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Par Carenews INFO - Publié le 30 juillet 2019 - 08:03 - Mise à jour le 30 juillet 2019 - 14:59
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[ÉTÉ] Best-of : la générosité et la philanthropie hors-frontières

Onzième article de nos cahiers de vacances sociaux et solidaires. Les secteurs du mécénat et de la philanthropie sont en perpétuelle évolution. Si la France est un pays qui regorge de spécificités dans ces domaines, qu'en est-il de nos voisins européens, et au-delà, de la générosité autour du monde ? Chaque mois, carenews propose de voyager hors frontières.

[ÉTÉ] Best-of : la générosité et la philanthropie hors-frontières
[ÉTÉ] Best-of : la générosité et la philanthropie hors-frontières

Le Giving Pledge : quel impact 10 ans après ?

 

Connaissez-vous le Giving Pledge, cette promesse faite par quelques-uns des plus riches de ce monde de donner la majeure partie de leur fortune au moment de leur mort ? Dix ans après ses prémices et neuf après son lancement en août 2010, où en est cette initiative qui voulait transformer la philanthropie ? Parmi les signataires qui s'engagent à donner au moins la moitié de leur fortune à leur mort figurent Bill Gates ou Warren Buffet. Pourtant, force est de constater que cet élan n’a pas eu l’impact que certains imaginaient. En effet, aux USA, la générosité des individus a peu évolué en volume (2 % du PIB environ). Selon le décompte du Chronicle of Philanthropy, seul un milliardaire américain sur six a signé le Giving Pledge. En revanche, sa mise en place a eu un impact culturel au-delà des frontières. La générosité est devenue un élément du parcours entrepreneurial. Ainsi, le fondateur d’Alibaba, Jack Maa a l’ambition de faire « comme Bill Gates » et de se consacrer à ses activités philanthropiques. En France, l’impact du Giving Pledge se ressent également où les débats autour de la réserve héréditaire ont  abouti à une impossibilité (relative) d’un Giving Pledge à la française.

 

Les avantages fiscaux du dons

 

L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris et l’élan de générosité qui a suivi ont mis la philanthropie au centre du débat public. Les dons d’importance faits par les riches familles françaises (Arnault, Pinault, Bettencourt-Schueller…) ont déclenché un second débat dans l’espace public : celui sur les avantages fiscaux attachés au don. Qu’en est-il pour les autres pays ? Au niveau mondial, l’incitation fiscale au don fait consensus. À travers le globe, ils sont 77 % à avoir un dispositif à destination des entreprises et 66 % en direction des individus selon le rapport Rules to Give By. L’étude semble surtout montrer qu’il existe une corrélation entre l’environnement légal/fiscal incitatif et la propension à donner. 

 

La philanthropie russe : une culture du don en évolution 

 

Si l'histoire de la Russie est extrêmement riche, elle est régulièrement agitée de soubresauts qui dessinent une culture du don en constante évolution. Si la générosité a toujours existé, elle était d'abord le fait d'aristocrates et de riches industriels. La chute de l'URSS en 1992 a permis à l'initiative privée de pouvoir exister au grand jour. Cet appel d'air a mené à la création de nombreux organismes sans but lucratif. Ils sont entre 140 000 et 220 000 aujourd'hui. Pourtant, le cadre législatif est complexe. Une loi passée en 2012 oblige les organismes sans but lucratif recevant des fonds de l'étranger à se déclarer comme « Иностранный агент » (littéralement agents étrangers). D’un autre côté, les acteurs du secteur non-marchand qui apportent un service sont bien vus et aidés : les donations sont exemptées de taxes et Vladimir Poutine a demandé au gouvernement d’allouer 10 % du budget national aux acteurs des services sociaux. Néanmoins, l’un des changements les plus significatif des 10 dernières années est l’émergence d’une classe moyenne donatrice. Selon le World Giving Index 2018, 53 % de la population russe a aidé un étranger au cours de l’année écoulée et 21 % a donné de l’argent. Concernant les entreprises russes, les plus importantes revendiquent entre 5 et 10 % de leur bénéfice à des activités RSE et mécénat.

 

Le Kenya, le pays le plus généreux d’Afrique ? 

 

Malgré un contexte local mouvant, le Kenya s’est imposé en 2018 comme le pays d’Afrique le plus généreux selon le CAF World Giving Index (8e mondial) devant le Nigeria et le Liberia. Les Kényans déclarent ainsi à 72 % avoir aidé un étranger, 46 % avoir donné de l’argent, 45 % avoir donné de leur temps. De plus, le premier Giving Tuesday s’est tenu en 2015 dans le pays. En plus de cette générosité partagée, Forbes identifiait en 2012 plusieurs philanthropes comme Naushad Merali ou Manu Chandaria. Si les Kenyans sont généreux, il est en revanche beaucoup plus difficile de jauger de la maturité des acteurs économiques sur le sujet. Néanmoins, ce pays présente quelques acteurs en pointe sur la question de la philanthropie.

 

Générosité en Afrique du Sud : un modèle pour le continent ? 

 

Grande comme plus de deux fois la France, l'Afrique du Sud est pourtant bien moins peuplée, elle ne compte que 57 millions d'habitants. Si la fin de l'Apartheid et l'arrivée à sa tête de Nelson Mandela marquent encore la perception à l'international de la « Nation Arc-en-Ciel », la situation sur place reste complexe. L'Afrique du Sud, première économie du continent, voit 55 % de sa population vivre en-dessous du seuil de pauvreté. Dans ce contexte économique et social difficile, comment s'organisent la générosité et la culture du don ? Autant dans la relation que les donateurs occidentaux peuvent avoir avec les philanthropes locaux d’une part ; que dans le développement d’une philanthropie basée sur les réseaux informels d’autre part, le contexte sud-africain peut servir de modèle de développement pour l’ensemble de l’Afrique.

 

Brésil - ordre, progrès et...générosité ?

9e économie du globe, le Brésil a connu un développement fulgurant au cours des dernières années. Cependant, le pays continue de faire face aux problématiques que partage le continent sud-américain : inégalités sociales galopantes, corruption et, plus récemment, instabilité politique. Si la faible présence d’associations brésiliennes pose question, il n’en reste pas moins que le pays abrite de nombreuses ONG internationales (Amnesty, Oxfam, Greenpeace…). À ces problèmes de capacité s’ajoute une défiance globale envers les ONG : scandales de corruption et difficultés à communiquer rendent difficile un changement à court terme. De plus, l’environnement légal et fiscal complexifie davantage encore l’exercice de la générosité. L’association de référence sur le sujet de la philanthropie et du mécénat est le GIFE qui compte 53 % de fondations ou d’instituts d’entreprises en son sein contre 17 % de fondations familiales. En revanche, les fondations brésiliennes sont très majoritairement opératrices.

 

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