Fonds ODD 17 : la rentabilité de l’investissement dans la co-construction du bien commun
Alors que le Réseau des catalyseurs territoriaux a organisé hier la 9ᵉ Rencontre des pionniers des alliances en Territoire, et que la Fondation des Territoires réunit aujourd’hui les 12 Territoires pilotes du programme « Chef de projet innovation territoriale », le Fonds ODD 17 publie la quadruple évaluation de son expérimentation 2020-2022. L’objectif était de financer la « feuille de route » ministérielle pour accélérer les alliances stratégiques, mais aussi de les illustrer très concrètement en investissant dans une cinquantaine d’innovations territoriales. Qu’en retenir en synthèse ?
Le RAMEAU a annoncé lundi un « marathon de 3 jours » pour incarner l’ODD 17 en pratiques (voir l’article Carenews : « Commun(s) : 17 ans de théories et pratiques »). La Fondation des Territoires a ouvert le bal hier avec la pédagogie d’une nouvelle approche : celle qui consiste à articuler les ingénieries du « premier kilomètre des besoins » avec celles du « dernier kilomètre des solutions » (voir l’article Carenews : « Projet de Territoire, une autre gestion des communs »). Cette démarche apprenante a été largement commentée hier par les « catalyseurs territoriaux » à l’occasion de la 9ᵉ Rencontre des pionniers des alliances en Territoire (matinée à revoir en replay dans les prochains jours).
C’est donc au Fonds ODD 17 de prendre le relais du « marathon de 3 jours » pour évoquer la difficile équation socio-économique de l’ingénierie d’alliance, et particulièrement celle des Territoires faiblement dotés en ingénierie. Créé en 2020, ce nouvel outil de financement a testé sa pertinence dans le cadre d’une expérimentation 2020-2022 (voir la présentation du Fonds ODD 17). Doté de 3 M€, le Fonds a non seulement financé la « feuille de route » ministérielle de 21 mesures pour accélérer les alliances stratégiques entre associations, entreprises et collectivités, mais aussi investi dans une cinquantaine d’innovations territoriales pour démontrer leur effet de levier.
Les résultats sont pour le moins probants ! Comme l’a défloré lundi le laboratoire de recherche empirique qui a incubé ce nouvel outil, les résultats de l’investissement prouvent que l’ingénierie d’alliance n’est pas une « dépense de fonctionnement », mais bien un « investissement d’avenir » à fort impact.
Elle permet en effet d’activer trois avantages cumulatifs :
- Une frugalité des projets (deux fois moins coûteux que leur équivalent sans investissement),
- Une démarche trois fois plus durable (grâce à une montée en compétences des gouvernances et équipes sur l’économie d’alliance),
- Et un coefficient de 7 pour 1 pour l’investisseur sociétal qui en a pris le risque (en moyenne, l’investissement permet de lever 7 fois le montant que l’investisseur a lui-même investi dans le projet).
Naturellement, il faut être en mesure de prouver ce qui est avancé ! C’est la raison pour laquelle, en toute transparence, le Fonds ODD 17 diffuse aujourd’hui son rapport d’évaluation. L’expérimentation 2020-2022 a fait l’objet d’une quadruple évaluation dont les axes sont résumés dans le schéma ci-dessous.
Les quatre axes de l’évaluation du Fonds ODD 17
Pour bien comprendre l’utilité de la démarche de soutien à l’ingénierie d’alliance engagée par le Fonds ODD 17, il convient de souligner que les 50 projets d’innovation territoriale soutenus ont bénéficié de 7 leviers d’engagement dont le financement n’était que le moteur d’un véhicule beaucoup plus ambitieux. L’enjeu : faire du Fonds ODD 17 un partenaire de référence pour que les projets puissent valoriser leurs spécificités auprès de leurs autres partenaires publics et privés. Autrement dit, il est un « ambassadeur » de la valeur induite aux côtés des Projets.
Les 7 leviers d’investissement du Fonds ODD 17
Au-delà des chiffres et des analyses, nécessaires, mais pas suffisants pour comprendre la pertinence de ce nouvel outil de financement des coopérations au service de nos défis communs, c’est au travers de la pédagogie par l’exemple qu’il est possible d’étayer les propos. Quel meilleur exemple que celui du soutien au Labo des partenariats de Strasbourg ?
Dès 2008, l’équipe actuelle du Labo et celle du RAMEAU se sont engagés dans un « compagnonnage » qui a notamment donné lieu en 2014 à la création du Réseau des catalyseurs territoriaux, en 2015 à la 1ʳᵉ Rencontre des pionniers des alliances en Territoire, et en 2016 à la publication du référentiel « Co-construction territoriale » lors d’une conférence au Conseil Économique, Social et Environnemental sous le Haut patronage du Président de la République. 15 ans après le début de ce cheminement, la boucle est donc bouclée ! Cette initiative territoriale a non seulement été le bénéficiaire de l’expérimentation 2020-2022, mais aussi de la nouvelle phase de développement, qui sera annoncée le 5 septembre lors du 15ᵉ Forum Mondial Convergences.
Prenez le temps de lire le retour d’expérience du partenariat entre le Labo des partenariats de Strasbourg et le Fonds ODD 17, vous ne serez pas déçu…
Fort des résultats de ce premier investissement, en partenariat avec la Fondation RTE et Le RAMEAU, c’est à la fois une consolidation des fonds propres de l’association et un accompagnement stratégique & financier réalisé par le Fonds i qui seront engagés dès cet été.
En attendant les annonces du 5 septembre prochain sur le Projet 2023-2025 du Fonds ODD 17, nous vous invitons à lire la réflexion de notre 3ᵉ jour de « marathon » à l’écoute des « Commun(s) ». Nous aborderons la difficile question « Qu’avons-nous en commun ? ». La Fondation pour la Co-construction du bien commun tentera d’y répondre demain en évoquant la notion de Lien commun. Cette 3ᵉ conception du « Commun(s) » a fait l’objet d’un débat passionnant dans le cadre de la démarche « Intérêt général 2050 »…
À demain pour la découvrir !
Charles-Benoît HEIDSIECK, Président-Fondateur Le RAMEAU