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Par Carenews INFO - Publié le 29 novembre 2019 - 14:45 - Mise à jour le 29 novembre 2019 - 15:24
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Le Green Friday mettra-t-il le Black Friday KO ?

Si les ventes réalisées entre le Black Friday et le Cyber Monday promettent d’être à nouveau considérables pour cette édition 2019, le Green Friday, son alternative écologique, s’amplifie. De nombreuses associations et entreprises se rassemblent pour appeler à une consommation raisonnée, et les Français·e·s semblent de plus en plus sensibles à la question.

Crédit photo : Green Friday.
Crédit photo : Green Friday.

Difficile d’ignorer l’explosion commerciale du Black Friday, le « vendredi noir », qui a cette année lieu ce 29 novembre. Instaurée dans les années 1960 aux États-Unis, il s’agissait initialement d’une journée de soldes le vendredi qui suit Thanksgiving.

Arrivé en France en 2014 sous l’impulsion d’Amazon, l’événement dure désormais jusqu’au Cyber Monday, un lundi dédié aux promotions sur les sites de vente en ligne. Et la recette fonctionne : selon les prévisions de la Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance), le chiffre d’affaires cumulé en France devrait s’élever cette année à 1,7 milliard d’euros sur la période des quatre jours du Black Friday et du Cyber Monday. Les commerçants y réalisent presque 10 % des revenus générés de la période de Noël. 

Le Black Friday bientôt interdit en France ?

Alors que l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde et que la pollution plastique s’accélère, l’opération de consommation est de plus en plus décriée. Dans la nuit du 25 au 26 novembre, un groupe de députés a même déposé un amendement au projet de loi anti-gaspillage. L’objectif : faire interdire le Black Friday en reconnaissant sa publicité en tant que « pratique commerciale agressive », passible d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 300 000 euros au plus. La proposition, portée par la députée écologiste Delphine Batho, sera examinée le 9 décembre prochain. De son côté, la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne a mis en garde contre « la frénésie de consommation » liée à cette journée de promotions sur BFM Business :

« On ne peut pas à la fois baisser les émissions de gaz à effet de serre et appeler à une frénésie de consommation. Il faut surtout consommer mieux. »

Associations, ONG et entreprises de l’ESS se mobilisent contre le Black Friday 

Des associations, des collectifs écologistes, des entreprises et des marques se mobilisent précisément depuis deux ans pour proposer des alternatives au Black Friday et encourager à repenser sa consommation. En 2017 déjà, l'association Zéro Waste France lançait avec d’autres organisations le mouvement « le Black Friday sera sans moi », pour boycotter l’évènement et mettre en avant « d’autres modes de consommation plus responsables, qui protègent nos ressources et évitent la production de déchets : réemploi, location, prêt, occasion, etc. »

« Évènement écocitoyen, collectif militant, journée de sensibilisation… » Lancé la même année par l'entreprise Envie, le Green Friday est pour cette édition 2019 suivi par plus de 400 entreprises et associations, comme la marque de vêtements éthiques Altermundi. Le but est là aussi de transformer la consommation des Français·e·s, comme Anémone Bérès, ancienne présidente de l’association Green Friday, l’a expliqué à Libération :

« Les entreprises qui nous rejoignent s’engagent à ne pas proposer de promotions à leurs clients le jour du Black Friday. Elles doivent aussi reverser une partie du produit de leurs ventes à des associations engagées pour une consommation responsable [...]. L’idée est d’inciter le consommateur à agir pour une consommation plus responsable et plus respectueuse de la planète. » 

Dans la même lignée, le collectif « Make Friday green again » rassemble 600 marques engagées qui ne participent pas au Black Friday et encouragent les consommateurs à faire le point sur ce qu’ils ont et réparer ce qui peut l’être. Les entreprises à impact et les ONG du collectif #noussommesdemain, formé en août 2018 à l’initiative du MOUVES, appellent elles à boycotter complètement le Black Friday à l’image d’Emery Jacquillat, PDG de la Camif, qui ferme le site Internet de son entreprise ce jour-là depuis trois ans.

[#BOYCOTTBLACKFRIDAY ⚫️] 📣 Le collectif #noussommesdemain appelle entreprises & citoyens à boycotter le Black Friday au coût social et écologique désastreux 🙌 En 2019 jamais autant d'entreprises sont mobilisées pour dire stop à la surproduction, soyons encore + nombreux en 2020 pic.twitter.com/pmyZ5GSDaw

— Mouves (@Mouves_ES) November 28, 2019

Enfin, pour s’attaquer directement aux géants de la vente du Black Friday, les mouvements Youth for Climate et Extinction Rebellion ont lancé la campagne #BlockFriday. Avec AnvCop21 ou encore Attac, ils ont notamment bloqué des entrepôts d’Amazon ainsi que le centre commercial des 4 Temps à la Défense. 

Présente ce matin à l'action d' @attac_fr qui transforme ce #BlackFriday en #BlockFriday en dénonçant les dégâts sociaux, environnementaux & fiscaux d'#Amazon ! De la rue au parlement nous continuerons à nous battre contre l'impunité des multinationales !#VendrediNoirPourAmazon pic.twitter.com/z1Ua4H8DBn

— Manon Aubry (@ManonAubryFr) November 29, 2019

La fin du Black Friday n’est-elle donc qu’une question de temps ? Un sondage YouGov dévoilé début novembre montre que 79 % des Français·es considèrent que « le Black Friday incite à la consommation ». Et si seulement un sondé sur dix connaît le mouvement Green Friday, 72 % s'y sont déclarés favorables après qu'on leur a expliqué le but de cette initiative.

Mélissa Perraudeau 

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