Poulaillers urbains : vos déchets contre des œufs frais
Tous les lundis, Carenews partage avec vous une initiative inspirante pour commencer la semaine de bonne humeur. Ce lundi, nous vous présentons Cocott'arium, une start-up de l’ESS qui installe des poulaillers urbains dans les villes pour sensibiliser au tri des déchets et recréer du lien social. Cerise sur le gâteau : les habitant donneurs de déchets récupèrent les œufs frais gratuitement.
D'ici 2025, la loi sur la transition énergétique de 2011 imposera à tous les particuliers de trier leurs biodéchets à la source. Cocott’arium, société créée en 2018 par Aurélie Deroo, propose une solution aux collectivités, aux entreprises, bailleurs sociaux, promoteurs immobiliers, hôpitaux et écoles : récupérer des poules issues de l’élevage industriel et les nourrir grâce aux biodéchets des habitants du quartier.
Sensibiliser au tri des bio-déchets
« Architecte d’intérieur de profession, j’observe depuis longtemps les modes de vie des gens et la manière dont l’espace à un impact dans leur mode de vie. On le constate aujourd’hui avec les aménagement urbains », explique la fondatrice dont le projet a commencé dans le Val-d'Oise. Elle souhaite repenser les villes de demain avec Cocott'arium.
Le principe de Cocott’arium ? Installer des volières de 4 mètres de haut dans l’espace public dont les poules sont nourries à partir de graines et de biodéchets récoltés par des personnes en insertion. Celles-ci sont formées pour trier et distribuer les déchets aux gallinacés. Il y en a dix par volière, soit 2 000 œufs récoltés par an. Puis, ces personnes collectent les œufs et les déposent dans des points relais qui sont généralement des commerces de proximité. Un site internet est également mis à disposition.
Rien ne se perd, tout se transforme
« Je ne dirais pas que le recyclage des déchets via un poulailler est plus efficace que le compostage, mais c’est complémentaire puisqu’on ne trie pas les même choses. L'avantage de la poule c’est qu’en deux heures de temps, elle a digéré tout ce qu’elle a ingurgité », relate Aurélie Deroo.
Pour ce qui est des déchets alimentaires non mangés par les poules, ceux-ci sont distribués aux agriculteurs. En outre, les excréments des poules peuvent être réutilisés comme engrais.
« Nous prévoyons de nous implanter en Île-de-France. Aujourd’hui, nous recevons beaucoup de demandes des collectivités en prospectant très peu», ajoute la fondatrice. Forte de son succès, la startup vient de lancer un mini Cocott'arium pour les écoles avec un programme pédagogique à destination des élèves.
Presentation du Cocott'arium from cocottarium on Vimeo.