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Par Carenews INFO - Publié le 25 août 2025 - 16:14 - Mise à jour le 25 août 2025 - 16:33 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Des milliers d’enfants en situation de handicap suivent une scolarité inadaptée, selon l’Unapei

Ce réseau d’associations agissant pour l’inclusion et l’accompagnement des personnes en situation de handicap publie le 25 août des chiffres sur la scolarisation des enfants en situation de handicap. Beaucoup subissent une scolarisation partielle, inadaptée, voire ne sont pas scolarisés du tout, alerte l’Unapei.

L'Unapei lance une campagne intitulée #J'aipasecole pour mobiliser sur la situation. Crédit : iStock.
L'Unapei lance une campagne intitulée #J'aipasecole pour mobiliser sur la situation. Crédit : iStock.

 

 

« Cette année encore, des milliers d’enfants en situation de handicap ne feront pas leur rentrée comme les autres », alerte l’Unapei, un réseau de 350 associations agissant pour l’inclusion et l’accompagnement des personnes en situation de handicap intellectuel, cognitif, psychique ou de polyhandicap, dans un communiqué publié le 25 août. 

Très concrètement, des enfants se retrouvent contraints de suivre une « scolarisation à temps partiel » ou « inadaptée » à leurs besoins, peut-on lire dans le communiqué. Dans certains cas, ils ne sont même pas scolarisés. 

Pour évaluer la situation plus précisément, en « l’absence de données officielles », l’Unapei a mené une enquête « auprès de plus de 3 600 enfants accompagnés par le réseau » âgés de 3 à 16 ans. Résultat : 13 % de ces enfants n’ont aucune heure de scolarisation par semaine, 38 % entre zéro et six heures, 30 % entre six et douze heures. Seuls 19 % suivent plus de douze heures de scolarisation par semaine. 65 % de ces enfants n’avaient pas de numéro INE, censé être attribué à tous les élèves, étudiants et apprentis. « Ils restent donc invisibles pour l’Éducation nationale », avertit l’Unapei. 

De plus, 4 410 enfants sont inscrits sur les listes d’attente des 38 associations sollicitées pour l’enquête de l’Unapei, afin d’être accompagnés dans des établissements et dispositifs adaptés. 

 

Des témoignages sur les problèmes rencontrés 

 

« Diego n’a pu être scolarisé que cinq heures par semaine, faute de moyens humains et matériels, et malgré la volonté de la directrice de l’école. L’école n’est pas totalement adaptée pour lui. Les classes de 30 élèves, les néons vifs, tout cela reste difficilement supportable », témoigne Laura, mère de ce garçon âgé de 3 ans porteur d’autisme, citée par l’Unapei. Seules deux accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) étaient présentes dans l’école du petit garçon, pour six enfants autistes à accompagner, déplore-t-elle. 

« Gabrielle est autiste, épileptique, sans aucun mode de scolarisation pour sa rentrée en 6e. Pas d’ULIS [unités localisées pour l’inclusion scolaire, des dispositifs de scolarisation dans les établissements scolaires pour les élèves en situation de handicap], pas d’AESH, pas d’IME [instituts médico-éducatifs, dans lesquels des soins et une éducation sont dispensés à des enfants et adolescents]. On jongle entre intervenants à domicile et accueils associatifs. Ce n’est pas l’idéal, mais on n’a pas le choix. On s’accroche, pour qu’elle avance », racontent à l’Unapei les parents de la jeune fille de 12 ans.

L’Unapei invite les parents ou les professionnels à « faire connaître les situations vécues par des enfants en situation de handicap », sur la plateforme marentree.org. Elle appelle aussi les personnes soutenant sa démarche à réagir sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Jaipasecole. 

 

L’Unapei appelle les pouvoirs publics à agir

 

« Ces chiffres révèlent les limites d’un système en tension, où les suppressions de postes spécialisés, les difficultés de recrutement, la formation insuffisante des enseignants et des AESH, viennent contrer les objectifs affichés », résume Luc Gateau. 

L’Unapei formule un certain nombre de recommandations à destination des pouvoirs publics : former les professionnels intervenant dans le champ de l’école, « garantir [son] accessibilité » en termes de bâti et de pédagogie, ou encore faciliter la coopération des acteurs intervenant auprès des élèves en levant les « contraintes administratives et organisationnelles » et en « [favorisant] la communication, le partage d’informations et de ressources ». 

 


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Célia Szymczak 

 

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