[ON Y ÉTAIT] FNAF 2018 : nécessaire co-construction entre les parties prenantes
L’engagement et l’innovation sociale étaient les deux thématiques mises en avant par Les Échos Solutions pour la 13e édition du Forum National des Associations et Fondations (FNAF). Émergence de nouvelles formes d’engagement, mobilisation du monde de l’entreprise, innovation sociale, développement des synergies… autant de sujets abordés au cours de la journée durant les tables rondes et plénières qui réunissaient des acteurs emblématiques de l’intérêt général en France, parmi lesquels François Hollande (La France s’engage), Philippe Jahshan (Le Mouvement Associatif), le Haut-commissaire à l’ESS (économie sociale et solidaire) Christophe Itier, Maud Sarda (Label Emmaüs) ou encore Léa Thomassin (HelloAsso). Que retenir de cette journée dédiée à l’engagement ? Si les acteurs de l’ESS doivent plus que jamais faire bloc et consolider leurs synergies pour répondre aux grands enjeux sociaux et environnementaux, l’État doit lui témoigner d’un soutien à la hauteur de leurs ambitions, et “s’engager de manière forte”.
Les acteurs de l’ESS s’unissent pour répondre aux urgences
Le désengagement de l’État oblige les acteurs de l’intérêt général à s'unir. C’est aussi l’occasion de redoubler d’ingéniosité en matière d’innovation, et de multiplier les initiatives. Andros, BNP Paribas, Accenture ou encore Label Emmaüs présentaient lors d’une première table ronde leurs actions pour l’intérêt général. Conclusion : le monde associatif comme celui des fondations se professionnalise, et il faut aujourd’hui embrasser une vision globale pour pouvoir multiplier son impact. À quelques pas de là, la foule se presse pour accéder à l’amphithéâtre Bleu, où Alexandre Mars est attendu pour sa keynote. “Qui parmi vous a donné du temps à une association cette année ?”, scande-t-il depuis son estrade, provoquant une marée de mains levées. “Et qui pense avoir donné assez ?” Les bras se baissent d’un seul mouvement. Comme il en a l’habitude, le créateur d’Epic a présenté sa “Révolution du partage” autour d’un discours inspirant et fédérateur, mêlant références décalées à l’oncle Picsou, expérience personnelle et adresses à l’assemblée. Quelques minutes plus tard, François Hollande (La France s’engage), Philippe Jahshan (Le Mouvement Associatif), Céline Laurichesse (Pro Bono Lab), Nils Pedersen (La Fonda), Claire Thoury (Animafac) et Claire de Mazancourt (Institut de l’Engagement) investissent la salle pour la plénière consacrée à l’engagement. “Il y a une volonté d’engagement, de solidarité, de préservation de la planète, introduit l’ancien Président de la République. Ce que nous appelons l’économie sociale et solidaire, ce que les associations portent depuis très longtemps, a un grand avenir.” Durant plus d’une heure, les six experts ont exposé leurs points de vue autour des différents enjeux et défis du mécénat à l’heure de l’ESS. Nils Pedersen (La Fonda) a de son côté rappelé, chiffres à l’appui, que les Français, si pessimistes soient-ils, étaient de plus en plus engagés : l’Hexagone compte en effet 22 millions de bénévoles. La situation nécessite cependant la mobilisation de l’ensemble de la société. “L’urgence de l’action écologique est maintenant, tout de suite, a-t-il conclu. Je ne sais pas s’il faut changer le monde, il faut faire en sorte que le monde ne s’écroule pas devant nos yeux.”
“L’État doit s’engager de manière forte”
Christophe Itier, déjà présent l’an dernier, a ouvert la plénière de clôture de l’évènement, se félicitant de la hausse de “25 % du budget de l’ESS” qui devrait permettre de mobiliser 100 millions d’euros pour le secteur durant le quinquennat, qui serviront à financer les différentes initiatives mises en place à travers le French Impact, du Dispositif local d’accompagnement (DLA) aux fonds d’amorçage (Le Fiso 2 voit son budget doubler pour atteindre 21 millions d’euros) en passant par l’Appel aux Territoires. Le Haut Commissaire a également annoncé, “pour que l’économie sociale et solidaire ne soit pas une économie à part mais au coeur du développement du pays, à la fois au niveau national qu’international”, son Pacte de croissance pour la mi-novembre. Il prévoit également de “consolider les modèles économiques des associations” et de “clarifier les enjeux fiscaux des fondations”. Autre temps fort de la plénière, Léa Thomassin a invité l’État à prendre ses responsabilités pour le monde associatif, qui fait “vivre nos villes et nos quartiers”. “Les acteurs associatifs, je n’en doute pas, vont continuer à trouver des solutions innovantes pour continuer leur action, a-t-elle débuté. (...) Mais l’État, garant de l’intérêt général qui a transféré aux associations beaucoup de ses services publics” doit aujourd’hui “s’engager de manière forte”, en reconnaissant et valorisant les acteurs associatifs “à leur juste valeur”, en mettant en place “une politique publique de soutien forte”, qui passera “notamment par la création d’une politique sur l’emploi associatif”, avec un “contrat de travail adapté aux associations”. Jean-Michel Blanquer, après avoir insisté sur “la nécessité d’une co-construction”, a répondu en dévoilant sa feuille de route orientée vers les associations, présentée par son nouveau secrétaire d’État chargé de la jeunesse Gabriel Attal. Elle s’articule autour de cinq axes : le soutien et la reconnaissance de l’engagement bénévole, l’amélioration de l’accompagnement des associations sur le territoire, le soutien aux associations employeuses; le renouvellement du dialogue civil et enfin la simplification de la vie des associations à travers une modernisation de l’administration. Quant aux contrats aidés, “ils ne menaient pas à l’emploi”, a statué Jean-Michel Blanquer avant de vanter l’efficacité des Parcours Emploi Compétences (PEC), “plus robustes” et “plus efficaces”.
Cet article est rédigé dans le cadre d’un partenariat média.