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Par Carenews PRO - Publié le 19 décembre 2017 - 12:49 - Mise à jour le 3 janvier 2018 - 09:10
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[VU] Philanthropie : gare au « helicopter development » !

Bathylle Missika, responsable des partenariats et réseaux au Centre de développement de l'OCDE, s'exprime à propos de la philanthropie à l'occasion des débats « Repenser la philanthropie » organisés par Le Monde Afrique et Le Temps à Genève le 12 octobre 2017.

[VU] Philanthropie : gare au « helicopter development » !
[VU] Philanthropie : gare au « helicopter development » !

 

 

 

« Il n'y a pas de policier de la philanthropie »

La philanthropie ne prend pas beaucoup de risques. Dans les zones où l'État n'assure pas les services sociaux de base, dans les zones de post conflits et fragiles, « il y a une certaine frilosité » de la part des fondations et du monde de la philanthropie en général, explique dans un premier temps Bathylle Missika. Mais lorsqu'elles interviennent, le problème particulier de la philanthropie est alors le manque de contrôle : il n'existe pas de « policier de la philanthropie ». Ils sont redevables à un conseil d'administration, composé de personnes compétentes mais pas spécialistes du développement. Des projets qui obéissent à trop peu de contrôle et sont trop peu redevables. De ce fait, les fondations n'évaluent pas leur propre impact.

 

 

Exemple de « helicopter development » : Haïti, le « Disneyland » du développement

Tout le monde a eu envie de les aider. Haïti est un petit territoire, et certains ont fait l'erreur de penser qu'avec de l'argent et un peu de bonne volonté, ils pouvaient tout résoudre. La responsable des partenariats de l'OCDE prend l'exemple d'une création d'école un peu au hasard et n'importe où en Haïti, qui crée le syndrome de « la cathédrale dans le désert ». Cette école va fonctionner au début et puis l'organisme aidant va se rendre compte qu'elle est difficilement gérable à long terme et va la laisser tomber. Résultat, le ministère de l'Éducation nationale n'est pas au courant, le rapport d'impact revient à la fondation, et personne n'apprend collectivement. Ce projet, en outre, mine le contrat social entre le citoyen et l'État, car le premier est déçu d'avoir été aidé puis finalement abandonné. En réalité, selon Bathylle Missika, le principal défaut des fondations est de faire du helicopter development c'est-à-dire de court-circuiter l'État et d'envoyer de l'aide qui sort de nulle part (image de l'hélicoptère) sans tenter d'abord d'aider l'État en difficulté. 

 

Source : Le Monde

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