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Par Carenews PRO - Publié le 1 mars 2019 - 15:19 - Mise à jour le 5 mars 2019 - 09:20
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[LU] Le financement d’un cursus “Impact positif” par BNP Paribas fait débat

Le réseau d’établissements parisiens Paris Sciences et Lettres (PSL) a entériné le 21 février la création d’un programme de formation aux métiers du développement durable, la licence “Impact positif”. Une initiative remarquable dans sa forme mais polémique sur le fond, selon le quotidien national Libération, au regard de son financement par la banque BNP Paribas.

[LU] Le financement d’un cursus “Impact positif” par BNP Paribas fait débat
[LU] Le financement d’un cursus “Impact positif” par BNP Paribas fait débat

 

Un partenariat très controversé dans ses modalités

 

Près de 8 millions d’euros sur cinq ans. C’est le montant accordé par la banque BNP Paribas pour le financement d’un programme intitulé «Licence "impact positif"» («School of positive impact»), un programme dédié aux métiers du développement durable qui vient d’être adopté par un réseau d’établissements d’enseignement supérieur parisiens, Paris Sciences et Lettres (PSL), qui réunit entre autres l’ENS Ulm, les Mines ParisTech et l’université Paris-Dauphine.

 

Si les universités et écoles françaises sont plus pudiques sur la question du financement que les universités américaines, qui reçoivent des millions de dollars de la part de généreux donateurs, elles recourent néanmoins, et de plus en plus, au mécénat. Pour autant, le partenariat instauré avec la banque BNP Paribas demeure inédit, dans sa forme comme dans son ampleur : la banque sera en effet le seul et unique financeur du programme “Impact positif”. Et, même si certaines écoles françaises bénéficient parfois d’un mécénat conséquent (par exemple, 5,25 millions d’euros pour la fondation des Mines ParisTech et 3,3 millions pour la fondation Paris-Dauphine en 2017), le montant engagé est cette fois-ci sans précédent.

 

Le projet est fortement critiqué pour son manque de transparence et pour ses modalités, pour le moins “inquiétantes” : le programme sera supervisé par un «comité de suivi et d’information», où les représentants de BNP Paribas pèseront autant que les responsables universitaires. La banque se défend pourtant d’une quelconque influence sur le programme et sur la pédagogie, assurant rester dans une logique de “mécénat pur”.

 

BNP Paribas “reverdit” son image

 

Un collectif d’élèves baptisé “PSL contre-attaque” a été créé en réaction à ce nouveau partenariat. De nombreux professeurs, de leur côté, dénoncent le “sous-financement public massif” dont souffre l’enseignement public et craignent l’installation d’une mise sous tutelle de leurs établissements par BNP Paribas, d’autant plus que le partenariat comprend une “clause de non-dénigrement mutuel” qui permettra à la banque, en cas de “désaccord” en cours de route, de se retirer du projet et de couper les financements.

 

La banque est également pointée du doigt pour ces activités, qui comprend le financement de plusieurs opérations néfastes à l’environnement. D’après l’ONG BankTrack, BNP Paribas serait impliquée notamment dans les projets de construction de pipelines pétroliers et gaziers au Canada et entre la Turquie et l’Europe.

Une élue du conseil d’administration de PSL regrette “la précipitation“ avec laquelle a été monté le projet, quand d’autres professeurs dénoncent une initiative “opportuniste”, dont se défend la banque BNP Paribas, qui a créé une Direction de l’engagement d’entreprise en 2017 et mène depuis 2018 un programme pour l’ESS, Act for Impact : “Cette démarche répond à la demande actuelle de toutes les entreprises de bénéficier de profils mieux formés à ces problématiques essentielles. Notre intention n’est pas du tout de s’en servir comme d’un vivier pour y recruter nos futurs cadres”.

 

 

 

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