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Par Lire et Sourire - Publié le 20 octobre 2025 - 12:55 - Mise à jour le 20 octobre 2025 - 15:20
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Malgré ses bienfaits, la lecture ne représente que 9% du temps de loisir des seniors

Alors qu’elle stimule les capacités cognitives, favorise le lien social et apaise l’esprit, la lecture reste une activité minoritaire chez les plus de 60 ans. Un paradoxe à l’heure où la lutte contre l’isolement et le déclin cognitif constitue un enjeu majeur du vieillissement.

Lecture par une lectrice bénévole de Lire et Sourire auprès de personnes âgées de la résidence Thiers à Lyon
Lecture par une lectrice bénévole de Lire et Sourire auprès de personnes âgées de la résidence Thiers à Lyon

Un loisir marginal malgré ses vertus reconnues

Selon l’Insee, les seniors consacrent seulement 9 % de leur temps de loisir à la lecture, loin derrière la télévision (41%) et d'autres activités passives qui, passé 65 ans, tendent à augmenter avec l'âge.

Pourtant, les bénéfices de la lecture sur la santé mentale et cognitive sont bien établis : elle stimule la mémoire, ralentit le déclin cognitif et entretient la curiosité intellectuelle. Elle contribue aussi à réduire l’anxiété et à renforcer le sentiment d’appartenance, à un âge où les interactions sociales se raréfient.

Dans un contexte de vieillissement de la population — près d’un Français sur trois aura plus de 60 ans en 2040 —, cette sous-utilisation interroge.

Lire pour rompre l’isolement et recréer du lien

En France, en 2025, 2 millions de personnes âgées vivent isolées, dont, selon le Baromètre des Petits Frères des Pauvres, 750 000 en situation de « mort sociale », sans contact régulier avec leurs proches, amis, famille ou voisins.

Dans les établissements hébergeant des personnes âgées, malgré la présence des soignants et d'autres résidents, la situation n’est guère plus favorable : d'après l'enquête CARE du Ministère des Solidarités et de la Santé, un tiers des résidents d’EHPAD présentent un état psychologique dégradé, un sur cinq souffre de dépression, et la moitié consomment des antidépresseurs. Les personnes âgées peuvent exprimer une insatisfaction quant à la qualité des relations nouées et à la perte des liens affectifs, générant un fort sentiment de solitude.

La lecture — qu’elle soit individuelle, partagée ou à voix haute — constitue un levier simple pour retisser du lien. Clubs de lecture intergénérationnels, ateliers dans les bibliothèques ou lectures collectives en EHPAD favorisent les échanges entre générations. Pourtant, ces initiatives demeurent ponctuelles ou très localisées et les EHPAD se révèlent être de véritables déserts culturels. 2/3 des établissements partenaires de Lire et Sourire ne proposaient pas de lecture à leurs résidents avant notre partenariat.

Un levier de remobilisation face aux défis du grand âge

En donnant une place à la lecture, les établissements redonnent aussi une voix à ceux qui ne participent plus aux activités collectives. En effet, le manque de motivation pour effectuer des activités est 7 fois plus fréquent chez les personnes âgées vivant en établissement que chez celles résidant à domicile. Or, l'étude d'impact menée par Lire et Sourire auprès de ses établissements partenaires montre que, dans 75% des cas, les lectures motivent des résidents qui ne participent pas ou peu aux animations.

Par son accessibilité et sa simplicité, la lecture à voix haute est également un outil précieux pour recréer des liens humains et intergénérationnels pour nos aînés, dans un contexte où près de la moitié des Français jugent que le lien entre générations s’est affaibli au cours des vingt dernières années. Bénévoles, les lectures de Lire et Sourire réactivent des solidarités de proximité en impliquant des citoyens de tous âges mais aussi des structures sociales ou encore des entreprises du territoire à travers le mécénat de compétence.

La lecture devient ainsi un vecteur de cohésion sociale, capable d’unir autour du livre les plus âgés et les plus jeunes, et de redonner sens et présence à ceux que la dépendance tend à isoler. Car au-delà du plaisir intellectuel, lire reste un acte de présence : à soi, aux autres, et au monde.

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