Ophélie Vanbremeersch (ZAC) : « On a voulu trouver une solution écoresponsable pour donner une seconde vie aux lunettes »
Pour ce 10e épisode du podcast Changer la norme, Flavie Deprez reçoit Ophélie Vanbremeersh, fondatrice de ZAC, une jeune startup qui donne une seconde vie aux montures de lunettes inutilisées. Le 5 juin dernier, elle a d’ailleurs reçu le prix Enactus Festival 2020, un accélérateur de projets à impact.
Les lunettes ne visent plus seulement à corriger notre vue, elles sont devenues un véritable accessoire de mode à part entière, qui, une fois dépassé, finit au fond d’un tiroir. Cent millions de paires lunettes seraient d’ailleurs inutilisées et stockées par les ménages français, selon une étude réalisée par Atol les Opticiens en 2015.
Mais la production des lunettes est aussi une industrie consommatrice de plastique et d’eau : « on peut utiliser entre quinze et trente litres d’eau par verre selon les machines », explique Ophélie Vanbremeersch. Constatant l’impact environnemental de cet accessoire porté par 71 % des Français, elle a eut l’idée de ZAC.
Des lunettes de seconde main
ZAC est une startup qui collecte et reconditionne les lunettes inutilisées. Depuis sa création en 2019, ce sont plus de 10 000 lunettes de 200 marques différentes qui ont été collectées auprès des particuliers grâce à des partenariats avec des entreprises, des écoles ou encore des universités.
Une fois collectées, ces dernières sont reconditionnées à Tourcoing par AlterEos, une entreprise adaptée où cinq personnes en situation de handicap sont formées pour donner une seconde vie aux lunettes. Elles sont ensuite vendues à des opticiens partenaires ou en ligne directement sur leur site internet. Avec un prix moyen de 39 euros, ZAC se positionne sur le marché grâce à un prix abordable et accessible à tous.
La raison d’être de ZAC est de permettre l’accès à la vue au plus grand nombre à moindre coût tout en ayant un impact social et environnemental.
De l’idée à la startup
C’est à la fin d’un cours de philosophie en terminale que lui est venue l’idée de ZAC. L’année d’après, elle commence à développer son projet tout en suivant une licence en Économie-Finance à l’Université Catholique de Lille. En deux ans, tout va très vite. En 2018, elle est lauréate du prix Gabriel, décerné par l’incubateur Live for Good. L’année suivante, accompagnée par Enactus France, elle gagne le prix Enactus Festival 2020.
Cette jeune startupeuse, qui a su apprendre à manier « l’art de la débrouille » à la perfection, espère vendre 500 paires de lunettes par mois d’ici trois ans.
* Changer La Norme est soutenu par la Fondation Entreprendre.