Ecodair donne une nouvelle vie aux parcs informatiques des entreprises tout en favorisant l’insertion professionnelle

• Brigitte et Audrey, pouvez-vous nous présenter Ecodair ? 

La mission d’Ecodair est de favoriser l’insertion des personnes en situation de handicap ou éloignées de l’emploi en leur offrant des emplois (tremplins ou pérennes) dans ses établissements de reconditionnement informatique.

Créée il y a 17 ans, l’association comprend cinq structures (ESAT, deux EA, EI et ACI) et exerce trois métiers : la reprise de parcs informatiques professionnels des entreprises et organismes publics, la vente de matériel informatique reconditionné (auprès de professionnels et du grand public) et les prestations de maintenance informatique. 

Ces activités sont 100 % réalisées en France par nos +150 salariés dans le respect :

•  De l’environnement
•  Du traitement sécurisé de l’effacement des données grâce au logiciel Blancco
•  De la directive européenne sur le traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E).

• Chez Ecodair vous dites que « Rien n’est perdu, tout se transforme ». Pouvez-vous nous en dire plus ? 

C’est effectivement notre devise ! Notre mission étant en premier lieu la formation et l’insertion, nous traitons et reconditionnons des appareils que d’autres acteurs recycleraient d’office en raison de l’importance du travail à réaliser ou de leur trop faible prix de revente. Ces ordinateurs peuvent ensuite faire l’objet de ventes solidaires pour équiper un public éloigné du numérique (1 185 foyers équipés en 2021) ; ces actions permettent de contribuer à notre échelle à la réduction de la fracture numérique. 

Notre démarche vise à favoriser le réemploi en premier lieu et le recyclage ensuite, ce qui permet de limiter au maximum l’impact environnemental des matériels. 

Ecodair permet ainsi aux entreprises et directions RSE de répondre à plusieurs de leurs enjeux : 

• Gérer leur parc informatique dans le respect des normes européennes (D3E) en lui offrant une seconde vie
• Tout en contribuant à l’obligation d'emploi de travailleurs porteurs de handicap (les prestations effectuées par le personnel en situation de handicap entrent dans ce cadre et sont prises en compte dans la contribution Agefiph ou FIPHph)
• Mobiliser leurs équipes autour d’actions porteuses de sens.

• Vous avez récemment publié les résultats votre première mesure d’impact social. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans une telle démarche ?

Chez Ecodair, nous sommes tous convaincus que nos actions ont un impact social, environnemental et sociétal positif. Pour autant, il s’agissait d’objectiver nos intuitions, de mesurer pour transmettre des informations qualifiées à nos partenaires qui ont un besoin de communication de plus en plus fort. Quantifier notre impact nous permet de le partager, l’améliorer et suivre son évolution dans le temps.

• Quels enseignements tirez-vous de ces résultats ?

Sur les 166 salariés d’Ecodair, 87 % sont en insertion ou en situation de handicap. 

L’enquête menée auprès d’eux nous a appris que, la part de ces salariés qui déclare rencontrer des difficultés financières a été divisée par plus de deux suite à leur embauche chez Ecodair. Plus de 60 % de ces salariés estiment qu’Ecodair a fortement contribué à l’amélioration de leur situation. Ecodair est ainsi un vrai tremplin pour eux, et l’accompagnement socio-professionnel mis en place permet la stabilisation professionnelle.

L’évaluation d’impact a également permis : 

•  De valoriser et rendre tangible le travail des salariés, en témoignent les près de 15 000 produits qui ont été reconditionnés en 2021. 
•  D’informer en toute transparence nos clients sur les impacts des parcs informatiques traités par Ecodair, renforçant ainsi leur confiance. 

• Quels axes d’amélioration identifiez-vous ?

Les salariés en situation de handicap ou d’insertion sont, de manière globale, satisfaits. Cependant, nous nous attendions à ce que le sentiment de « sens au travail » soit plus présent parmi les équipes. Une perception probablement due à une faible conscience de l’impact environnemental d’Ecodair, autour duquel nous souhaitons fédérer davantage.

La mesure d’impact demande de collecter de nouvelles informations sur le terrain, de manière rigoureuse.  On s’est alors rendu compte que, selon les sites, les façons de peser ou d'identifier le matériel étaient différentes. L’évaluation d’impact a été l’occasion d’harmoniser nos processus de production, ce qui nous a permis de gagner en qualité, mais aussi en précision et traçabilité des données. Aujourd’hui, nous avons gagné dans l’optimisation de la quantification et pouvons ainsi transmettre davantage d’informations et de résultats sur le devenir du parc informatique de chacun de nos clients.

• Quels sont les futurs défis d’Ecodair ?

En réponse aux besoins d’insertion et d’équipement en informatique à prix accessible des territoires, Ecodair a la volonté de collecter et revaloriser davantage de matériels localement. Nous prévoyons ainsi d’implanter plus de sites à travers la France, à raison d’un tous les deux ans.

En lien avec notre mission sociale, Ecodair souhaite également faire changer le regard des entreprises et organismes publics sur le handicap. Notamment en multipliant nos conférences et actions de sensibilisation au handicap et au numérique responsable. L’idée est de favoriser les passerelles entre le monde du travail classique et le secteur du travail protégé et adapté.

Enfin, en réponse aux besoins grandissants de transparence et de communication de nos clients, nous fournissons des attestations mesurant concrètement l’impact du traitement du parc informatique confié.