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Par Carenews PRO - Publié le 8 décembre 2014 - 13:16 - Mise à jour le 22 décembre 2017 - 10:05
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[EDITO] Le Téléthon Attila de la générosité : mythe ou réalité ?

Chaque année ou presque les évènements de solidarité médiatiques que sont le Téléthon et le Sidaction stimulent les commentaires sur internet : entre "où va l'argent?" et "pourquoi donner à l'AFM-Téléthon et pas aux autres associations?", le succès de ces opérations de grande envergure suscite critiques, jalousies et aigreurs. A juste titre ?

[EDITO] Le Téléthon Attila de la générosité : mythe ou réalité ?
[EDITO] Le Téléthon Attila de la générosité : mythe ou réalité ?

Le marathon médiatique du Téléthon 2014 s'est achevé hier avec plus de 82 millions d'euros de promesses de dons, une semaine après la soirée "Alors on chante ?" au profit du Sidaction. A l'approche des fêtes de fin d'année, période propice à la générosité et à la solidarité, on trouve deux camps pour commenter ces actions.

D'un côté les optimistes, les engagés, les bénévoles, les associations mobilisées... tous ceux qui participent par exemple de près ou de loin à cette institution qu'est le Téléthon, ravis de pouvoir contribuer à cette belle cause qui permet à la recherche médicale d'avancer et de donner de l'espoir aux enfants malades et à leurs familles.

De l'autre, les sceptiques, les râleurs, les paranoïaques, les blasés, ceux qui pensent que ces événements médiatiques ne profitent qu'à quelques uns (traduisez une seule association, l'AFM-Téléthon et/ou une masse d'industriels malhonnêtes, voire des célébrités comme Garou parrain de l'événement cette année).

Nous touchons ici le fameux paradoxe français, avec d'un côté des personnes généreuseset solidaires qui s'engagent à différents niveaux pour la réussite de ce genre d'opérations, au service d'un intérêt général qui leur semble proche (mobilisés pour un motif personnel, via une association ou encore une collectivité), et de l'autre ceux qui ne se sentent pas concernés, et donc qui vont consacrer le temps qu'ils n'ont pas donné à la bonne cause à critiquer (pour déculpabiliser?).

On trouve en effet toujours une bonne raison de ne pas donner : le sdf n'a pas l'air si malheureux que ça, les familles avec les enfants se servent de leur image, les associations ne doivent pas avoir tant besoin d'argent que ça puisqu'elles sont à la télé, on ne sait pas comment est utilisé l'argent, les associations utilisent mal l'argent en payant des salariés ...

Le milieu associatif est un ensemble des plus disparates dans le paysage économique et social français. Il est souvent résumé avec ces chiffres - annoncés pour montrer son importance et sa vigueur : 14 millions de bénévoles, 1,3 million d'associations, 5% de la masse salariale, 3 milliards de dons par an ... Des chiffres qui, s'ils soulignent l'ampleur et le potentiel de ce secteur, n'en cachent pas moins sa diversité. Comme partout, il y a des gens malhonnêtes (mais peut-être une proportion beaucoup plus élevée de gens formidables, motivés et enthousiastes, prêts à soulever des montagnes pour faire avancer leur cause), et aussi des abus et des choses à améliorer.

Mais il y a surtout une réalité : plus il y a d'associations et de personnes engagées (bénévolement ou non, car il y a en effet des associations à but non lucratif qui emploient des salariés pour agir de façon pérenne), plus nombreux sont ceux qui sont aidés, soutenus, accompagnés, plus les actions en faveur de l'environnement, du développement durable, de la culture, etc., sont nombreuses, efficaces et variées.

Il faut se réjouir de ces événements médiatiques comme le Téléthon car ils diffusent l'idée qu'à plusieurs on est plus forts, que les associations peuvent compléter les engagements de l'Etat, que partout un problème peut être soulagé par un petit nombre de personnes et que la générosité et la solidarité se partagent à l'infini. Derrière une grosse machine comme le Téléthon, il y a beaucoup de petites associations qui se mobilisent, et dont la préoccupation n'est pas forcément de savoir si elles vont bénéficier d'une partie des 82 millions de promesses de dons. Elles ont en elles cette capacité à s'engager, à entraîner des dizaines ou des milliers de gens qui, à travers elles, vont pouvoir, d'une manière ou d'une autre, donner, que ce soit pour une cause proche de celle de l'AFM ou pour une autre.

Et pour tous ceux qui n'auront pas fait de dons au Téléthon, il reste des milliers de cause, des centaines de milliers d'associations formidables (dont quelques centaines sont sur Carenews ;-) , qui oeuvrent chaque jour pour améliorer les conditions de leurs semblables, proches ou loin de chez eux ... Alors, que tous les esprits chagrins que ces événements perturbent se rassurent : il se passe autre chose le reste de l'année dans le secteur associatif, au sein duquel chacun peut s'engager pour plus de transparence et d'efficacité (aux critiques sur les frais de fonctionnement ... faites du bénévolat de compétences !) pour encore plus d'actions et de collecte de dons ! 

 

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