Les équilibres économiques en questions !
Après un mois de janvier consacré aux impacts du faire alliance en France et dans ses 13 régions métropolitaines, le mois de février a été consacré à la valorisation de la diversité des modèles socio-économiques pour inventer ensemble des solutions qui permettent à la fois de réduire les fragilités et de faire émerger de nouveaux moteurs de développement économique durable. Retour sur un mois riche d’enseignements…
L’étude d’impact de l’ODD 17 à l’échelle de la France change la donne (cf. cahier de recherche conclusif et espace de capitalisation des résultats). Non seulement les effets de levier des alliances d’intérêt général ont été qualifiés, mesurés et illustrés, mais plus encore l’ensemble de l’écosystème français est passé d’un « devoir d’alliance » en 2015 à une envie d’Agir ensemble en 2022. Juste un exemple, en 7 ans, le taux d’entreprises engagées dans des dynamiques partenariales est passé de 36 % en 2015[1] à 57 % en 2022[2].
Alors qu’attendons-nous pour Agir ensemble ?
Un enjeu de positionnement dans son écosystème
La 1ʳᵉ chose est de savoir et pouvoir se situer. Les fiches Repères de l’Observatoire des partenariats par acteurs (7 profils), par domaines d’actions (16 domaines) et par territoires (13 régions) permettent de comprendre sa « juste » place dans son propre écosystème.
La 2ᵉ chose est de s’intéresser au Projet de Territoire dans lequel s’inscrit son action. Après avoir compris les enjeux d’un tel Projet (cf. Vademecum « Osons les Territoires avec et pour tous ! » de l’ANPP-Territoires de Projet), il s’agit de se mobiliser aux côtés des acteurs locaux déjà impliqués. Les 3 ingénieries territoriales, dans leur complémentarité, peuvent aider chacun à s’engager en fonction de son profil, ses objectifs, sa maturité et ses envies. De plus en plus pensées en proximité des réalités et de spécificités de chaque territoire, les articulations entre ingénieries accélèrent le mouvement de co-construction du bien commun qui s’intensifie en France. Pour preuve, les pratiques d’engagement partenarial des acteurs économiques sont à 66 % locales, 44 % régionales, 19 % nationales et 7 % internationales[3].
La 3ᵉ chose est de savoir qualifier les effets de sa stratégie d’alliance sur son propre modèle socio-économique. Aux côtés des richesses humaines et de la diversification de ses sources de financement, la mise en place d’alliance stratégique est en effet devenue une condition sine qua non de performance et de pérennisation de ses activités. Les 7 modèles publics et privés existants (cf. référentiel modèles socio-économiques) se croisent et se répondent de plus en plus. Si elle est respectueuse de chacun, leur hybridation est à la fois créatrice de valeur partagée et de frugalité.
Un cheminement collectif à la (re)découverte de la diversité des modèles socio-économiques
Le mois de février aura été riche d’événements qui permettent à chacun de mieux connaitre la diversité des données, des méthodes et outils, ainsi que des compétences pour accompagner l’élaboration et la mise en œuvre de trajectoires socio-économiques innovantes. Retenons-en trois structurants qui illustrent l’ampleur de la dynamique.
Le 7 février, le lancement du programme 2023 « Vers de nouveaux équilibres économiques » s’est fait avec un Comité de pilotage engagé autour de la DJEPVA et du RAMEAU qui en coordonnent l’action. 4 chantiers seront co-pilotés par des acteurs de référence pour cheminer collectivement afin de « massifier » l’information et l’accompagnement des Territoires et des différents profils d’acteurs.
Les 4 chantiers du programme 2023
Après l’état de l’art de la connaissance sur les modèles socio-économique en janvier (à voir en replay), le 16 février, le 2ᵉ webinaire mensuel du cycle 2023 a été consacré aux liens entre la biodiversité (ODD15) et l’ODD 17. Le retour d’expérience de l’UNCPIE sur la plateforme d’Acteurs et d’Actions de la Biodiversité, et les témoignages de l’OFB, du CPIE de Flandre Maritime, de la Communauté Urbaine de Dunkerque et du Groupe EDF ont été très inspirants sur les impacts de leur partenariat sur leurs propres modèles socio-économiques (à voir en replay). Le prochain webinaire, le 16 mars, est organisé avec la Maison de l’apprendre à Lyon pour illustrer les articulations entre l’éducation (ODD4) et l’ODD17 (inscription en ligne). D’ici-là, nous vous invitons à (re)découvrir la plateforme « Trajectoire socio-économique » qui capitalise de nombreux outils méthodologiques et pédagogiques pour s’approprier la connaissance sur la diversité des modèles socio-économiques et les moyens de piloter sa propre trajectoire.
