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Par Carenews INFO - Publié le 2 décembre 2019 - 12:34 - Mise à jour le 2 décembre 2019 - 12:40
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Des cendriers « mange-mégots » fabriqués à partir de champignons 

Tous les lundis, Carenews partage une initiative inspirante pour commencer la semaine de bonne humeur. Aujourd’hui, nous vous parlons des cendriers « mange-mégots » de la startup Purifungi. Fabriqués à partir de champignons, ils neutralisent les substances polluantes contenues dans les mégots.

Crédit photo : Purifungi.
Crédit photo : Purifungi.

Dans le monde, 4 300 milliards de mégots de cigarettes sont jetés dans les rues chaque année soit 137 000 mégots par seconde, selon Eco Volontaire International (EVI). Des déchets considérablement nocifs pour l’environnement : selon une étude de la Commission européenne relayée par le ministère de la Transition écologique et solidaire, le filtre des cigarettes contient des matières plastiques telles que l’acétate de cellulose qui peut mettre plus de dix ans à se dégrader.

Après avoir travaillé au développement de techniques de dépollution par les champignons pendant trois ans, la designeuse franco-belge Audrey Speyer a mis au point une solution via sa startup Purifungi. En juillet dernier, elle remporté le hackaton organisé par le Dour Festival et le Cabaret Vert, avec son concept de cendriers « mange-mégots ». Une victoire qui lui permet de tester avec succès des prototypes de cendriers dès le mois suivant, sur le site du festival du Cabaret Vert.

Des champignons dépolluant les mégots de cigarettes

Composés de substrat organique, de mégots et de mycelium (le réseau racinaire d’une culture de champignon), ces cendriers absorbent les mégots et les transforment en une sorte de résine. Les enzymes du champignon neutraliseraient le potentiel polluant des mégots de cigarette, le mycélium y initiant une biodégradation, comme l’a expliqué Audrey Speyer à Mr Mondialisation :

« On a un matériau qui est composé de mégots de cigarettes, du mycélium et de substrat organique ajouté pour aider la culture à bien se développer. […] On obtient un bio-composite […] qui sera plus facilement biodégradable que si on jetait les mégots directement dans la nature. »

Le bio-composite obtenu peut continuer à servir de cendrier, mais pas uniquement. Le mégot disparaît en deux mois environ, et la résine obtenue pourrait servir de brique de construction pouvant se substituer au cuir ou au plastique. Pour mieux comprendre le processus et son potentiel de traitement des polluants, Audrey Speyer travaille avec des ingénieurs en biotechnologies.

Plus de 300 commandes

Il apparaît toutefois déjà que les cendriers ne sont toutefois pas utilisables partout : le mycélium étant sensible à l’humidité, ils ne sont pas recommandés pour une utilisation en intérieur. L’usage individuel n’est toutefois pas l’objectif de PuriFungi, qui indique sur son site développer « la commercialisation des cendriers afin de les proposer à des organismes publics ou pour des évènements » et vouloir « mettre en place une filière de recyclage des mégots de cigarette localement en collaboration avec les mairies ou les communes. » La startup s’est également associée à l’association Meg’Océan pour récupérer les mégots issus de leurs collectes sur les plages. 

Le concept fait mouche : les cendriers « vivants » ont notamment été mis à l’honneur dans l’exposition internationale « Design & Science » lancée en septembre à Detroit aux États-Unis. Et si la startup est encore en phase de test de son invention, elle indique avoir déjà reçu plus de 300 commandes.

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