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Par Carenews INFO - Publié le 10 mars 2020 - 09:30 - Mise à jour le 11 mars 2020 - 16:39
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[SOCIAL TECH] HeHop, une appli pour aider les victimes de violences conjugales à obtenir justice

Chaque semaine, Carenews vous présente une initiative technologique actrice de changement. Aujourd’hui, on vous parle du projet d’application HeHop, qui servira à récolter des preuves tangibles des violences subies en huis clos.

Crédit photo : Cn0ra.
Crédit photo : Cn0ra.

Selon la délégation aux victimes du ministère de l'Intérieur, 121 femmes ont été tuées dans le cadre de violences intra-familiales en 2018. 70 % des auteurs de féminicides avaient déjà commis des violences sur la victime, et une victime de féminicide sur trois avait déposé une plainte classée sans suite.

« Le bénéfice du doute n’est jamais favorable aux victimes »

Les  victimes éprouvent en effet des difficultés à être prises au sérieux et à prouver les violences dont elles sont victimes. Un constat qui a frappé Sandy Beky en juin 2018, lorsqu’elle a assisté à une conférence sur le sujet dans laquelle intervenait l’avocate générale de Paris. La directrice du « leadership lab » de l’INSEEC a raconté à Business O Féminin :

« Faute de preuves solides, les procès se terminent souvent par une confrontation de la parole de la victime contre celle de l’accusé. Or, le bénéfice du doute n’est jamais favorable aux victimes. C’est là que j’ai eu le déclic : je me suis demandée comment il était possible qu’en 2018, nous ne puissions pas mettre la technologie au service de ces femmes. »

En discutant de son idée autour d’elle, elle se rapproche d’un spécialiste de la blockchain (ou chaîne de blocs, en français), Marc Couloigner, puis d’une juriste et psychologue, Isabelle Henkens, et de la Web designer Britt Artmeier. Ils construisent ensemble le projet de l’application HeHop - Help for Hope, un outil gratuit permettant à toute personne majeure disposant d’un smartphone de pré-enregistrer une phrase déclenchant l’application pour qu’elle enregistre ce qu’il se passe. 

Un « bras armé technologique »

Le fichier (photo, vidéo ou audio) est ensuite automatiquement enregistré sur la blockchain et crypté sur un serveur ultra-sécurisé. La victime peut y accéder à tout moment via son compte Hehop, et dispose ainsi de preuves datées, géolocalisées et sécurisées renforçant son dossier judiciaire. L’application a été pensée comme « le bras armé technologique » de la lutte contre « la violence subie en huis clos par des individus », comme l’indique le site de présentation.

Au printemps 2019, le projet a été inscrit dans une association éponyme, « car il est hors de question de faire payer ce service », a précisé Sandy Beky. Bientôt disponible, HeHop a remporté en 2019 le premier prix du tournoi européen de l’innovation sociale organisé par la Banque Européenne d’Investissement et est l’un des 40 projets gagnants de la Fabrique Aviva. Une plateforme de dons en ligne pour soutenir le projet a également été lancée.

Mélissa Perraudeau 

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