Enfin, soulignons la richesse de la soirée du 23 février à Clermont-Ferrand. Cet événement de valorisation de l’engagement territorial des entreprises a été un véritable démonstrateur de la diversité des approches. En conclusion de l’expérimentation de « catalyse croisée » 2020-2022 dans le Massif central (cf. retour d’expérience du Fonds ODD 17), cette soirée a été passionnante (cf. article blog du 24/02). Les 4 catégories de partenariat qui (ré)concilient économie et intérêt général ont été illustrées. Ces exemples permettent de comprendre les impacts des alliances en termes d’innovation, de performance et de confiance, mais aussi l’évolution du taux de pratiques partenariales[4]. Une nouvelle démonstration a été faite que le Territoire incarne « l’intérêt général à portée de main », comme aime à le rappeler Charles-Benoît HEIDSIECK, le Président-Fondateur du RAMEAU. Cette soirée a aussi été l’occasion de partager la démarche d’élaboration du Projet de Territoire porté par le PETR du Grand Clermont, et d’annoncer que ce Territoire a été choisi pour être l’un des 12 pilotes du programme « Chefs de projet innovation territoriale », porté par la Fondation des Territoires.
Les taux de pratique des 4 catégories de partenariat
Ainsi, le mois de février a été fécond pour poser les fondamentaux des questions sur l’hybridation des modèles socio-économiques. Le mois de mars ne le sera pas moins !
Dès le 2 mars, la Chaire InterActions d’AgroParisTech organise en partenariat avec la Fondation des Territoires une table ronde sur le thème « Projets de territoires : de quoi parle-t-on ? », dans le cadre du Salon International de l’Agriculture. Retrouvons-nous sur le stand 4C045 d’AgroParisTech, le jeudi 2 mars à 15 heures.
Ne manquez pas non plus le webinaire des catalyseurs territoriaux du 9 mars, à 13 heures. Le débat « Entreprises & Catalyseurs territoriaux, ensemble, accompagnons les transitions ! » devrez-vous intéresser ! C’est le 1er webinaire d’une série de 6, où seront ensuite abordés les liens avec la recherche en avril, avec les associations en juin, avec les citoyens en août, avec les collectivités territoriales en novembre et avec les investisseurs en décembre. Ne manquez pas ce premier rendez-vous (inscription en ligne).
Enfin, le mois de mars se terminera par le 3ᵉ séminaire de recherche coorganisé par l’Institut pour la Recherche de la Caisse des Dépôts et Le RAMEAU. Les 120 enseignants-chercheurs identifiés pour leurs travaux sur les coopérations innovantes seront invités cette année à réfléchir ensemble à la dimension territoriale de la co-construction du bien commun. La Chaire InterActions d’AgroParisTech évoquera la notion de « Territoire(s) », l’Institut Français du Monde Associatif et l’Institut Catholique de Paris la notion de « valeur(s) » et l’Institut Catholique de Lyon l’outillage des acteurs locaux pour leur permettre de transformer la connaissance empirique en compétences stratégiques. Vaste programme…
Des Collectivités territoriales aux acteurs académiques, en passant par les services de l’État, les entreprises, les associations, les fondations, les établissements scolaires… tous les profils d’acteurs sont à la manœuvre pour (ré)inventer les modèles socio-économiques permettant d’assurer la transformation que nous vivons actuellement. Cette dynamique incarne parfaitement l’ODD 17 en pratiques de l’Agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable (Cf. note de décryptage collective de l’ODD17 portée par le Comité 21). Depuis 7 ans, les avancées sont significatives, et nous sommes à « mi-chemin » de l’Objectif 2030.
Alors qu’attendons-nous ? Ensemble, accompagnons la transition sur les territoires en inventant ensemble les nouveaux équilibres économiques qui le permettent !