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Par Impact Track - Publié le 28 mars 2024 - 09:59 - Mise à jour le 28 mars 2024 - 09:59
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Habit’âge : la mesure d’impact pour essaimer le modèle

L’association Habit’âge a bénéficié du soutien de Malakoff Humanis pour mener sa mesure d’impact sur ses actions de prévention. Cette étude arrive à un moment charnière pour l’association qui essaime son modèle un peu partout en France. Vanessa Couvreux-Chapeau, directrice de l’association, et Adeline Hamard, en charge de la démarche de mesure d’impact, reviennent sur les bénéfices de la mesure d’impact et comment elles souhaitent la faire évoluer.

Habit’âge : la mesure d’impact pour essaimer le modèle - Credit : Impact track
Habit’âge : la mesure d’impact pour essaimer le modèle - Credit : Impact track
  • Pouvez-vous nous présenter l’association et le projet qui a fait l’objet d’une mesure d’impact ?

 

Vanessa : L’association Habit’âge a été créée en 2013 et a pour but de créer de l’habitat solidaire pour sénior en zones rurales à partir de la restauration de patrimoine bâti. Elle s’est fixée comme deuxième mission d’accompagner les retraités dans le choix d’habiter, et donc dans la réflexion sur les lieux de vie et où ils souhaiteraient vieillir. Aujourd’hui, notre mode d’essaimage consiste à transmettre notre savoir-faire à d’autres porteurs de projet, accompagnateurs ou animateurs d’ateliers. 

Adeline : L’objet de l’étude d’impact portait sur l’accompagnement au choix d’habiter, ce que nous nous appelons nos actions de prévention. Elles prennent la forme d’atelier, « avancer en âge et penser son habitat de demain », que nous menons depuis 2018 sur tout le département du Maine-et-Loire. Nous avions réalisé une étude qualitative en 2021 pour comprendre les impacts induits sur les participants des ateliers et quelques années après avoir participé aux 3 jours d’ateliers. L’objectif était de faire une étude complémentaire pour mesurer les effets.

 

  • Quel a été le déclic pour vous lancer dans une démarche mesure d’impact social ?

 

Vanessa : Malakoff Humanis au niveau de l’ouest nous soutient depuis plusieurs années. Ce sont vraiment des partenaires, et ils soutiennent notamment les actions de prévention. Nous avions déjà fait une mesure d’impact sur la première maison Habit’âge, une étude qualitative car nous ne voulions pas rentrer dans un protocole à proprement parler d’étude d’impact social. Malakoff Humanis avait d’ailleurs soutenu cette étude. Ils nous ont parlé d’Impact Track pour nous inciter à aller encore plus loin. Ce qui nous a intéressé c’était de pouvoir nous lancer dans une évaluation d’impact en continu. Nous avions ainsi les outils et les moyens de penser les indicateurs pour faire cette évaluation d’impact en continu.

 

  • Comment vous êtes-vous organisés autour de ce projet ? 

 

Adeline : Nous avons fait le choix de suivre à deux les sessions collectives et individuelles qui ont démarré en octobre 2022, notamment pour la création des indicateurs et du questionnaire. Pour la collecte de données, nous avons profité du temps de bilan à la fin des 3 jours d’accompagnement pour faire passer les questionnaires sous format papier, une méthode plus adaptée pour des personnes âgées que de répondre directement en ligne. Ensuite, je complétais les données sur la plateforme. Nous avons fait le choix de faire la collecte de données en deux temps : un bilan à chaud et un bilan à froid en cours de réalisation. Nous faisons un après l’action de prévention, des rendez-vous « habitat sénior » pour voir s’il y a des choses qui ont avancé dans leur réflexion. L’idée était donc de se saisir de ces temps pour les interroger.

Vanessa : Nous nous adressons à des personnes âgées, que nous voyons en présentiel. Cela n’avait pas vraiment de sens de leur transmettre un lien pour répondre à une enquête. On a donc transformé notre bilan papier qu’on avait avant. Nous l’avons adapté au regard des nouveaux indicateurs pour ne faire qu’un seul bilan papier. Et on rentre manuellement les données en fonction des territoires. On a fait le choix de rester sur de la donnée consolidée.

 

« La différence majeure avec notre ancien bilan est que nous avions beaucoup de questions ouvertes que nous n’avons plus ou presque avec le nouveau questionnaire. Cela demande de revoir notre méthode d’animation pour avoir deux temps : un de réponse aux questionnaires et un autre plus qualitatif. «

Adeline Hamard, en charge de la démarche de mesure d’impact de l’association Habit’âge

 

  • Quels enseignements tirez-vous de vos premiers résultats de mesure d’impact ? 

 

Vanessa : Les résultats sont très positifs. Nous le savions déjà puisqu’on le sent bien à la fin de l’atelier comment ça s’est passé. Ce qui est intéressant c’est de pouvoir mesurer un peu plus précisément sur d’autres questions comment favoriser de nouveaux liens, de nouvelles rencontres, le pouvoir d’agir. On passe d’une perception à une mesure. Mais pour finaliser cette étude, il faut qu’on aille jusqu’au bout, jusqu’au bilan à +1 an. Parce que là pour le moment, les résultats restent concentrés sur la satisfaction. Ce qui est chouette aussi c’est la visibilité qu’on peut donner aussi à ses chiffres par la suite.

Adeline : En tout cas cela nous conforte dans ce que l’on fait.

 

  • En synthèse, qu'est-ce que vous a apporté la mesure d'impact ?

 

Adeline : Cela nous a apporté un vrai outil qu’on va pouvoir utiliser en continu, contrairement à l’étude qualitative que nous avions faite. 

 

  • Quels sont vos prochains défis ?

 

Vanessa : Au niveau de l’association, nous sommes sur l’essaimage et la transmission de notre savoir. Nous l’avons expérimenté l’année dernière. Nous avons des parcours de formation et de transmission dont un sur la prévention. L’idée c’est de former d’autres accompagnateurs sur ces ateliers au niveau national. Nous voudrions consolider avec les animateurs formés chez nous, une étude d’impact à l’échelle nationale. Nous garderions notre évaluation d’impact au niveau du Maine-et-Loire mais nous permettrions aux accompagnateurs de mesurer l’impact avec nous.

On transmet en 5 jours. Aujourd’hui, 8 personnes sont formées et commencent déjà à animer. On leur a parlé de l’évaluation d’impact, mais nous ne consacrons pas un module à la mesure d’impact dans notre formation. L’idée serait, lors de notre regroupement annuel, de leur transmettre les outils de mesure d’impact. Nous faisons des recherches de financement pour financer nos formations, notre essaimage et nous consacrons une partie du budget à la mesure d’impact. Il y a une vraie envie de le faire.

 

  • Avez-vous un conseil les porteurs de projet qui hésitent à se lancer dans une démarche de mesure d’impact ?

 

Vanessa : Il faut vraiment avoir envie d’y aller et avoir du temps disponible. Mais ce qui est intéressant, c’est que cela questionne notre propre activité. C’est un temps consacré à la prise de hauteur. Ce n’est pas juste créer un indicateur pour en créer un. C’est regarder autrement notre activité pour comprendre ce que cela génère.

 

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