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Par Carenews INFO - Publié le 15 septembre 2020 - 08:00 - Mise à jour le 8 novembre 2023 - 14:17
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The Sorority, l’application d’entraide contre le harcèlement de rue

Chaque semaine, Carenews vous présente une initiative technologique actrice de changement. Aujourd’hui, on vous parle de l’application The Sorority, grâce à laquelle une femme victime de harcèlement de rue ou agressée peut appeler à l’aide d’autres utilisatrices.

Priscillia Routier Trillard, fondatrice de l'application The Sorority. Crédit photo : The Sorority.
Priscillia Routier Trillard, fondatrice de l'application The Sorority. Crédit photo : The Sorority.

 

Le rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes publié en 2015 montrait qu’en France, 100 % des femmes ont été victimes de harcèlement dans les transports en commun au moins une fois dans leur vie. Dans le monde, une femme est tuée par un proche toutes les dix minutes, selon les chiffres de l’ONU. Les mécanismes de ces violences faites aux femmes, la trentenaire Priscillia Routier Trillard les a décortiqués lors de son rétablissement après un burnout. La lecture de Âme de sorcière ou la magie au féminin, de la psychothérapeute et journaliste Odile Chabrillac, l’a particulièrement marquée. 

 

Qu'est-ce que la sororité ? 

Un passage sur la sororité, la solidarité entre femmes, a fait écho au précieux soutien de son médecin lors de sa convalescence, et lui a donné l’idée d’une application visant à mettre en action cette entraide féminine. « Si nous savions, au moment où cela se passe, que l’une de nous était en train de se faire harceler ou agresser, nous n’aurions qu’une envie, agir pour l’aider », a-t-elle expliqué à Neon. La sororité, qui est tout simplement le féminin de « fraternité », « est une force hyper puissante qu'on n'active pas parce qu'on n'a pas été formées et éduquées pour le faire », a-t-elle détaillé auprès de korii.

Une communauté pour se protéger et avoir « le courage d'oser »

En 2019, elle s’associe à Fanny, une amie graphiste, et Thibaud et Adrien, deux développeurs, pour créer The Sorority. Leur campagne de crowdfunding, soutenue par de nombreuses personnalités et associations féministes, est un succès. Après une phase de tests, l'application est sortie sur android et iOS le 1er septembre. Accessible dans toutes les villes de France, elle est gratuite et réservée aux femmes et aux minorités de genre. Pour éviter que les agresseurs, majoritairement des hommes, ne puissent avoir accès aux informations partagées sur l’applications, les utilisatrices doivent fournir une photo d’une pièce d’identité et un selfie en temps réel pour s’inscrire. Les deux cofondatrices vérifient manuellement chaque inscription.

The Sorority affiche deux objectifs : « assurer la protection et la sécurité de chacune », et « nous donner le courage d'oser, d'apprendre, et d'entreprendre ». Le premier volet de l’application propose aux victimes de harcèlement et d’agressions plusieurs options pour appeler à l’aide : afficher en grand un message sur leur écran pour solliciter les personnes autour, actionner une alarme sonore pour essayer de faire fuir l’agresseur, appeler les autorités grâce à un raccourci, et enclencher une alerte à destination des autres utilisatrices de The Sorority. 

Celles-ci peuvent directement appeler, écrire à la victime et/ou la géolocaliser pour venir l’aider. Les victimes de violences conjugales peuvent par ailleurs discrètement demander de l’aide et/ou un hébergement en écrivant certains acronymes dans la barre de recherche de l’application. Les utilisatrices de l’application souhaitant aider les victimes de violences conjugales ou disposant des compétences pour peuvent en effet le préciser lors de leur inscription afin de recevoir les alertes spécifiques. 

Près de 3 500 inscrites la première semaine

La deuxième partie de The Sorority propose des clés de compréhension de certains phénomènes touchant les victimes d’agression sexuelles et sexistes (comme l’effet de sidération), ou encore les témoins (comme l’effet témoin et son manque de réaction). Des conseils de protection sont également fournis, et un outil de discussion permet aux utilisatrices d’échanger sur tous les sujets, des plus personnels aux professionnels. 

Au bout de sa première semaine d’utilisation, l’application comptabilisait près de 3 500 inscrites dans toute la France. Parmi les commentaires laissés sur iTunes, l’une d’entre elles salue : « Un bonheur de savoir que je peux me rendre un peu plus utile à chaque femme et de savoir que je serai aidée si je me retrouve dans une mauvaise situation. Je me sens un peu plus rassurée grâce à cette application. » 

Mélissa Perraudeau 

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