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Par Carenews PRO - Publié le 22 juin 2016 - 18:53 - Mise à jour le 23 juin 2016 - 08:53
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[ENTRETIEN] Jean-Paul Bailly, président d'IMS-Entreprendre pour la Cité

Diplômé de l'école Polytechnique et du Massachusetts Institute of Technology Jean-Paul Bailly aurait sans doute pu briller dans un grand nombre d'entreprises privées, il a fait le choix de mettre ses compétences au service des entreprises publiques que sont la RATP et la Poste.

[ENTRETIEN] Jean-Paul Bailly, président d'IMS-Entreprendre pour la Cité
[ENTRETIEN] Jean-Paul Bailly, président d'IMS-Entreprendre pour la Cité

Comment en êtes-vous arrivé à accepter la présidence d'IMS-Entreprendre pour la Cité ?

Mon engagement est très ancien car j'ai fait le choix dès le début de ma carrière de travailler dans des entreprises publiques avec la volonté d'être un acteur de la transformation et de la modernisation des grandes entreprises. L'entreprise publique était le lieu idéal pour me consacrer à insuffler l'esprit d'entreprise au service de l'intérêt général. C'est une dimension qui a été très présente tout au long de ma vie et bien sûr à la présidence de la RATP et de la Poste. Pour moi la RSE est une écriture moderne du service public et les entreprises publiques comme privées doivent avoir une vraie réflexion sur la raison d'être de l'entreprise.

Ma conviction est que l'entreprise doit contribuer au développement responsable de la société à partir de trois dimensions d'égale importance : Une dimension économique incontournable qui inclut la nécessité  d'innover, de croître, de dégager des résultats. Une dimension sociale, l'entreprise devant être un acteur du développement personnel des salariés (en offrant l'égalité des chances par exemple). Une dimension territoriale, les territoires constituant une ressource de dynamisme essentielle aux entreprises. Ce sont trois dimensions qui se renforcent l'une l'autre. Le bien-être des salariés est par exemple un facteur clé de la réussite de l'entreprise.

Fort de ces convictions il m'a paru naturel d'accepter en 2012 la présidence d'IMS-Entreprendre pour la Cité dont j'étais administrateur depuis plusieurs années. Une proposition qui m'a été faite par Claude Bébéar son fondateur et qui était cohérente avec mes valeurs et mon expérience.

Qu'est-ce qui fait la spécificité d'IMS-Entreprendre pour la Cité ?

L'ADN de l'IMS c'est de travailler avec les entreprises pour voir comment combiner leur dynamique avec le progrès social et sociétal. Aujourd'hui 270 entreprises font partie du réseau et travaillent ensemble aux aspects humains du développement qu'il s'agisse de diversité, de solidarités ou d'éducation. Nous voulons garder un esprit de club plutôt que de grandir outre mesure afin de travailler vraiment avec les entreprises dans la co-construction de projets. Notre développement a, jusqu’ici, été surtout centré sur l'ouverture d'implantations territoriales comme à Bordeaux, Strasbourg, Nice, Nantes, Lyon…

Mais notre réseau va au-delà puisque 3 600 entreprises ont signé la Charte sur la Diversité créée à l'origine avec l'Institut Montaigne. Celle-ci intègre maintenant une dimension européenne puisqu'elle a été adoptée par une dizaine quinzaine de pays. A travers elle les entreprises s'engagent à respecter des règles de lutte contre les inégalités.

Nous allons rééditer le 29 septembre prochain le Panorama des Fondations et Fonds de dotation créés par des entreprises déjà paru en 2014. Il sera très axé sur l'intérêt général et ses contours. Nous notons déjà une vraie dynamique dans le développement des fondations, 70% d'entre elles impliquant des salariés de l'entreprise.

Et bien sûr nous travaillons à la mobilisation de notre réseau pour aller plus loin sur les grands sujets de demain, en particulier dans le contexte des présidentielles.

 

Quel regard portez-vous sur l'évolution de l'engagement sociétal des entreprises ?

On peut faire un parallèle instructif avec le développement qualité. Cette démarche apparue il y a une quarantaine d'années au Japon, importée en Europe  et mal connue était alors très critiquée, considérée comme coûteuse et pas essentielle.

Elle est devenue vitale.

Je pense que nous en sommes au même point avec la responsabilité sociétale qui va devenir dans les prochaines années une dimension essentielle de la stratégie et du management des organisations. Et les entreprises ne le comprenant pas seront amenées à disparaître.

Les fondations et les actions de mécénat vont avoir tendance à se professionnaliser, à être davantage évaluées, à être plus efficaces avec des dispositifs de co-construction. Tout ceci concoure à un mécénat à la recherche à la fois de performances pour l'entreprise et la Société. Mais il ne faut pas réduire l'engagement sociétal des entreprises aux seules fondations car beaucoup d'actions très positives sont menées par d'autres départements au sein de l'entreprise, tels que les ressources humaines. Par exemple à la RATP, la présence de femmes dans les équipes de contrôles et l’embauche de candidats issus des quartiers difficiles pour conduire les bus avaient aidé à résoudre des problèmes de comportement et de sécurité.

Le mécénat quant à lui a beaucoup évolué vers le mécénat de compétences, par exemple, qui peut devenir un passage important dans une carrière professionnelle, et ne s'inscrivant plus seulement comme une parenthèse. Le mécénat collectif se développe aussi et nous travaillons sur des projets permettant de combiner ensemble les actions de plusieurs entreprises, en intégrant différentes formes de mécénat. À l'IMS nous nous penchons aussi cette année sur les moyens d'améliorer la communication sur le mécénat des entreprises et d'accompagner nos entreprises pour répondre aux nouveaux contrats à impacts sociaux lancés récemment par le gouvernement.

 

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