Le Mouves devient le mouvement IMPACT France
Dix ans après sa création, le mouvement des entrepreneurs sociaux fusionne avec le réseau Tech for Good France et devient IMPACT France. Il s’ouvre aux entreprises ne faisant pas partie de l’ESS mais ayant engagé une transition sociale et écologique. Son objectif est, notamment, d’engager 30 % des entreprises françaises dans la transition écologique et sociale dans les trois ans à venir.
Passer d’une logique de pionniers à la norme. C’est le but du Mouves version 2.0. Né en 2010, le mouvement des entrepreneurs sociaux annonce ce jeudi devenir le mouvement IMPACT France. Jean Moreau, le cofondateur et président de Phénix, nommé coprésident du Mouves en mai dernier avec Eva Sadoun, la cofondatrice et présidente de LITA.co, nous a expliqué que le duo avait « décidé de donner plus d’ambition à l’écosystème de l'entrepreneuriat à impact ». Et Eva Sadoun de préciser : « Notre voix a du mal à porter aujourd'hui, c’est pourquoi nous voulons agir en coalition. »
« Le premier réseau lobbying et business des acteurs économiques à impact »
IMPACT France s’engage à militer pour un « New Deal social et écologique en créant les conditions d’une montée en charge significative du poids économique des entreprises à impact ». Pour ce faire, le mouvement, présenté comme le premier réseau lobbying et business des acteurs économiques à impact, ouvre ses portes aux entreprises ne faisant pas partie de l’économie sociale et solidaire, comme l’indique Jean Moreau :
« Il faut dépasser la ligne du réseau propre à l’ESS. Certaines entreprises comme Yuka ou le Slip français ne sont pas des modèles “puristes” de l’ESS, mais tendent à le devenir. Elles sont en transition vers un modèle social, et je pense qu’elles peuvent tout à fait cohabiter dans notre mouvement. »
IMPACT France va donc œuvrer à rassembler les entreprises sociales et écologiques, les réseaux d’entreprises et d’organisations engagées, les entreprises « en transition » ainsi que l’écosystème à impact (les financeurs à impact et les incubateurs).
Recruter 30 % des entreprises françaises d’ici trois ans
Dans le détail, les coprésidents visent un réseau de 30 000 entreprises « à impact » d’ici trois ans. Pour ce faire, le mouvement, qui compte actuellement 750 adhérents, compte engager 30 % des entreprises françaises dans la transition écologique et sociale dans les trois ans à venir. Le réseau les accompagnera dans l’intégration durable du partage des richesses et du pouvoir dans leurs organisations, ainsi que dans la recherche d’un impact social et environnemental. La MAIF, le BonCoin ou encore le Slip Français ont été annoncés comme les premiers adhérents « entreprises en transition » du mouvement.
L’impact score permettra de « rendre visibles et compréhensibles les efforts effectués sur la voie de la transformation écologique et sociale » des entreprises, indique IMPACT France. Cet équivalent du Nutri-Score pour l'impact sociétal et environnemental a été développé par le collectif #noussommesdemain et l’entreprise de conseil en innovation PALO.IT.. Ses 15 indicateurs ont été choisis de façon à ce que l’ensemble des entreprises françaises, de la PME à la grande entreprise, « puissent s’engager sur le chemin de la transition écologique et sociale ». À terme, l’impact score doit alimenter « le premier index public d’impact social et écologique, transparent pour tous les salariés et consommateurs ».
Tech for Good France devient une verticale d’IMPACT France
IMPACT France absorbe par ailleurs Tech for Good France, le réseau d’entrepreneurs et d’investisseurs utilisant la technologie pour avoir un impact environnemental et social positif. Il était également présidé par Eva Sadoun et Jean Moreau, qui précise :
« Tech for Good France devient une verticale du nouveau mouvement. Elle aura la double mission de conseiller, accompagner et diffuser les bonnes pratiques dans les différentes thématiques du nouveau mouvement : Impact Education, Impact Consommation durable, Impact Santé, Impact Diversité Inclusion. »
IMPACT France a pour ambition trois grands objectifs : « fédérer l’écosystème de l’impact, faire grandir l’écosystème actuel en fonctionnant comme un incubateur, et faire rayonner l’écosystème auprès des politiques, pour que l’ESS pèse plus fortement dans la balance des enjeux économiques actuels », précise Jean Moreau.
La rédaction