Aller au contenu principal
Par Impact Track - Publié le 22 février 2024 - 09:04 - Mise à jour le 22 février 2024 - 09:04
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

L’association Des Saveurs et des Ailes utilise la mesure d’impact pour améliorer son accompagnement auprès des personnes éloignées de l’emploi

Dans le cadre du Plan d’Investissement des Compétences (PIC) de France Travail (ex Pôle Emploi) région AURA, 40 projets ont bénéficié d’un soutien financier et d’un accompagnement à la mesure d’impact. Des Saveurs et des ailes est l’un de ses projets soutenus. Ludovic Picot, directeur de l’association, revient sur la mise en place de la démarche et comment elle a servi à identifier et travailler sur des actions correctives.

#Partagetonimpact : Ludovic Picot, directeur de l’association Des Saveurs et des Ailes evient sur la mise en place de la démarche mise en place avec Impact Track - Crédit photo : Impact Track
#Partagetonimpact : Ludovic Picot, directeur de l’association Des Saveurs et des Ailes evient sur la mise en place de la démarche mise en place avec Impact Track - Crédit photo : Impact Track

 

  • Pouvez-vous nous présenter l’association et ses actions ?

 

Des Saveurs et des Ailes est une association loi 1901. Des Saveurs et des Ailes était au départ le premier programme en France porté par Entrepreneurs du monde. Depuis 2021, l’association est indépendante.

Notre mission est d’œuvrer à l’insertion professionnelle pour les personnes éloignées de l’emploi en facilitant l’accès à l’expérience entrepreneuriale dans la restauration. Cela concerne des bénéficiaires des minima sociaux, des personnes de niveau bac ou infra-bac et/ou des personnes bénéficiaires d’une RQTH (Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé). Nous essayons aussi d’accompagner des profils qui peuvent être un peu plus diplômés mais qui sont dans des situations personnelles un peu compliquées ou instables. Elles ont notamment des problématiques d’accès au logement dues à des situations de vie en transition.

Nous avons un objectif de 70 % de taux d’insertion soit via la création d’entreprises soit via le retour à l’emploi car la personne, dans le cadre du parcours, a trouvé un emploi dans la restauration.

Aujourd’hui la création d’entreprise est encore trop limitée à des publics diplômés, ou les outils mis à disposition pour accompagner les porteurs de projet ne sont pas forcément adaptés à ce public éloigné de l’emploi. L’enjeu est donc de proposer un parcours d’accompagnement pour ce public et qui intègre une partie pratique plus importante et un apprentissage par le faire.

Nous sommes propriétaires d’un laboratoire et d’un food truck sur Lyon ce qui nous permet de mettre en situation d’apprentissage les stagiaires. Par la suite, les porteurs de projet qui le souhaitent peuvent louer le laboratoire et l’emplacement pour tester leur projet. 

 

  • Quel a été le déclic pour vous lancer dans une démarche mesure d’impact social ?

 

C’était avant tout une obligation de la part de Pôle Emploi d’effectuer une mesure d’impact social dans le cadre du financement du projet. Mais finalement, cette obligation a permis de faciliter la mise en œuvre rapide de notre démarche. J’avais déjà mis en place des choses dans une précédente expérience et j’avais quelques connaissances sur le sujet.

Je suis convaincu que c’est un très bon outil de stratégie interne pour définir notre mission et les actions, en cohérence avec l’objectif que nous nous fixons. Cela nous permet de construire une feuille de route. C’est aussi un très bon outil RH parce que cela permet de valoriser le travail qui a été réalisé par les équipes. Et enfin, c’est aussi un outil de communication en externe utile pour la prospection de nouveaux partenaires et financeurs et pour fidéliser les partenaires actuels. Cela s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue. 

 

  • Comment vous êtes-vous organisés autour de ce projet ?

 

Nous sommes une petite équipe dont deux collègues sur la production cuisine. C’est donc surtout moi qui pilote cette mesure d’impact. Nous sommes à 60 heures de travail consacré à la mesure d’impact sur l’année, ce qui correspond à deux semaines de travail. Les questionnaires ont l’avantage d’être envoyés par mail, nous ne sommes pas obligés de les administrer en face à face ce qui nous permet de gagner du temps. Une bénévole m’a aidé sur la collecte de données à +6 mois, et notamment sur le plan de collecte.

Parce que nous sommes une petite équipe, c’est peut-être un peu plus facile pour nous de nous organiser. J’ai peut-être cependant sous-estimé le temps consacré à l’analyse. Nous avons beaucoup d’indicateurs et nous ne communiquons finalement que sur une quinzaine. Il serait certainement intéressant de simplifier le référentiel et de maitriser davantage les fonctionnalités qu’offre la plateforme, notamment sur les tableaux de bord.

 

  • Quels enseignements tirez-vous de vos premiers résultats de mesure d’impact ? 

 

La mesure d’impact confirme bien que nous touchons notre cible. Les outils déployés sont cohérents par rapport aux objectifs de formation. Notre contenu semble pertinent par rapport à notre cible même s’il peut encore être amélioré. Nous sommes sur la bonne voie. 

L’étude porte uniquement sur notre offre de formation et non pas sur l’accompagnement personnalisé que nous proposons une fois la formation finie. La mesure d’impact m’a permis de prendre conscience que nous ne pouvons pas atteindre nos objectifs d’insertion avec uniquement la formation initiale. Cela va m’amener à redéfinir mes objectifs sur du plus long terme. Nous posons ainsi des critères à ces objectifs : nous pouvons atteindre ce taux d’insertion si nous captons notre cible sur une période de 9 à 12 mois, donc au-delà de la formation. Cela amène alors à mettre en place des actions correctives : comment améliore-t-on notre taux de transformation entre la formation et l’accompagnement ?

Entre la première et la deuxième promotion, nous avons eu deux fois plus de personnes qui ont poursuivi après la formation, avec l’accompagnement. Je suis persuadé que nous pouvons atteindre un objectif de 75 % de transformation entre la formation et l’accompagnement, si nous mettons des actions en place autour de l’accompagnement.

 

  • Est-ce que vous avez de nouveaux objectifs pour la suite, notamment en ce qui concerne votre mesure d’impact ?

 

Nous allons nous atteler à la faire vivre. Nous avons six campagnes de collecte à mener pendant l’année donc nous allons déjà nous assurer de les mener à bien. Il faut que cela rentre dans nos processus internes, que ça devienne un automatisme. Après, il y aura la diffusion de la page d’impact et nous verrons ce que cela produit comme effet. 

Le travail que j’essaierai de mener par la suite sera surtout de l’optimisation et de l’amélioration de l’existant. C’était une découverte toute cette année. Maintenant, il faut capitaliser dessus.

 

  • Quels sont vos prochains défis ?

 

Nous avons des enjeux financiers et RH forts. On a eu une année bêta, maintenant il faut qu’on arrive à faire le tri pour mettre en place une année 2 consolidée.

L’idée, c'est de démarrer une phase de développement en 2025 avec de nouveaux outils de production. Aujourd’hui, nous sommes contraints par nos outils de production à faire en alternance de la formation et de l’accompagnement. Le laboratoire et le food truck sont trop petits. Si le programme fonctionne bien pour cette année 2024, nous essaierons de passer de deux formations à trois formations par an et à de l’accompagnement toute l’année.

En résumé, les objectifs sont d’augmenter le nombre de bénéficiaires, le volume d’activités, et l’activité pour ceux qui voudraient tester leur projet entrepreneurial.

 

  • Avez-vous un conseil pour les porteurs de projet qui hésitent à se lancer dans une démarche de mesure d’impact ?

 

Aujourd’hui, la mesure d’impact me paraît être un outil indispensable. Il y a une pression concurrentielle sur la levée de fonds auprès de partenaires privés et ces acteurs sont en attente de connaître l’impact des ressources allouées. Si l’on veut s’ouvrir des portes en termes de financements, je ne vois pas d’autres manières de le faire. 

Et de plus en plus d’organisations en font. J’en parlais avec une fondation qui me disait « autour de moi, c’est un peu la course à la mesure d’impact ». C’est un investissement de temps mais il y a un bon retour sur investissement. 

Pour aller plus loin
Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer