#GivingTuesday : le marathon solidaire de Gabriel Attal
Pour le lancement de la deuxième édition du Giving Tuesday en France, nous avons suivi toute la matinée dans son marathon de la générosité Gabriel Attal, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, également en charge de la vie associative.
« Mouvement mondial qui encourage et multiplie le don », la deuxième édition du Giving Tuesday en France s’est tenue le mardi 3 décembre. Cette année, l’initiative a été soutenue par Gabriel Attal, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. On est donc allé le retrouver au Café des Petits Frères pour le lancement de cette opération. Situé dans le quartier des Batignolles à Paris (17e), ce lieu de convivialité à la devanture rouge, qui propose des cafés à 45 centimes, est ouvert à tous et favorise la mixité sociale et générationnelle. L’animateur télé Sébastien Folin, ambassadeur du mouvement, était également de la partie.
Derrière le comptoir, Martine a témoigné « de son bonheur d’être bénévole », un statut lui permettant « de donner beaucoup et de recevoir énormément en retour ». Une illustration parfaite de l'évènement, qui vise justement à encourager le don de soi sous toutes ses formes. Et pas seulement les plus spectaculaires, a rappelé Gabriel Attal pour qui « l’enjeu, c’est aussi que les personnes engagées sans le savoir se reconnaissent comme telles, qu’un jeune qui entraîne des enfants au football puisse se dire ‘engagé’. C’est important de célébrer l’engagement sous toutes ses formes. »
Un engagement plus ponctuel
Après avoir descendu un petit noir, Gabriel Attal a filé aussi sec dans sa Renault Espace au Global Positive Forum organisé au ministère des Affaires étrangères. Il a rejoint sur scène un panel pour le moins éclectique avec Lamya Essemlali, présidente de l’association Sea Shepherd France, Antoine Frérot, PDG de Veolia, et Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef. L’occasion, pour le secrétaire d'État, de développer sa lecture de l’engagement en France : « Je ne crois pas à l’idée d’une crise de l’engagement (...), mais il y a moins de jeunes qui veulent prendre des responsabilités dans des associations, leur engagement est plus ponctuel… Aujourd’hui on est dans une forme de don plaisir, moins sacrificiel. On donne aussi pour se faire du bien à soi. »
Interrogé par le journaliste Dominique Seux sur le Service national universel, Gabriel Attal a rapporté le témoignage d’un jeune issu d’une famille monoparentale, qui s’est retrouvé en difficulté à un oral lorsqu’on lui a demandé pourquoi il n’avait aucun engagement associatif à son actif. Ce dernier devait pourtant déjà s’occuper de ses quatre frères et sœurs à la maison... Dans un contexte où « le bas du CV devient le haut du CV (...) il faut permettre à tout le monde de s’engager pour éviter de nouvelles formes de discrimination », a alors plaidé Gabriel Attal.
Pour la dernière « séquence » de la matinée, c’est l’association les Astroliens, qui accompagne les plus de 60 ans dans leur découverte du numérique, qui a reçu la visite du secrétaire d’État. L’association accueille beaucoup de bénévoles de la plateforme Benenova, qui permet à tout un chacun de s’engager, même ponctuellement. Elena, 25 ans, est dans ce cas : « Étudiante, j’étais bénévole régulière mais avec une vie parisienne hyperactive, c’est plus compliqué. Les interventions ponctuelles me conviennent mieux », a-t-elle expliqué à Gabriel Attal, curieux de savoir pourquoi elle privilégiait du bénévolat ponctuel à un engagement de long terme.
Une Fête de la musique pour le don ?
À l’issue de cette matinée, qui ne s’est finalement pas terminée sur une collecte avec Médecins sans frontières, en raison d’une manifestation de pompiers à République, Gabriel Attal nous a livré une drôle d’anecdote : « L’année dernière, on a vu les prémices du Giving Tuesday. J’étais au gouvernement depuis un mois, en charge des associations, et j’ai découvert le matin même dans la presse l’existence du Giving Tuesday. » Pour Gabriel Attal, cela montre bien que l’initiative est partie de la société civile. Mais l’objectif est désormais de passer à la vitesse supérieure. Depuis plusieurs mois, il a travaillé avec ses équipes à mobiliser fondations, rectorats et parlementaires pour cette deuxième édition : « le Giving Tuesday peut devenir l’équivalent de la Fête de la musique pour le don ».
En pleine réforme sur les retraites, le benjamin du gouvernement n’a pas caché sa déception quant à la portée médiatique de l’évènement : « Dans un autre contexte social, le Giving Tuesday aurait peut-être une plus grande résonance auprès du grand public ». D’autant que, fragilisé politiquement vis-à-vis des acteurs de la générosité globalement hostiles à sa réforme du mécénat, Gabriel Attal veut montrer qu’il travaille pour le bien des associations. Ce Giving Tuesday suffira-t-il à les convaincre ?
Hélène Fargues
- Après les Questions au Gouvernement, Gabriel Attal s’est rendu à Puteaux chez Hopening, agence de communication et de fundraising. Mécène du Giving Tuesday, elle a mis à disposition, en pro bono, six de ses collaborateurs pour l’évènement. Le secrétaire d’État a inauguré le dispositif « Don Cadeau » en effectuant un don à l’association ADSF (Association pour le Développement de la Santé des Femmes). Service destiné aux entreprises, le Don Cadeau est une carte de don à une association qui remplace les cadeaux clients ou salariés de fin d’année. Il a été initié par Commeon, filiale de Hopening spécialisée en mécénat participatif.