parvenions pas à nous en sortir, nous avons donc décidé de nous structurer en association. Son activité sera centrée autour de la Homeless World Cup.” L’association a désormais un nouveau défi : récolter suffisamment de fonds pour pouvoir préparer et faire partir ses équipes à Mexico. “Nous attendons les réponses du Crédit Agricole et de la Fondation Abbé Pierre, qui nous soutiennent depuis plusieurs années. Mais cela ne suffit pas. Pour faire partir une équipe, il faut compter entre 25 et 30 000 euros”, ajoute-t-il. A savoir, les billets d’avion pour une équipe de huit personnes et deux accompagnants, mais aussi le financement des semaines de préparation, pour lequel l’association doit débourser 5 000 euros à chaque fois. Pourquoi s’obstiner ? Pour Patrick MBongue, c’est une question de bon sens. “Si la France n’est pas fichue de faire participer huit personnes à une compétition comme celle-ci, où 68 pays étaient représentés en 2012, c’est qu’il y a un souci”, interpelle-t-il.   

 

Accompagner durablement les sans-abri dans leur démarche de réinsertion

 

Car si tout part du football, l’enjeu est ailleurs. “Le football n’est qu’un prétexte, En Jeu, c’est avant tout un projet social”, rappelle le président d’En Jeu. Les participants, tous bénéficiaires de l’aide sociale d’état à l’hébergement, profitent en effet de la compétition pour amorcer leur réinsertion sociale et professionnelle. “S’ils veulent participer, les joueurs doivent par exemple faire des démarches administratives. C’est un premier pas vers la réinsertion”. L’association prend également soin d’intégrer les anciens participants dans son équipe. “Arezki Saouli, joueur en 2010 à Rio, est devenu entraîneur l’année suivante. Nous essayons d’impliquer les anciens participants dans l’organisation ou l’encadrement”. Pour l’heure, les sélections sont déjà bien avancées. L’association, soutenue par la ville de Montpellier, le département de l’Hérault, le collectif Santé et Précarité ainsi qu’un mécène privé, Mahfoud Benali, a organisé à cet effet son propre tournoi le 22 juin dernier, rassemblant une dizaine d’équipes. Reste désormais à savoir si les Bleus de Patrick MBongue pourront rejoindre les 47 équipes déjà annoncées à Mexico en novembre prochain.

 

 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer