Tech4Sahel mesure son impact social pour porter à l’échelle son programme favorisant une croissance locale et inclusive
Tech4Sahel ambitionne de créer des perspectives inclusives et durables pour la jeunesse sahélienne en incluant le numérique, l'esprit entrepreneurial et l'intelligence collective au cœur du dispositif. Raphaël Dade Mahaman Bassirou, Chef de projet chez makesense Africa, nous parle d’une évaluation d’impact social qui lui a, entre autres, permis de développer auprès du consortium du programme une compréhension et une analyse des besoins plus homogène.
- Pouvez-vous nous présenter en quelques mots le programme multi-acteurs Tech4Sahel ?
Porté par Makesense Africa, Simplon.co et l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement) au Burkina Faso, Mali et Niger sous le financement du MEAE (Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères), Tech4Sahel a pour ambition de créer des perspectives inclusives et durables en :
- Développant l’employabilité des jeunes
- Suscitant des vocations chez les femmes
- Offrant à l’écosystème des opportunités d'agir sur enjeux sociaux, sociétaux, environnementaux et aux problématiques issues de la recherche.
De 2020 à fin 2022, les activités déployées par le programme ont porté sur le développement de compétences numériques et entrepreneuriales, la sensibilisation au numérique au service des objectifs de développement durable ainsi que le développement de communautés Tech4Good dans les trois pays d’intervention.
- Quel a été le déclic pour vous lancer dans une démarche de mesure d'impact ?
Tech4Sahel se veut être un programme centré sur les besoins de ses bénéficiaires.
L’un des principes qui a guidé le programme dès sa conception fut la « redevabilité » envers les écosystèmes cibles afin de s’assurer de l’utilité sociale de Tech4Sahel. Il est donc de notre responsabilité de mettre en place une démarche d’évaluation continue des actions, résultats et impacts pour s’assurer de l’atteinte de ceux-ci, en apprécier la portée, améliorer notre approche et faciliter la prise de décisions pour répondre de manière efficiente aux besoins de nos bénéficiaires.
- Le programme multi-acteurs Tech4Sahel comprend plusieurs parties prenantes, comment vous êtes-vous organisées autour de ce projet de mesure d’impact ?
Tech4Sahel étant porté par le consortium, une répartition claire et effective des responsabilités ainsi que la nomination d’un référent pour chaque acteur ont été réalisées :
- L’IRD a assuré la responsabilité du suivi de l’évaluation sur le programme et a contribué à la mobilisation du monde de la recherche dans les activités déployées
- Simplon.Co fut en charge de conduire les formations aux métiers techniques numériques
- Makesense Africa se chargeait de conduire les formations aux compétences entrepreneuriales, les activités d’engagement citoyen et numérique ainsi que le développement de communautés Tech4Good.
Avec l’accompagnement d’Impact Track sur la démarche de mesure d’impact, les référents habilités ont travaillé de manière collégiale et harmonieuse à chaque étape du processus : définition des parties prenantes, de la théorie de changement, des indicateurs, des questionnaires ainsi que l’interprétation des données recueillies et la génération de la page d’impact. Ainsi, nous avons pu mesurer la portée de nos services auprès de nos bénéficiaires (jeunes, femmes, personnes physiques et organisations des communautés locales).
- Vous venez de réaliser votre première page d’impact, quels enseignements tirez-vous de ces résultats ?
Cette mesure d’impact nous a permis de mettre en évidence la portée et l’effet positif des activités déployées : Tech4Sahel objective son utilité sociale !
- 73 % des jeunes déclarent avoir gagné en confiance pour aborder leur insertion professionnelle à l'issue des formations métiers
- 76 % des femmes bénéficiaires des formations de pré-qualification ont développé des compétences utiles pour le développement de leur projet professionnel
- 90 % des bénéficiaires déclarent être satisfaits des activités Tech4Sahel
- 86 % des jeunes et des femmes déclarent que le programme a été décisif ou a fortement contribué à améliorer leur accès au secteur du numérique
- Le programme a atteint un taux de sortie dynamique de 84 % (insertion professionnelle des jeunes à l’issue du programme)
- 81 % des acteurs des écosystèmes locaux déclarent que le programme a été décisif ou a fortement contribué au renforcement de leurs capacités à développer des projets intégrant des solutions numériques.
En analysant les résultats et verbatims, les pistes d’amélioration portent principalement sur la qualité de la connexion internet dans les trois pays (dépendant des fournisseurs locaux) ainsi que sur l’acquisition de plus d’espaces propres au programme pour le bon déploiement des parcours métiers du numérique.
De même, il faut investir davantage dans la composante « Formation aux compétences numériques et entrepreneuriales » qui est très prisée car elle répond au besoin urgent de l’insertion des jeunes.
Pour contribuer à pérenniser le programme et à le porter à l’échelle dans chaque pays, une action de formalisation de consortiums locaux est vivement recommandée.
- En synthèse, qu'est-ce que vous a apporté la mesure d'impact ?
Cette mesure d’impact nous a permis de confirmer la mission sociale du programme Tech4Sahel.
En outre, l’approche d’Impact Track nous a permis d’acquérir plus de compétences en matière de mesure d’impact sur des programmes atypiques. En ce qui concerne la collaboration interne entre les porteurs du programme, cette démarche nous a permis de développer une lecture plus homogène et analytique de celui-ci, de ses acquis et de la suite à y donner.
- Quels sont vos prochains défis de Tech4Sahel ?
Il reste beaucoup à faire, que ce soit en termes d’accès au numérique et d'intégration de meilleures approches collaboratives pour les organisations à impact social, de renforcement des capacités des jeunes et des femmes aux compétences techniques numériques et entrepreneuriales ainsi qu’au niveau de leur insertion professionnelle.
Il est donc naturel pour Tech4Sahel de chercher à se faire porter à l’échelle dans les pays concernés via cette mesure d’impact et à s’implanter dans d’autres pays où le besoin se fait ressentir. Le programme entend aussi recourir à ce modèle de mesure d’impact pour ses projets.
- Avez-vous un conseil ou un mot inspirant pour les porteurs de projet qui hésitent à se lancer dans cette démarche ?
Notre consortium conseille vivement de recourir à une démarche de mesure d'impact pour, entre autres, valider la pertinence de sa mission sociale dans une approche centrée sur les besoins de ses bénéficiaires.
Elle requiert, certes, un investissement en temps et énergie, mais l’accompagnement de proximité d’Impact Track permet de vous guider pas à pas et selon votre agenda.
Foncez !!!
