Léa Zaslavsky (makesense) : « Les règles du jeu doivent être les mêmes dans les entreprises standards que celles qu’on s’impose dans l’ESS »
C’est déjà la cinquième saison de Changer la norme ! Et pour ce premier épisode, Flavie Deprez reçoit Léa Zaslavsky, la cofondatrice de makesense, une communauté de citoyens pour soutenir l’entrepreneuriat social.

Diplômée de l’ESSEC, c’est en devenant bénévole que Léa Zaslavsky a connu makesense en 2013. Cofondatrice de l’association, elle est également à l’origine du lancement de l’incubateur et, plus récemment, du fonds d’investissement makesense Seed I.
Fonds à impact, incubateur, réseau, conseil pour les entreprises… makesense, qui fête ses dix ans cette année, rassemble une communauté de citoyens engagés pour soutenir l’entrepreneuriat social dans sept pays. Depuis sa création, l’association a formé plus de 200 000 citoyens, accompagné 6 000 entrepreneurs ainsi que 200 organisations publiques, privées ou ONG.
Du voyage à l’association
« Au départ makesense c’est un voyage », durant lequel ses deux cofondateurs Leila Hoballah et Christian Vanizette partent à la rencontre d’entrepreneurs sociaux aux quatre coins du monde. L’idée, grâce à Facebook, est de faire connaître ces initiatives et de « connecter ces entrepreneurs avec les citoyens ».
La machine est lancée et c’est tout naturellement que d’autres projets voient le jour. Aujourd’hui, makesense propose trois principaux programmes : pour les citoyens, pour les entrepreneurs et pour les organisations — partenaires publics, privés ou ONG.
Accompagner les entrepreneurs sociaux et les organisations
Lors d’un voyage avec la chaire philanthropie de l’ESSEC, Léa Zaslavsky a l’idée d’un incubateur qui, initialement, avait vocation à faire le lien entre la tech et l’ESS : « Je ne comprenais pas pourquoi c’était Uber ou Airbnb qui changeait le monde et pas les entreprises sociales », explique-t-elle.
makesense développe en parallèle des méthodes d’intelligence collective et de créativité qui séduisent les entreprises. Une nouvelle activité, sous une structure commerciale pour « éviter le mission drift, c’est-à-dire le fait que [sa] mission initiale puisse dériver ». Une étape importante puisque cette évolution a permis à makesense d’établir son modèle économique, qui repose à 80 % sur du financement privé, dont 60 % en prestations d’accompagnement à ces organisations.
Un fonds d’investissement pour des projets à impact
Pour un accompagnement 360 degrés des entrepreneurs, makesense a lancé en 2019 le fonds d’investissement Seed I :
L’ambition d’impact est souvent très présente au démarrage d’un projet et le plus dur est de la tenir dans la durée. Lorsqu’on commence à avoir des investisseurs qui pensent à la rentabilité, à la croissance et aux bénéfices, il est important d’avoir un contre-pouvoir dans son capital. Il permet de penser à la croissance de l’impact ou encore au nombre de vies impactées. Avec ce fonds, on a souhaité aider les entrepreneurs dans leur gouvernance et en étant un garde-fou dans la durée des projets.
* Changer la norme est soutenu par la Fondation Entreprendre.