Portée à l’écran par Jeanne Herry, la Justice Restaurative fait son entrée dans la sphère publique
Enfin, un réalisateur de cinéma - en l’occurrence, une réalisatrice, et quelle réalisatrice ! - s’empare du sujet de la Justice Restaurative. Ce dispositif judiciaire, inscrit dans le code pénal depuis bientôt 10 ans, propose un espace sécurisé de dialogue entre des victimes et des auteurs d'infractions.
Ce n’est pas une débutante : Jeanne Herry s’était déjà joliment illustrée avec ses précédents films, dont le bouleversant « Pupille » qui avait marqué les esprits en 2018. Déjà, elle y abordait, avec beaucoup de délicatesse, une thématique qui nous est proche, à savoir l’adoption… (voir le livre témoignage de Frédérique Bedos “La petite fille à la balançoire”). Jeanne Herry porte aujourd’hui à l’écran un processus encore méconnu en France, mais bien connu des amis du Projet Imagine puisque Frédérique Bedos lui a consacré un documentaire en 2012.
« L’objectif est de parvenir à l’apaisement et à la reconstruction de chacun, ainsi qu’à la restauration du lien social. »
Fédération France Victimes
Les échanges sont encadrés par des professionnels de l’Institut Français de la Justice Restaurative et des bénévoles issus de la société civile. Fondée sur le volontariat et la gratuité, la démarche vise à réparer les traumatismes : à travers la rencontre et l’écoute, elle permet de panser les plaies des premiers et d’aider à la réinsertion des seconds.
En mettant ainsi la Justice Restaurative sur la place publique, « Je verrai toujours vos visages » offre à tous matière à une réflexion sur une façon alternative de traiter les drames et les conflits, de manière plus humaine et plus réparatrice. Cela nécessite beaucoup de bonne volonté de parts et d’autres mais on en sort grandis. Et on a tous à y gagner, car, au final, l’objectif n’est rien moins que la paix sociale !
Porté par un casting prestigieux – Leila Bekhti, Adèle Exarchopoulos, Miou-Miou, Elodie Bouchez, Gilles Lellouche… - « Je verrai toujours vos visages » rend hommage au travail de l’ombre de ces spécialistes en Justice Restaurative, les animateurs et médiateurs de l’IFJR, dont Frédérique Bedos est membre du Conseil d’administration.
Ce sont eux les vrais héros et héroïnes, eux qui s’appliquent à réparer la souffrance dans la bienveillance et le soin, le fameux « care » dont nous avons tous tant besoin ! Et Jeanne Herry l’a bien compris, qui s’est rapprochée de l’Institut pour documenter son sujet.* Elle restitue fidèlement et sans fioritures leur travail au quotidien : « la justice restaurative, c’est le temps long… » dit-elle, première ambassadrice du concept, « Le personnage principal du film en fait, c’est l’écoute ».
Alors courrez voir ce film et n’hésitez pas à en parler autour de vous.
Pour plus d'information, vous pouvez contacter : communication@justicerestaurative.org
Pour organiser une séance dans un cinéma près de chez vous : mlartigue@parenthesecinema.com
* La coordonnatrice de l’antenne de l’IFJR dans le Sud-est, Noémie Micoulet, formatrice et animatrice de Rencontres Condamnés-Victimes ainsi que de Médiations Restaurative fut la consultante au scénario du film.
